se fit donercinq courones de diferentes feuilles, fa- A_T ' voir de chêne , de lierre , de mirce , de laurier oc d olivier par les premières dignités des cinq dise- £°fm-t' rentes églises. Or parce que les païens regardoient ces arbres comme consacrés à certaines divinités, les premiers Chrétiens tenoient pour actes d'idolâ- ■*».»• trie l'usaee de ces courones, & Tertullien en a fait • ' ' ., ,

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un traite exprès.

Le pape relevé ensuite la citation faite par Nicolas Laurent à l'empereur Charles de Luxembourg, à Louis de Bavière, & aux électeurs de l'empire,&: dit# aux Romains: Ce malheureux ne prend pas garde cor^ien en vous ftatant ainsi , il vous atire de périls, en excitant contre vous l'indignation du roi Charles, & de tous les Alemans , & comme il refroidit nôtre bienveillance envers vous, travaillant à vous détourner de la dévotion pour nous ôcpour 1 église. Il blasfême contre l'égliíe univerfele, disant que l'église & la ville de Rome sont la même ** chose, par où il se rend suspect de schisme ôcd'heresie. II a cité par ordonance afichée les clercs Romains demeurans hors de Rome a y revenir. Un auteur du temps ajoute que le prétendu tribun écri- fh'r. p.Tsó. vit au pape Clément, que si dans'Tannée il ne re« venoit à Rome, & n'y residoit, il feroit un autre pape avec Ues^Romains.

La bulle continue : Nous avons fait avertir ledit Nicolas par nôtre légat Bertrand , prêtre cardinal du titre de saint Marc , de renoncer à ces folies &c à ces erreurs. Mais* il est demeuré endurci dans íbn orgueil. C'est pourquoi nous vous admonestons ôc vous conseillons de vous désister absolument de sui7 vre ledit Nicolas, lui doner aucun aide,faveurou ^ conseil : niais l'abandoner, & persister dans l'obéïffance de 1 église , pour vous atirer la continuatidn de nos grâces & de nos faveurs paterneles. La date est du troisième de Décembre 1347. Mais cependant n tl quelques nobles Romains excités par le cardinal Bertrand conjurèrent contre Nicolas Laurent qui étant abandoné par-le peuple quita Rome, s'çnfuit Îí<. sï+f' ^e quinzième de Décembre déguisé par mer à Nais- Hm. *lt- pies, & passa près de Louis roi de Hongrie, xxxix k1 meme année mourut l'empereur Louis de BaMaitdcLoaii viere. Comme ilaimoit fort lâchasse, il sortit#de 's Mors.'TM. Munie lc matin du onzième jour d'Octot^ étant lMb.'jir^nt. gai & réjoui d'un fils qui lui venoit de naître , &il ? ítt M poursuivoit un ours : mais fur le midi il fut tout c. 105. d'un coup frapé d'auoprexie, & tomba de cheval au milieu de fes gçns a deux mille de Munie, & mourut subitement la trente-troisième année de son règne comme roi des Romains, & la dix - neuvième comme empereur, Sa mort fut regardée comme une punition divine, parce que depuis quelques années il mettoit des officiers & des juges qui oprimoient les pauvres, & rendoient mal la justice. En fes voïages il étoit fort à charge par les logemens, lui & ses enfans aux prélats, aux églises & aux monastères. Il haïííoit le clergé séculier ,«c difoit souvent que quand il pouroit amasser de l'argent comme de labouë, il ne fonderoit pas des chapitres de collégiales. Il mourut ainsi fans avoir été absous des excomunications prononcées contre lui par les papes , & ne laissa pas d'être enterré dans la paroisse de Nôtre-Dame de Muniç avec grande cérémonie comme empereur , par les foins de son fils Louis ^N marquis de Brandebourg. 47

A C. P. l'imperatrice Anne irrifée du progrès de d Cantacuzene, ne pouvoit goûter les conseils 'de paix c. P. 5^ò». que lui donoit le patriarche Jean d'Aprh & le prit xr'^X en tele aversion, qu'elle reíblut de le Faire déposer. Elle crut que le meilleur moïcn d'y réussir étoit de prendre la protection de G/cgoire Palamas & de les sectateurs les Quietistes du Mont- Athos ennemis du patriarche, à cause de la condamnation de leur tome ou exposition de leur doctrine, E'imperatrice tenoit Palamas enfermé dans une des prisons du palais : & avoit écrit dans, une lettre aux moines du Mont-Athos, que c'étoit à caufe<les nouveaux dogmes qu'il enfeignoit , & par lesquels il troubloit l'églife. Mais alors elle prit des sentimens directement oposés , elle lui dona toute ía bienveillance, aprouvantfa doctrine, & se conduisant ou-vertement par ses conseils. Aussi-tôt- la nouvele doctrine se réveilla & se répandit dans Ja ville de C.P. qui en fut toute troublée, car les évêques Se les prêtres s'y opofoient avec tous ceux qui étoient les mieux instruits de la religion : cequicausoit des disputes continueles.

L'imperatrice consulta sur ce sujet Nicephore Gregoras, & lui proposa les nouveles opinions de Palamas. Elle trouva Nicephore ataché à la doctrine des pères & des conciles, fins aucune complaisance pour elle : quoi que tous les assistans lui aplaudissent : ce qui la mit en une furieuse colère. Elle Je congédia donc durement, lui ordonant de doner son avis par écrit, afin que ceux qui penfoienc

777777-, comme elle, eussent plus de moïens de le contredire. Nicephore Gregoras s etant ainsi déclare, s atendoit de jourtn jour à être exilé, lorsque Catacuzene se rendit maître de C. P. Car aïant intelligence dans la ville , il y entra de nuit le septième de Eevrier lan du monde 6855. de J. C. 1347. & ^ g avec un si bon ordre qu'il n'y eut point de sang ré

Ctt.m. pandu. • '

it£'$. 9. Le jour précédent l'imperatrice avoit sait déposer le patriarche, nonobstant les remontrances d'un moine vertueux son confesseur qui en sut disgracié. Elle assembla donc les évêques , & tous ceux qui étoient du parci de Palamas : les portes du palais surent fermées à tous les défenseurs du patriarche ; lui-même ne fut pas admis au concile, mais condamné par défaut : & la sentence de déposition ne portoít autre cause, sinon qu'il avoit anathêmatisé Palamas avec fa doctrine, & cassé le tome écrit en

•_• íâ faveur par des tomes postérieurs. Le soir l'impe

ratrice dona un grand repas à ceux qui avoient eu part à cette action. "La joie fut grande, acompagnée de contes plaifans & d'éclats de rire peu modestes : mais elle fut troublée vers la fin de la nuit par l'arivée de Cantacuzene, que l'imperatrice après avoir en vain résisté quelque temps, fut contrainte de reconoître empereur, mais au second rang après elle & son fils.

Cantacuzene étant entré dans le palais en fit sortir tous les prifoniers qui y étoient retenus pour quelque cauíe que ce fût, excepté le seul patriarche Jean qu?il alla trouver, & lui ntdes reproches d'à

c*nt. ir.r.j. Ypir aigrj contre lui l'imperatrice, $c fomenté la

guerre guerre civile ; puis il ajouta : Si les évêques ne Xntjt? vous avoient pas déposé du siège avant mon entrée àCP. on ne vous auroit point faitd'afaire fur ce sujeti mais quant à la corruption de la doctrine dont les évêques vous acusent, je vous aurois condamné , si vous en aviés été convaincu : si vous vous en étiés justifié , rien ne vous empêcheroit de reprendre vôtre siège. Or je ne puis vous y rétablir après que les évêques vous ont condamné : mais je vous permets de vous justifier , si vous voulés. Le patriarche aïant témoigné qu'il le desiroit, on convint d'un jour où les évêques s'assembleroient dans le palais. Le jour venu, & les évcques étant assem- • blés avec les plus estimés d'entre les moines & les plus'considérables du sénat : on apela le patriarche pour subir le jugement, mais il refusa d'y venir , quoiqu'il sût cité jusqu'à trois fois suivant la coûrume, & que l'empereur y fût allé en persone.

Alors les évcques tout d'une voix prononcèrent fa déposition , & la rédigèrent par écrit, ajoutant un décret de doctrine , où ils déclarèrent tous qu'Acyndinus & son parti, dont étoit le patriarche Jean, avoient de mauvais fentimens fur la religion; & que Palamas &c ceux de son opinion parloient & penfoient comme les bons théologiens. Quelque temps après lesPalamites vinrent se plaindre a l'empereur que le patriarche Jean atiroit à son parti des -« évcques & des particuliers, disant qu'on lui avoit fait injustice , & criant contre les évêques qui l'avoient depofé : c'est pourquoi ils demandoient qu'il fût chassé de C. P. pour faire cesser la division qui rroubioit l'église. L'empereur sut du même avis,& Tome XX. L