vriés. Les envoies de Louis demandèrent un modelé ANT544 de, procuration donc le pape fut content, &on leur en dona un si honteux & si dur, qu'ils ne croioient pas que Louis dût s'en servir, quand même il eût été prisonier. Car il donoic pouvoir à íbn oncle Humbert Daufin de Viennois , aux prévôts des églises d'Ausbourg&deBamberg,& au docteurUlric d'Aufbourg, d'avouer toutes les erreurs & les hérésies qui lui étoient attribuées, de renoncer a l'empire,tk ne le reprendre que par grâce du pape ; & se mettre lui, íès eníans, íes biens & son état a la disposition du pape.

Louis de Bavière ne séella pas feulement cette procuration, mais encore il jura en présence d'un notaire envoie par le pape , qu'il l'observeroit , & ,*4°* ne la révoquerait point ; de quoi le pape & les cardinaux s'étonoient, jugeant qu'il étoit fort embarassé. Les quatre ambaíïàdeursíe présentèrent devant le pape en consistoire public le seizième de Janvier 1344. & firent le serment conformément à la procuration , puis ils pressèrent le pape de leur doner les articles de la pénitence qu'il enjoignoit à Louis : mais le pape leur dona des articles qui touchoient l'état de l'empire, &non laperfonedu prince. Louis les aïant reçus , en envoïa copie à tous les princes d'Allemagne, particulièrement aux électeurs & aux grandes villes : les convoquant à Francfort pour tenir une diète fur ce sujet. Leurs députés s'y assemblèrent au mois de Septembre 1344. & le docteur Viguer protonotaire de l'archevêque de Trêves parla ainsi par Tordre de Louis : Seigneur, les électeurs &: les autres vassaux de Tempire ci-devant assemblés à

TZ~7, \ Cologneaïarrt examiné les articles que le pape de-» mande pour votre réconciliation, ont juge tout d une voix qu'ils tendent à la destruction de l'empire , & que ni vous ni eux , aprés le ferment que vous avés fait à l'empire, ne pouvés les accepter. Ils ont* xéfolu d'envoïer au pape le prier de s'en désister : s'ils ne veut pas, ils ont pris terme pour s'assembler avec vous à Rens fur le Rein, 6c délibérer cornent on doit résister à de telles entreprises.

L'archevêque de Maïcnce qui étoit présent & les députés des autres princes confirmèrent le raport du protonotaire i 5c les députés des villes aiant délibéré entr'eux i celui de Maïence dit a Louis, au nom de tous: Seigneurlés villes ne peuvent subsister fans l'empire i & si le pape vouloit persister dans cc * dessein, nous serons toujours prêts aobeïr & à maintenir les droits, l'honeur & la conservation de l'empire par toutes les voies qu'ont trouvé les princes. L'empereur Louis les remercia , 8c dit : Dans huit jours nous nous assemblerons à Rens les princes 2c moi avec mon oncle Charles marquis de Moravie, 6c nous vous ferons savoir nôtre resolution. Ilss'afc semblèrent en effet a Rens, 6c conférèrent fur cc

x-u°rf- *»• qu'ils dévoient écrire au pape : mais Louis ne pût s'acorder avec Jean roi de Bohême, ôc Charles íbn fils fur les disserens qu'ils avoient ensemble, car Louis les avoit cruellement offensés : ainsi ils se séparèrent ennemis. Cependant lesenvoïés des princes de l'empire portèrent au pape les objections contre les articles de ses demandes i mais comme ils n'avoient aucun pouvoir de traiter, le pape crut qu'on fe moquoit de lui, 6c cn fut plus indigné contre Louis de

Bavière.

fiaviere. Pour le pousser il prit des mesures avec les ANJ544 princes de la maison de Luxembourg, Jean roi de Bohême, Charles duc de Moravie ion fils, & leur oncle Baudoin archevêque de Trêves, ôconen vit l'esset deux ans après. ; V .....

Mais cette même année 1344. le pape à l'instante xxi. prière du roi Jean &: du duc Charles, érigea en me- t?0'ffîtmi~ tropolela ville de Prague , auparavant évêché fus- B*i.vh.l ' fragant de Maïence, & pour doner des suffiagans au nouvel archevêque, il érigea en évêché l'abbaïe de Lutomafle ou Litomissels de l'Ordre de Premontré, & du diocèse de Prague , ôc démembra de la province de Magdebourg Olmus en Moravie , ôc Meissen en Saxe. Outre le désir du roi de Bohême, le pape avoir une raison particulière de diminuer. l'autorité de l'archevêque de Maïence , parce que Henri Busman qui remplissoitalors ce siège,tenoit 1 le parti de Louis de Bavière. C'est pourquoi tròis s*p. ans auparavant le pape Benoît XII. déclara levé- XCIX,n'4*'

3ue de Prague exempt de fa jurifdiction par bulle Mt!mt Mm u vingt-troisiéme de Juillet 1341. & ensuite le roi Jean voulant faire couroner son fils Charles, pour lui assurer la succession du roïaume de Bohême : le pape en dona la comiílìon à 1 evêquede Prague, quoique cette fonction par une ançíene coutume apar- ; tint à l'archevêque de Maïence» Mois ce prélat etoit suspens en vertu des procédures faites contre lui par le pape » la comission est du quinzième d'Octobre de la mcme année. Clément VI. continua les fgocedures contre l'archevêque Henri, & lè dix-lepticme d'Octobre 1343. il le cita à comparoître de

ui dans quatre mois. * tu

TomeXX. G

^N ^ Prague fut érigée en métropole le dernier jour d'Avril 1344* & son premier archevêque fut Ernest; io7ye'f' de Pardubits qui en etoit évêque , & a cj\ii le pape xa-n 1344 envoïa le pallium le vingt-cinquiénTe d'A<ïût. Dans » «4- le même consistoire du trentième aV Avril le pape* u. ». p. érigea en cité & en évêché la ville d'Algezive en B»i»x. not. Andalousie , qu'Alfonse roi de Castille venoit de conquérir sur les Mores de Grenade. x ' Edouard III. roi d'Angletereenvoïaau papeCleResc,»c« re- ment, André d'Oxford son clerc avec une lettre où íTccere."A"" il disoit en substance : Fai été fort embaraflé fur la provision de ì'évêché de Norvic cjue vous avés doné à Guillaùme Barcman, en vertu de la réserve que vous en aviés faite, parce que cette provision ne s'a- • corde pas avec la convention faite autrefois en mon parlement pour la conservation- dies droits de ma courone : qui vous a été notifiée par mes lettres & » celles des nobles, & du peuple a'Angletere. D'un côté je voulois vous complaire, & favoriser cet éve- que : d'ailleurs je craignois le péril dom j'étois menacé , parce que presque tous les prélats & les seigneurs me diíìiiadoient de recevoir cet évêque. Enfin tant par respect pour vous, qu'en considération du mérite personel de ce prélat, & sans tirer a conséquence , je lui ai doné main-levée du temporel de son évêché. Mais je vous suplie de vouloir bien sursoir aux reserves te aux provisions des évêchés de nlon roïaume, & de laisser aux chapitres la liberté d «sections que nos ancêtres leur ont acordées, &c qui ont été confirmées par le saint siège.

Le pape répondit í Vous semblés faire'entendre • -qu'il est permis á vos parlemeas d'ordoner quelque cíiose touchant les reserves & les provisions des égli- An.1344 ses i & que celles que fait le saint siège, dépendent de vôtre .volonté , 6c que vous pouvés à vôtre çi c reíìraindre fa puiûance. Il est vrai que nous ne pre- , tendons user de ces reserves &c de ces provisions que pour l'utilité des églises en qualité de pasteur universel : mais nous ne cróïons pas que vous ignoriés .ce qui s'est passé fur ce sujet du tems des papes nos prédécesseurs, & que jamais on ne s'est oposc a leurs provisions des bénéfices d'Angletere.Vousn'avés pas oublié non plus que vous nous avés quelquefois fait demander des reíerves : te vos conseillers n'içnorent pas les peines canoniques portées contre ceux qui font des reglemens préjudiciables à la liberté cçc/esiastique.

Nous avons apris nous & nos frères les cardinaux qu'on a envoïé à differens quartiers de vôtre roiaume des édits & des lettres qui dérogent à cette liberté, à la primauté de l'égliíe Romaine & à l'autorité du saint siège: pour ne rien dire des emprisonemens de plusieurs ecclésiastiques & de l'audace avec laquelle on empêche l'execution de nos grâces, qui est telle qu'à peine quelqu'un ofe-t'il en Angletere présenter nos lettres. Et. ensuite. Considérés que ce ne font pas les apôtres , mais le Seigneur lui-même qui a doné à l'églife Romaine la primauté fur toutes les églises du monde. C'est elle qui a institué toutes les églises patriarcales, métropolitaines, cathédrales & toutes les dignités qui s'y trouvent : c'est au * pape qu'apartient la pleine disposition de toutes les églises, les dignités, les perfonats, les offices & les lés bénéfices ecclésiastiques. Il est facile d'avancer