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An.1406 Innocent VII. mourut assés subitement le sixième

cchi. P- isy de Novembre 1406. &c fut enterré à saint Pierre.

ï*"gÌ»+ií.' Ensuite les cardinaux entrèrent au conclave le dixhuiéme du même mois : étant au nombre de quatorze , savoir Ange évêque d'Ostie dit le cardinal de Florence : Henri évêque de Tusculum , cardinal de Naples : Antoine évêque de Palestrine cardinal d'Aquiléc : Ange prêtre du titre de sainte Potentiene, cardinal de Lodi : Conrad du titre de saint Çhrysogone , cardinal de Malte : Ange du titre de saint Marc, cardinal de C.P. Jourdain du titre de saint Martin, cardinal des Ursins : Ican du titre de sainte Croix, cardinal deRavennc: Antoine du titre de sainte Praxede , cardinal de Todi > Rainald diacre du titre de saint Vite,cardinal de Brancas: Landulfe du titre de saint Nicolas,cardinal deBari : Odon du titre de íàint George , cardinal Colomne : Pierre de saint Ange & Jean de saint Cosme dits les cardinaux de Liège.

n.Niim.in. Ces cardinaux étant assemblés doutèrent quelAni que tems s'ils procederoient à l'élection d'unnou

tu'.f.iít. veau pape. Car ils savoient que les princes de France craignant que le schisme ne fut perpétuel, avoient fait prometre à leur pape de renoncer au pontificat , íi celui de Rome y renonçoit, ou íî après fa mort les cardinaux furfeoient à l'élection. Cette voie paroiíloit la plus certaine pour réunir l'église. D'autre part on craignoit que la surséance n'atirât de grands inconveniens. On suposoit que néceflairement elle seroit longue , & pendant cet 10 intervale Rome n'aïant point de maître, on craignoit qut les Romains ne voulussent y reprendre l'autoritc tcmporcle. Les cardinauxciwnç avoir An.140*

trouvé un milieu , en élisant un pape qui ne fut

que corne un procureur pour ceçler le pontificat, nu. <• j.

Donc le mardi vingt-troisiéme de Novembre Ifc jour de saint Clément ils dressèrent dans le conclave un acte qui porte en substance : £<$s quatorze, cardinaux ont tous voué & promis à Dieu , Ôç les uns aux autres que si quelqu'un d'entre eux est élu pape, il renoncera â ion droit, quand l'antipape y renoncera ou mourra, pourvu que ses faux car-, dinaux veulent s'acorder avec ceux-ci, ensorte qu'ils fassent tous ensemble une élection canonique d'un seul pape, si un des cardinaux absens ou quelque» autre hors du sacré colége est élu pape, ceux-ci pro* # cureront de bbne soi qu'il fasse la même promesses & que dans un mois après son intronisation il écrive au roi des Romains, à l'antipape & à ses prétendus cardinaux , au roi de France & à tous les autres princes & prélats pour les instruire de tout ce que dessus. Daus trois mois le pape élu envoïera ses ambassadeurs à [qui ses cardinaux jugeront à propos avec pouvoir de convenir d'un lieu de conférence» &on<prometra de part &/ d'autre de ne point faire de nouveaux cardinaux pendant le traité d'union. Cet acte fut juré & souscrit par les quatorze cardinaux.

Le jour de saint André trentième du même , mois ils élurent tout d'une voix Ange Corrario croire Vénitien, cardinal prêtre du titre de saint Marc, rlisE'/A patriarche titulaire deC.P. âgé de soixante & dix ['/ijí' ^i. ans, & docteur en théologie. Les cardinaux l'élu- f"n Autrent corne un home d'une sainte vie & d une íeve

An.1406" rité antique, persuadés qu'il travailleroit de bone foi à l'union de l'église. Au sortir du conclave il ratifia en pleine liberté l'acte qu'il avoit fait de^ dans; & le jour de son couronement il fit un ser

Th-Kem-t. mon où il exhorta les cardinaux & les courtisans à concourir avec lui pour cette bone œuvre, dequoi ils furent extrêmement réjouis, & publioientpartout même par écrit les louanges de "Grégoire. Lui de son coté ne parloit que de son désir pour l'union: disant qu'il vouloir se rendre au lieu de la conférence, quand il devroity aller à pié un bâton àla main 3 ou par mer dans la moindre petite barque. •Les cardinaux & les courtisans ne doutoient point ; #de fa bone intention : ils craignoient seulement qu'il ne vécut pas assés pour l'acomplir.

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LITRE G.

SI - tôt que Grégoire XII.Fut élu pape, & avant » > . & ., , . r. r _ Lettres téci

meme ion couronement, il ecnvit au pape Be***- proqUe$ dc$

noît XIII. suivant la convention faite à Rome dans ás^.if^lT.

Je conclave le vinat-troisiémede Novembre \±o6. *ní9#

La lettre porte en substance : En ce mal-heureux 4. rV-r >n> > r * -r- . Ntn-.tr. p. tfs*

lcniíme, c eít a Vqus a voir 11 votre conícience

n'est point en hasard : pour moi je déclare ouverte^ • •. ment mon intention : je ne prétens point perdre de tems, mais plus, mon droit est clair & certain, plus je croi louable & sûr de l'abandoner pour la paix de la Chrétienté : Agissons donc l'un & l'autre pour • concourir à l'union : j'offre de renoncer au «pontificat, si vous renoncés au droit que vous prétendes y avoir. La lettre est datée de Rome le onzième de Décembre 1406. & fut portée à Marseille, où étoic Benoît par un frère convers de l'Ordre de Si Dominique, ambassadeur, ce semble, peu convenable poin: une si grande asaire. Grégoire écrivit en mêmetems une lettre circulaire aux princes &aux tftl prélats, óù après Jeur avoir doné part de Con élection il fait la meme .promesse de céder, mais toujours avec la meme restriction : En cas que ion adversaire cède de son côté.

Le papeBenoît aïantreçula lettre de Grégoire y fit |M t une réponse où il proteste de meme *, qu'il a toíìjours souhaité l'union de l'église , sans jamais refuser la voie de discussion pour montrer lajustice de son droit. Il offre de se trouver avec ses cardinaux en quelque Tome XX. • Zzz •

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An 1407 ^eu ^r & c°nvenable où Grégoire veuille venir avec les siens ; de y céder ion droit si Grégoire cedc de son coté. La lettre est datée de saint Victor de Marseille le dernier jour de Janvier 1407. Ainsi les deux papes tenoient le même langage , & la fuite fera voir qu'ils pensoient auífi de même , c'est-àdire le contraire de ce qu'ils disoient. Ê 11. Cependant le. roi de France Charles VI. publia

ïc r^laíe.roi une lettre patente adressée à tous les fidèles, où il dit : Kem,f. 105. Nous avons assemble l'hiver dçrniei un concile de . • • tout nôtre roïaume où nous croïons que l'on a mis les fondemens de l'union de l'église. Car le pape Benoît St Ange élu depuis peu a Rome aïant tous deux par leurs lettres accepté la voie de cession : • nous avons résolu de leur envoïer incessament nos ambaflàdeurs pour prier le pape Benoît & son compétiteur de prometremême par bulles que dans dix jours depuis qu'ils en seront requis, ils céderont absens l'un de l'autre chacun chés eux entre les mains de leurs cardinaux ou par lettres ou par procureurs. • S'ils ont égard à cette réquisition, les deux coléges de cardinaux se rendront en unmêmelieu, où ils feront 1 élection d'un seul pape.

Que si les deux contendans ne veulënr céder qu'en persone & étant ensemble : nous jie l'cm

{>êcherons point, nous les aiderons plutôt: mais ft e pape Benoît cherche des seux fusants , 011 s'éfòrce de quelque manière que ce soit de tirer l'asaire en longueur, ou si le Romain ne veut céder qu'en présence de Benoît, ou refuse de céder absolument : en ces cas nous ordonons de lavis du concile de l'église Gallicane Ôc des universirés de Paris, d'Os

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