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fége y intervint, on eut recours au pape Leon

X. qui ayant befoin de l'empereur pour élever AN. 1528. à la fouveraineté de Florence la maison de Medicis, lui accorda tout ce qu'il voulut.

VIII. Le pape

Il autorisa l'union de la feigneurie d'Utrecht aux Païs-bas, & fuppléa de fa pleine puiffance apoftolique à tous les défauts qui pour- approuve roient être intervenus dans le traité: Ce tranfle rantport port de la domination temporelle du païs à de la fei Charles V. du confentement de l'évêque & techt à du clergé, fe fit le vingt-uniéme d'Octobre de l'empereur. l'année 1 528.

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D rebus ec

& le roi de France fans

La raifon que l'empereur avoit alleguée à Ultraject lift. 4. l'évêque & au chapitre d'Utrecht n'étoit pas 1725. p. 1. fans fondement; il étoit vrai qu'on parloit IX fortement de paix entre l'empereur & le roi On parle de de France; & il paroît qu'on n'étoit en diffe- paix entre rend que fur le temps de la révocation de Lau- l'empereur trec, qui commandoit l'armée Françoife en Italie. L'empereur prétendoit qu'elle devoit fuccès. preceder la liberté des deux jeunes princes qui étoient en ôtage à Madrid, & Françols I. foùtenoit qu'elle n'en devoit être que la fuite, ou que du moins ces deux chofes devoient s'executer en même-temps. Les miniftres de l'empereur perfuadez que le roi de France avoir raifon, preffoient leur maître de fe contenter de la garantie du roi d'Angleterre qui fe vouloit charger de l'accompliffement du traité. Le feul chancelier Gattinara étoit pour la continuation de la guerre, & fon avis fut fuivi. Les ambaffadeurs de France & d'Angleterre qui étoient à Burgos, voyant l'empereur obftiné fur l'article de la révocation de Lautrec avant toute autre chose, lui demanderent leur congé le vingtiéme de Janvier 1528. mais il leur répondit qu'il falloit pourvoir à la sûreté de fes miniftres auprès de leurs maîtres. Les

deux hérauts d'armes que ces ambaffadeurs AN. 1528. avoient avec eux, dont l'un fe nommoit Guyenne & l'autre Clarence, firent demander à fa majefté imperiale une audience qui leur fut accordée le vingt-deuxième de Fevrier à Bur gos.

X.

guerre à

Charles V.

L'empereur étant entré dans la falle d'auLes hérauts diance & placé fur fon trône, les deux hédes deux rois de Fran- rauts ayant leurs cottes - d'armes fur le bras ce & d'An- s'approcherent, & après trois reverences le gleterre dé- genou en terre, s'avancerent jufqu'au pied clarent la du trône, où Clarence demanda sûreté pour leurs perfonnes tant qu'ils feroient dans les états de l'empereur, & un fauf-conduit pour en fortir ce qui leur ayant été accordé Guyenne & Clarence lûrent la déclaration de guerre, ce qui irrita fi fort l'empereur, qu'après avoir reçu le memoire de la main des hérauts, qui s'étoient revêtus de leurs cottesd'armes, il relegua les ambaffadeurs de France, de Venise & de Florence à vingt lieuës de fa cour,& leur donna des gardes. Il menagea un peu plus l'ambaffadeur d'Angleterre, dans, l'efperance de détacher fon maître de la confederation.

X 1.

reur fait au

De plus l'empereur s'étoit vanté en prefence. Reproches de toute fa cour, que deux ans auparavant il injurieux avoit dit, en parlant au premier préfident de que l'empe- Grenoble ambaffadeur du roi de France, qu'il roi de Fran- étoit prêt de vuider feul à feul fa querelle avec fa majefté très-chrétienne, & qu'il étoit furMem. du pris de ce qu'elle, qui faifoit une fi haute proBellay. 1.3. feffion de generofité, n'avoit point accepté le devera bift. défi qu'il lui avoit fait alors. Mais le prefident de Charles interrogé fur ce fujet, répondit pofitivement V. p. 15. que l'empereur ne lui avoit jamais tenu de pa

ce.

D. Anton.

reils difcours, & que quand il l'auroit fait, il

ne fe feroit pas chargé d'en porter la parole à

Ton maître, fa majefté imperiale ayant un ambaffadeur en France, à qui elle en pouvoit AN-1528, donner l'ordre. François I. pour fe juftifier de ces reproches, fit veuir l'ambaffadeur de l'empereur, fe plaignit hautement des difcours de fon maître, & lui prefenta un billet, qu'il le chargea de lire & de rendre à l'empereur ; & fur ce que l'ambaffadeur refufa l'un & l'autre, le roi lui en fit faire la lecture. Cet ambaffadeur étoit Nicolas Perrenot de Granvelle, d'une famille peu confiderable de Franchecomté, mais homme de tête & d'une grande étenduë d'efprit.

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combat fin

L'écrit du roi contenoit en peu de mots fa juftification fur le reproche que l'empereur lui François I. faifoit d'avoir manqué à fa parole, & de n'être défie l'empoint homme d'honneur; c'étoit un cartel de pereur à un défi, par lequel il appelloit Charles V. en duel gulier. pour avoir réparation l'épée à la main, de l'in- Ant de Ves jure qu'il avoit reçûë; & fur le refus que fit ra ib.p.153. Granvelle de s'en charger, parce que fon am- Bellay. 1. 3. baffade étant finie, il n'avoit plus de caractere, Guicel, 18. il envoya l'écrit par un héraut d'armes, qui le Bouch. remit à l'empereur à Valladolid.

Mem. du

part.

XIII. Cartel de défi qu'il lui envoye par

un héraut. Dupleix hift.deFran

ce to. 3. vie

Nous François par la grace de Dieu, roi «< de France, feigneur de Genes, &c. A vous « Charles par la grace de Dieu, auffi élû roi « des Romains & roi d'Espagne. Nous vous « faifons fçavoir qu'étant averti qu'en toutes les «< réponfes que vous avez faites aux ambaffa- « deurs & hérauts envoyez de notre part vers " de François vous pour le bien commun de la paix, vous I. p. 372. aviez pris pretexte de refus fans fondement « Dans la vie ni raifon, en m'accufant injuftement d'être «deCharles V. par Gregor. un cavalier perfide, d'avoir manqué à la foi « & à la promeffe que je vous avois faite, & " de m'être échappé furtivement de vos mains, «< c'est ce qui nous oblige, pour la réparations

Leti. t.

336.

33

50

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כל

de notre honneur de vous envoyer ce cartel AN. 1528. de défi ( quoique nous fçach:ons qu'un homme, à qui on fait faire par force une promeffe, n'eft pas obligé de la tenir) nous » avons pourtant voulu l'envoyer pour la défenfe de notre honneur, que nous avons toujours confervé avec grand foin, & que nous garderons cherement, s'il plaît à » Dieu, jufqu'au dernier de nos foupirs. Pour cet effet vous faitons entendre que fi vous ≫ nous avez voulu ou voulez charger de per» fidie, non-feulement en ce qui regarde la promeffe que nous vous en avons faite ou »notre liberté, mais que vous nous accufiez même d'avoir jamais fait la moindre chose qui ne fe doive faire par un gentilhomme, d'honneur & de probité, nous difons que » Vous en avez menti par la gorge, & qu'au» tant de fois que vous le direz, autant de fois vous en aurez menti, étant résolu de défendre notre honneur jufqu'au dernier » bout de notre vie. Pourquoi, puifque contre verité vous nous avez voulu charger, » déformais ne nous écrivez aucune chofe so mais marquez-nous le champ où nous puiffions nous trouver feuls vous & moi, ou chacun avec un fecond. & nous vous por»terons les armes, proteftant que, fi après » cette déclaration, vous écrivez ou parlez » contre notre honneur, la honte d'avoir refufé ou differé le combat tombera tout fur vous, puifque par ce feul moyen nous pouvons mettre fin à toutes écritures & paroles. Fait en notre bonne ville & cité de Paris, » aujourd'hui vingt huitiéme de Mars l'an 21527. avant Pâques. (c'est-à-dire, en l'an 1528. comme on compte aujourd'hui. ) Signé, François,

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20

AN. 1528.

XIV.

envoïe ия

autre cartel

Antonio de Vera hift.de Charles V.

p. 154.

Charles V. aïant reçu ce cartel l'accepta, & fans trop penfer à ce qu'il étoit convenable de faire, il crut que fon honneur l'engageoit non-feulement d'accepter le défi, mais Charles V. encore d'envoier un cartel de fa part au roi de France: il choifit pour le porter un nom- au roi Franmé de Bourgogne, homme également habile çois I. dans les armes & dans la négociation. Ce car tel contenoit un recit du traité de Madrid & les réponses qu'il avoit faites au premier prefident de Bourdeaux. Il y difoit, que François I. en avoit fort mal agi à fon égard, jufqu'à le traiter de pedant, parce qu'il avoit cité les loix pour décider une affaire d'honneur; il marqua pour le lieu du combat une petite isle que forme la riviere qui paffe à Fontarabie Bourgogne porteur de ce cartel de défi, étant Daniel hift. arrivé auprès de François I. ce prince lui don- deFrance to. na audiance fur un échaffaut dreffé dans la 5. in quart. grande falle du palais, vêtu de fes habits vie de Fra roïaux, accompagné de fes princes, & en fois I. pagprefence de tous les ambaffadeurs qui étoient à fa cour.

598.

X V.

ne au he

raut de

Aufli-tôt que Bourgogne parut à l'audiance, le roi l'arrêtant tout court, lui dit, qu'il Audiance lui donnât feulement la sûreté du champ de que Franbataille, & non autre chofe. Le heraut repli- çois I. donqua qu'il la portoit, & qu'il lui diroit conjointement ce que l'empereur lui avoit commandé l'empereur. de dire, mais le roi repartit qu'il ne vouloit que Anton. de la sûreté & l'affignation du lieu fans autre rai- Vera hift.de fonnement: & auffi-tôt il fe retira dans une autre chambre. Bourgogne en le fuivant « lui dit que fi fa majefté ne le vouloit «< pas entendre, il pourroit difficilement lui donner un cartel, & lui défigner un lieu ; ce qu'il l'affuroit d'avoir un écrit qui l'en infor- ce meroit ; qu'il eut donc agréable de le re- «

Charles

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