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Am T clure, & sortirent du palais vers l'heure du dîner AN.1405 » , ..r , .

avec quelques cardinaux. Us etoient encore ait

bourg îaint Pierre , & près l'kôpital- du saint Esprit en Saxe quand Louis Méliorati qui y ctoit lo, les fit arêter par ses satellites armés, & se les rit amener de force : on en prit onze entre lesquels ctoient deux des régens. On les fît tous monter dans une chambre où on les dépouilla >. on les massacra & on jeta les corps dans laruëoù ils demeurèrent jusqu'au soir. Un dou'/iéme avoit été pris avec les autres, mais il survint un cardinal qui le íàuva.

Le bruit de cette violence s'étant répandu parla ville,, les régens qui s'étoient écbapés excitèrent le peuple contre le pape & ía cour, en sonant beau, coup la cloche du Capitole, corne on avoit acoûtumé quand les Romains marchoienr a la guerre contre leurs ennemis. Puis lepeuple se jeta par troupes fur les courtisans, pillant leurs maiíòns & maltraitant leurs períbnes. Ils déchiraient leurs habits, les frapoienr a coups de bâton & en mirent plusieurs en prison : toute la cour de Rome fut dans une grande épouvante;

Le maílàcre s'étoit fait â l'insù. du pape , qui

1111 o.cnt á

r aïant apris en fut merveilleusement anigé. Il le

T»wAr't:.Kit. vo^c ^e tems 00 tems ^es yeux, au ciel corne pour u»u h iU. prendre Dieu à témoin de son innocence , il déploroit son malheur & ne savoit quel parti prendre. Les uns iui confeilloient de sortir de Rome auflì-tót & ne pas atendre l'emportement du peuple íì vivement ofenfé: d'autres vouloient qu'il demeurât, & qu'il soutint un. siège en atendant. Je secours qui lui viendroient des villes amies. Enfin An.1405le premier avis l'emporta , le pape partit le soir même avec ceux de fa cour qui purent le suivre; & le troisième jour il ariva à Viterbe , où il demeura le reste de Tannée.

Après la retraite d'Innocent VII. Jean Colonne -, ...

I _ . _ Th. Num. c

entra au bourg saint Pierre avec ies gens de guerre i<-
& se logea au palais,où il demeura environ trois
femajnes. Ce qui dona ocasion au peuple de le no-
mer par dérision Jean XXIII. corne s'il eut voulu
se faire pape. Cependant les régens de Rome ou-
trés de douleur pour le meurtre de leurs conci-
toyens en écrivirent des lettres plaintives contre le
pape Inoocent & son neveu Louis, ils éfacerent par-
tout les armoiries d'Innocent: ou les gâtèrent avec
de la boue , disant qu'ils ne vouloient plus le re-
conoître pour pape, mais procurer l'union de l'é-
glife à quelque prix que ce fut.

Le pape Benoît témoignoit de son côté désirer Liit. l'union :' suivant toujours le projet d'une conféren- fiSS^* ce avec son compétiteur. Il résolut donc d'aller à 71»TM" tGènes & s'il étoit besoin jusqu'à Rome : mais il fhut+wi. comença par ordoner pour les frais de son voïage fa levée d'une décime en France & dans tous les païs de son obédience. Cette imposition déplut à' l'université deParis: le recteur & quelques autres de son corps allèrent trouver les princes qui gouvernoient pendant la maladie du roi, les priant que la décime ne fe levât point en ce roïaume, ou du moins que les membres de l'université n'en1 païaflent rien, atendu les dépenses qu'ils avoienc: déja faites pour l'afaire de l'union. Mais ils ne fu

Xx x iij,

ÀN.1405. rent Pas écoutés', & on difoit comunémenr que les princes ou leurs gens dévoient avoir leur parc de îa décime. L'univerílté résolut donc d'envoïer une députation vers le pape Benoît, dont les frais montèrent bien «à deux mille écus.

Quelque tems auparavant des ambassadeurs de France étoien't allés à Gènes, &: avoient fi bien négocié , qu'ils avoient atiré à l'obédience de Benoît la république, l'archevèque & même le cardinal de Fiesque qui y étoit pour le pape de Rome. Les mêmes ambassadeurs allèrent ensuite à Pise qu'ils amenèrent à la même obédience: enforte que dans la ville & tout le teritoire on résolut de se retirer de l'obéïssance d'Innocent & de la rendre à Be

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Le pape Benoit s'etant embarqué à NiceenProLtitur.t.uy vence ariva à Gènes au mois de Mai 1405.&yíút reçu de manière que l'on vit bien qu'il y étoit atendu. Aussi cette république étoit-elle alors fous la protection de la France , &: le maréchal de Boncicaut y comandoit pour le roi. Benoît déclaraaiiï juvea.p. 171 Génois qu'il étoit venu travailler à l'uniondel'eglise, &c leur demanda des vaisseaux pourleconduire à Rome. Mais la peste qui survint à Gènes, ne lui permit pas d'y faire Un long séjour,&ilrat contraint de s'en retourner à Marseille. Liv. Aussi-tôt après la saint Michel , c'est à-dire à

îbaltwòí k ^n ^e Septembre le pape Benoît sit solliciterInrh. u.cmii. nocent qui étoit àViterbe de doner un sauf-conduiri des nonces qu'il vouloir lui envoïerpour traiterde l'union. Mais Innocent le refusa , ne croïant pas que Benoît le deraajadât de bone foi. De quoi Be

noîc prit ocafìon de se plaindre d'Innocent & de A "
dire qu il ne tenoit pas a lui que 1 union ne le ht
corne il écrivit en de belles lettres adressées en di-
vers lieux. Innocent y répondit par des lettres plus
longues, qu'il fit publier en plusieurs endroits d'Ita-
lie : ainsi de part & d'autre ils amusoient le monde
par leurs écrits, poussant letems,de peur qu'on ne
les oblieeata céder.

Innocent voïant alors l'impossibilité de tenir le concile qu'il avoit convoqué a Rome pour cette année, publia une bulle où il dit en substance: Le R»m, ». rj. désir de finir ce malheureux schisme nous avoit porté à exhorter Sc prier par nos nonces de nos lettres les rois, les princes, les prélats Se les universités de nôtre obédience à venir,pardevers nous en quelque lieu que fut nôtre résidence dans la Tous- s"f- *4saints alors prochaine pour délibérer fur les moïens de finir le schisme. Depuis,ce qui esb arivéà Rome le sixiémed'Août nous aïant obligé de nous retirer à Viterbe , nous avons pensé que le bruit de cet accident sc seroit promrement répandu aupres & au loin, & auroit détourné ceux qui étoient invités de venir ou d'envoïerau concile. C'est pourquoi nous avons prorogé le terme de la Toussaints jusqu'à la saint Martin. Or maintenant aïant reçu divers avis de près Sc de loin qu'il n'y a pas de fureté fur les chemins, & qu'il seroit dificilede sassemblcr : nous fixons le terme au premier de Mai prochain , pour ceux qui voudront venir ou? envoier, afin de délibérer, hon par voie de concile général, mais de conseil paiticulier sur l'extin<5lion du schisme. Labulle est datée de Viterbe

"T, le vingtième de Novembre 140t. mais cette con. AN.1406 p ,r T >

vocation rut lans erec LVi Cependant les Romains délivrés de Jean Co

innocentre. ,]onne & <jes capitaines OUÌ teiioietìt POLIT le roí Lavent a Rome, r 1 1

rh.Niem.li. dillas, envoïerent prier le pape Innocent de reve' :nir á Rome pour y demeurer : ofrant de lui en rendre entièrement la seigneurie, corne l'avoit tenue Boniface. Innocent fort réjoui de cette ambalsade , dona pouvoir à Barthelemi élu éveque de R*in. Hoí. Crémone & ion comiílaire à Rome & aux environs de prendre poíseflìon de la ville &c des châteaux, pour lui préparer les voies : la comiíïìon est datée cle Viterbe le vingt-feptiéme de Janvier 140Í. & la seconde semaine du mois de Mars, qui étoit rh. Nitm. ^a íeconde de Carême, le pape Innocentren

«• i9. tra dans Rome , & y fut reçu avec l'honeur con

venable & une grande joie du peuple. «m n. 3. Après qu'il y fut rétabli, il publia des bulles contre les auteurs des troubles passés > premièrement contre Nicolas & Jean Colonne frères, contre lesquels il renouvelé les ceníures porrées par Boniface IX. 6c les condamne aux plus grandes peines: la bulle est du dix-huitième de Juin. Deux n. t. jours apres il en publia une semblable contre le roi Ladistas, qu'il dépouille de-tous ses états & de tous ses droits avec toutes les peines les plus grièves & Jes clauses les plus terribles. Le roi en craignit les suites, & envoïa auíîì-tôt au pape un ambassadeur qui négocia si bien que le pape envoïa à Ladistas Paul des Ursins & son neveu Louis Méliorati i & ils conclurent une paix que Ton ne croioit pas sincère. Le traité est daté du treizième d'Août 1406.

Th. Niem. 41.

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