Espen, Zeger Bernard van PRINCIPES DU DROIT CANONIQUE UNIVERSEL, O U MANUEL DU CANONISTE, Contenant 1. l'Analyse en françois de tous les Ouvrages de 2. Les Ufages de l'Eglife de France, & fes Loix jusqu'à préfent; Par M. LUCET, Avocat confultant pour les Matières Eccléfiaftiques. « Celui qui, après avoir fait un Extrait des Principes de Van-Espen, ajouteroit, fous chaque Titre, 2 A PARIS, Chez EUGÈNE ONFROY, Libraire, rue du Hurepoix, N.o 17, près du Pont S.-Michel M. DCC: LX X X VII I. AVEC APPROBATION ET PRIVILEGE DU ROI 10-30-52MFP Rosenthal 7-21-52 553950 必 AVERTISSEMENT. LE RESPECTABLE VIEILLARD, que l'on regarde avec raison comme le plus judicieux Canonifte de France, me disoit, il y a huit ans : « Si j'ai eu quelque fuccès » dans la carrière que j'ai parcourue, je le dois aux » Ouvrages de M. Van-Efpen. Je n'en connois point qui » renferme une érudition plus étendue, qui offre des lu"mières plus vives & plus abondantes. De tous les Au»teurs qui ont traité des Matières Eccléfiaftiques, avant » & depuis ce profond Canonifte, je ne crois pas qu'on » puiffe lui en comparer un feul, pour la grandeur du "génie, pour la fermeté, j'ai prefque dit l'infaillibilité "de fon jugement, pour la fûreté & la fécondité de fes "principes, & pour l'ordre admirable dans lequel il les "expose. Malheureusement on eft devenu paresseux : on "ne lit prefque plus que de petits Ouvrages, ou des "Dictionnaires. Et Van-Efpen ayant compofé cinq Vo"lumes in-folio, & latins, on fe contente affez com» munément de rapporter les paffages que les Diction"naires en ont cités; & c'eft beaucoup fi quelques-uns » le confultent lui-même, dans l'occafion, fur les quef"tions particulières. En forte que les principes d'une " science très-vafte, qu'il faut lire & méditer de suite, " pour en faifir l'efprit & le véritable fens, ne font plus ❞ aussi bien connus & fouvent font fauffement appliqués, " parce qu'on les a vus fans les rapports qui en donnent iij » la vraie fignification & en fixent la jufte étendue: » Pour en rendre l'étude plus prompte & plus fa»cile, il faudroit mettre Van-Espen à la portée de tout "le monde; de ceux qui ne favent pas le latin, ou qui » ne le lifent qu'avec peine ; & de ceux qui manquent de "tems ou de courage pour étudier des in-folio ; & de » ceux auffi qui n'ont pas les moyens de fe les procurer. "Il faudroit pour cela, en confervant l'ordre & la dif"tribution de chaque Traité de M. Van-Efpen, en re"trancher le texte des Auteurs peu confidérables, les » détails fur les ufages particuliers de l'Espagne, des » Pays-Bas, & de quelques Provinces qui ne peuvent in"téresser tout le monde; il faudroit, en un mot, n'ex"pofer que ce qui eft généralement utile, c'est-à-dire, » les principes du Droit Canonique Univerfel, appuyés "fur les autorités néceffaires. Par ce moyen, les cinq "Volumes in-folio pourroient être réduits à deux in-octavo, » ou à un in-quarto d'une groffeur ordinaire. » Alors les jeunes Magiftrats, les Jurifconfultes de " tous les états catholiques, pourroient, presque fans peine, "voir de fuite, combiner entr'eux, & approfondir ces "principes fondamentaux, qui font la fource de tout le » droit ecclésiastique, & fans lefquels il est impoffible de » bien entendre les loix & ufages de chaque pays, & » beaucoup moins encore la Jurifprudence des Tribunaux. » Alors les Evêques, les Grands-Vicaires, les Curés, "tous ceux qui font chargés de l'administration des "chofes fpirituelles, auroient, fous leurs yeux, en peu » de mots, les vraies Maximes du gouvernement de l'E»glife; & les simples Eccléfiaftiques y trouveroient encore "des règles de conduite également folides & lumineufes.. "Car M. Van-Efpen ne s'eft pas borné à ce qui regarde "les matières bénéficiales & contentieufes; il a fait entrer "dans fes vaftes plans, tout ce qui tient à la Hiérarchie, "tout ce qui intéreffe le gouvernement de l'Eglife. "Une Analyfe raifonnée & faite d'après le plan dont " je viens de parler, feroit donc un Ouvrage, à la vérité » long & pénible, mais auffi bien utile ; celui qui le "donneroit au Public, lui rendroit un grand fervice; & » vous qui êtes laborieux, vous devriez vous en occuper." Je l'ai fait. Le célèbre Canonifte qui me l'avoit confeillé, a revu mon travail. Il l'a honoré plufieurs fois de fes éloges. Des Grands-Vicaires, des Jurifconfultes à qui j'ai communiqué en manufcrit cette Analyse françoise de Van-Efpen, en ont defiré la publication. Mais, avant de la faire imprimer, j'ai cru, pour la rendre plus utile encore, du moins en France, devoir y ajouter un grand nombre de notes fur les loix & ufages de ce Royaume & fur la Jurifprudence de fes différens Tribunaux. |