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IÀN.J40S suPOI°it vacant, quoi qu'il oe le fût pas.

Le premier terme de- la conférence aprochoit, .qui étoit la íàint Michel, & Je pape Benoît étoit -déja arrivé à Savone avec ses cardinaux, attendant -Grégoire avec les siens. Ils Je preflbient d'y aller suivant sa promesse mais il Jeur disoìt : Je neveux pas m'exposer témérairement à me perdre avec route ma cour: je veux passer en Lombardie&dc. meurer ers Piémont íbus la protection du marquis de Montferrat ; jusqu'à ce que par íâ médiation nous venions à une parfaite union de 1'églife. Enfin le dernier terme de la conférence étant expiré lejour

_, VT. de la Toussaints, Grégoire fit publier ce iour-làmc

m$r. f. i44. me a Siene un écrit ou 11 expole les railons pour ^Jesqueles il préfend n'avoir pu aller à Savone ; & il fit expliquer cet écrit en langue vulgaire par plusieurs prédicateurs , particulièrement des Ordres mendions, dont quelques-uns même foûtenoient

,. Í3. qu il ne pouvoit taire 1 union en conlcience.

Vers le comencementdu mois de Janvier 1408.

tjem. f. vu le pape Grégoire vint de Siene à Luques avecb cardinaux &c £à cour. Corne il: y tenoit ion premier consistoire public, Les nonces du pape Benoît le prièrent de procéder éfectirement avec leur maître 1 ierminer le schisme, sans disérer davantage. Il répondit pubJiquement qu'il étoit prêt de céder, pourvu que Benoît en fît autant en personeou par procureur. Cette réponse dona une grande joie aux cardinaux & aux courtisans de Grégoire, mais elle n'eut pas plusdefetque les promefles précédentes. Thterri de Niem ajoute en cet endroit : Plusieurs diserìt que Jes deux compétiteurs font d'intelligence ce pour éloigner l'union : semblables àdeuxcham- An. 140$ pions qui vicndroient fur le champ de bataille corne pour se batre à outrance, mais âpres être convenus de ne se faire aucun mal : en íe retirant, ils s'aplaudiroient d'avoir long-tems joué les spectateurs , & les spectateurs se moqueroient d'eux.

En France fut alors comis un crime qui eut de _ VI

1 r . A 1 1. . i ... 1 Affafliait du

grajiaes luîtes, mcme pour Ja religion. Louis duc duc «rorà'Orleans frère unique du roi fut assassine publi- ÏJJJ,,/.,. quement dans Paris le vingt-troisiéme deNovem- «• J'« bre 1407. par ordre de Jean duc de Bourgogne son cousin-germain, qui avoua le meutre autentiquement. Car la duchesse d'Orléans veuve aïant , porté ses plaintes au roi, le duc de Bourgogne se retira d'abord en Flandre dont il étoit comte, puis il revint à Paris si bien acompagné, qu'il étoit plus en état de se faire craindre, que de craindre luimême ; & alors il prétendit justifier fa conduite par la bouche d'un docteur en théologie nomé Jean Petit, qui parla poRrcet éfet le huitième de Mars 1408. al'hôtel saint Paul ou étoient présens Louis < î>duc de Guiene, & daufin fils aîné du roi,le roi de m Sicile, le cardinal de Bar, les ducs de Berri , de Bretagne & de Loraine, & plusienrs autres seigneurs : le recteur de l'univeisite, grand nombre de docteurs, de bourgeois & d'autre peuple.

Le docteur Jean Petit étoit Normand & del'Ordre des frères Mineurs : toutefois dès 1 exorde de ^«r.*». fa harangue il rend ainsi raison de sonatachement ,4,0•'••,,• au duc de Bourgogne : Je lui ai fait serment de le servir il y a trois aiy passés, & il me dona une bone & grosse pension, dont je tire une grande Tom. XX. A a a a

An 1408 Pert*e ^c ma dépense. Dans le corps du discours il soutient entre autres cette proposition, qu'il est permis a tout particulier de tuer un tyran ; & il ajoute : Je prouve cette vérité par douze raisons en l'honeur des douze Apôtres. Puis il allègue Jean de Saliíberi qui en éfet avoit soutenu cette erreur Zi*.iix.f.)j. deux-cens quarante ans auparavant dans son Poliìíxf». Z'' cratique. Ensuite Jean Petit fait Implication décote maxime au duc d'Orléans qu'il charge de crimes énormes, mais fans preuves convaincantes. Et tels étoient les fameux docteurs de ce tems-la. Dès le douzième de Janvier de cette année 1408. Nouveaux on publia une lettre du roi adreísée à tous les fiGregotîe1 dc dèles porrant soustraction d'obéïíìance à tous les n.Mtm.La- deux prétendus papes depuis l'Afcension prochait- Ì84. ne qui devoit être le vingt-quatriéme de Mai: mais avant ce terme la division se mit entre eui & leurs cardinaux. Le pape Grégoire se mit dans t ^ l'efprit de faire des cardinaux pendant le Carême: Schism. m.' les cardinaux*qui étoient avef lui á Luques l'en dissuadèrent, & rirent si bien qu'il remit jusqu'au troisième dimanche d'après Pâques. Mais alors il reprit son dessein, fans toutefois y pouvoir faire consentir les cardinaux ni par prières ni par menaces: au contraire ils s'assemblèrent & firent serment de ne jamais reconoître pour leurs confrères ceux qu'il leur vouloir doner. Toutefois Grégoire passa outre, & le mécredi de la quatrième semaine, qui étoit le neuvième de Mai, en l'absence des cardinaux, mais en présence de quelques prélats apelés exprès, il créa quatre cardinaux i & le samedi suivant il déclara leur promotion suivant la

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•coutume en consistoire public. 777 7ô

,. r . An.1408

Les nouveaux cardinaux turent premièrement deux neveux du pape,savoir AntoineCorario fils <le son frère , & Gabriel Condelmerio fils de fa sœur. Ils avoient déja comencé ensemble la réforme du monastère de saint George in a Ve- '1"' Crdnisc, parl'autoritedu pape Bonirace IX. & en ver- t- sntu d'une bulle du mois de Mars 1404. de-Li vint une congrégation de chanoines quia duré plus de 1.50. anH J'ai déja parlé d'Antoine Corario , que íbn oncle étant devenu pape, fit camerlingue de l'cglise Romaine, & lui dona le titre de patriar- f.*TM*' che de Jérusalem & l'évêché de Boulogne : mais il n'en prit jamais possession, parce que Ta ville étoit révoltée contre son oncle; & il résigna l'évêché en 1411. se réservant une pension: son titre sut saint Chrysogone, mais on l'apeloit le cardinal de Boulogne.

Grégoire avoit déja fait Gabriel Condelmerio trésorier du saint siège & évêque deSiene, nonobstant la répugnance des Sienois. Son titre de cardinal fut íaint Clément ; & depuis il fut le pape Eusene IV. Le troisième cardinal de cette promotion fut Jean Dominique Florentin de l'Ordre des frères Prêcheurs, fameux prédicateur, & un de ceux qui disoient hautement que Grégoire nepouvoiten conscience céder le pontificat. Aussi le pape le sit-il archevêque de Raguse, puis cardinal prêtre du titre de saint Sixte. Le quatrième sut Jaques furnomé d'Udinedu lieu de fa naissance,qui est une ville du Frioul. ll étoit protonotaire apostolique, & fut fait cardinal diacre du titre de sainte Marie-la-Neuve. A a a a ij

A.T T " " o Les anciens cardinaux furent extrêmement afiiN. 140» . .

ges & irrites de cette promotion, ils furent quelApei d« a*, ques jours fans aller chés le pape , ne voulant point naux> reconoitre; leurs nouveaux confrères , & des le venlìid & 'uì dredi onzième de Mai de grand matin, lecardinal •u. t. 3t. de Liège sortit de Luques lui troisième & déguisé, & fe retira à Pisé á dix mille de Luques. Paul Corario neveu du pape l'aïant apris, envoïa aussitôt plusieurs gendarmes avec ordre de prendre le cardinal & le ramener à Luques j & PauMui-mcme cependant alla au logis du cardinal , d'oùilfit emporter ce qui s'y trouva , & mettre en prison quelques-uns de fes domestiques, qui étoient demeurés à Luques.

Le même jour onzième de Mai au íbir six auimijr.f.ìii. tres des anciens cardinaux sortirent aussi de Lu*Tl* • ques avec leurs domestiques, & vinrent à Pise où ih furent reçus avec grand honeur. Là fe trouvant en sûreté le dimanche treizième du même mois, ils *'K4' dressèrent un acte d'apel où ils se noment ainsi : Ange cardinal d'Ostie, Antoine de Palestrine, Conrad cardinal prêtre du titre de saint Chryfogone, Jourdain du titre de saint Martin-aux-Monts, Rainai diacre de saint Vitus, Odon de saint Georgeau-voile-d'or, & Jean de saint Côme & saint Damien: c'est le cardinal de Liège. Puis adreflantla parole au pape ils disent: Il est venu à nôtre conoissmeë if n'y a pas dix jours que vôtre sainteté nous a fait trois défenses, la première de lornr de Luques íans votre permission depuis ce jour-1* qui étoit le quatrième de Mai. Or ce jour-la-nwBae qui étoic un vendredi allant au palais, nous

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