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vous avez été vendus; & que ce font vos cri- ce mes qui m'ont fait répudier vôtre mere.

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Les Juifs reduits en captivité reconnoiffent eux-mêmes qu'ils fe font attiré ce malheur par leur infidelité. Pourquoi, difent-ils, l'homme ce Trenors murmure-t-il pendant la vie, l'homme qui « 39. fouffre pour fes pechez. Examinons avec foin «40 41. nos voies; cherchons ce qu'elles ont de mau- «42. vais, & retournons au Seigneur. Elevons au ce ciel nos cœurs avec nos mains vers le Seigneur. Nous avons agi injuftement; nous nous fom- « mes attiré vôtre colere, Seigneur ; c'est pour- « quoi vous êtes devenu inexorable.

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cr

Daniel's

Les trois jeunes hommes dans la fournaife de Babilone confeffent auffi devant Dieu, que tout ce qu'ils fouffrent eft la jufte peine de leurs pechez. Vous êtes jufte dans tout ce que vous ce avez fait, lui difent-ils par la bouche d'Aza- « rias l'un d'entr'eux, toutes vos œuvres font «. 27 fondées dans l'équité, vos voies font droites, « feq. & tous vos jugemens font juftes & veritables. « Vos jugemens ont été tres équitables dans tous « les maux que vous avez fait venir fur nous, & ce fur Jerufalem la cité fainte de nos peres, parce ce que vous nous avez envoié tous ces châtimens cer dans la verité & dans la justice, à caufe de nos ce pechez. Car nous avons peché, & nous foin- co mes tombez dans l'iniquité en nous retirant ce de vous, & nous avons manqué en toutes cho- ce fes. Nous n'avons point écouté vos ordonnan- «e ces; nous ne les avons point observées; & « nous ne les avons point faites comme vous ees nous l'aviez commandé, afin que nous fuf- CC fions heureux. Ainfi c'eft par une juftice tres ces veritable que vous nous avez envoié ces châti- ce mens, que vous nous avez fait tous ces maux, « & que vous nous avez livrez entre les mains de nos ennemis, qui font des injuftes, des fcelerats, & des prévaricateurs de vôtre loy, &

ss entre les mains d'un Roy qui eft le plus injufte & le plus méchant qui foit fur la terre.

כל

Si nous foutfrons ces tourmens, difoient les Machabées au tyran qui les perfecuttoit & les » faifoit mourir, c'eft parce que nous les avons » meritez, ayant peché contre nôtre Dicu. Nous 2. Mar » nous fommes attiré nous-mêmes ces fleaux fi

7.18

31. 33.

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épouventables. C'est à caule de nos pechez que nous fouffrons toutes ces chofes, & fi le Seigneur nôtre Dieu s'eft mis un peu en colere contre nous pour nous châtier & nous corriger, il fe reconciliera de nouveau avec les fer

viteurs.

A toutes ces autoritez de l'Ecriture ajoûtez ce que dit faint Jean Chryfoftome, que la plupart des peines & des tribulations aufquelles nous fommes expofez, font destinées de Dieu à punir celles que nous avons fait souffrir Homil. 1. aux autres; qu'il permet qu'on prenne nôtre in verba bien, pour nous punir d'avoir pris celui d'auIfa. vidi trui qu'il permet que nous éprouvions des Dominum. troubles dans nos propres familles, pour nous

punir d'avoir troublé celles des autres, qu'il permet qu'on terniffe nôtre reputation, pour nous punir d'avoir terni celle des autres ; que nous ne devons point rejetter les guerres & les calamitez publiques fur les Princes & fur ceux qui nous gouvernent, comme s'ils manquoient de prudence & de capacité; mais qu'il les faut imputer à nos feuls pechez qui les attirent fur nous, qui fatiguent la patience de Dieu, & qui provoquent fa colere.

Cela étant ainfi, nous fommes obligez de fouffrir en efprit de penitence tous les maux & toutes les difgraces qui nous arrivent, & de les confiderer comme des moyens que Dieu nous fournit de fatisfaire à fa juftice, & comme des remedes deftinez à guerir les plaies & les paffions de nôtre ame. Nous fommes abli

gez de faire fervir à notre penitence tout ce qui nous déplaît, nous contrifte, & nous afflige. Nous fommes obligez d'accepter humblement & avec une profonde foumiffion tous les évenemens de la vie, quelque rudes & quelque fâcheux qu'ils paroiffent, & de les regarder comme une penitence qui nous eft imposée par le fouverain Pafteur de nos ames.

Si nous avions ces fentimens, & fi nous fuivions ces maximes, nous ferions toûjours en paix rien ne nous contrifteroit, rien ne rebuteroit nôtre zele; rien ne nous abbatteroit. Car ces vues & ces penfées de penitence nous foutiendroient, & nous confoleroient. Mais nôtre malheur vient de ce que nous confiderons nos peines & nos afflictions en ellesmêmes, & jamais par rapport à la penitence: Nous ne faifons point attention à l'utilité que nous en pouvons tirer pour effacer nos pechez: Nous ne penfons point à changer en fatisfactions les moindres chofes qui nous mortifient, & qui pourroient devenir grandes & tres meritoires, fi nous les acceptions comme des pénitences.

Prenons donc la refolution de nous former cette idée de tout ce qui arrive dans le monde, & de le regarder fous cette face. Si l'on nous dépouille de nos biens, fi l'on flétrit nôtre honneur & nôtre reputation, fi l'on nous méprife, fi l'on nous rebutte, fi l'on nous maltraite, fi l'on nous perfecute, fi l'on attente à nôtre vie, foumettons-nous à toutes ces chofes comme à des penitences qui nous viennent de la main de Dieu même : Elles nous en paroîtront plus douces & plus faciles à fupporter: elles deviendront pour nous une fource de graces & de benedictions; & après nous avoir exercez & purifiez en ce monde, elles nous mettront en poffeffion de la gloire éternelle.

2. Cor

12. 10

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CHAPITRE XIX.

Que l'on doit tendre à ce point de perfection de reffentir de la joie au milieu des tribulations de cette vie.

Iv

L faut non feulement fouffrir en paix & avec patience les difgraces, les tribulations, & les maux de cette vie, & les regarder comme une pénitence, mais travailler à fe mettre en état de pouvoir s'en réjouir, & de les recevoir avec allegreffe, & de toute la plenitude de fon cœur. Cela est à la verité difficile, & peu de perfonnes parviennent à ce point de perfection: mais l'on doit au moins y tendre; l'Ecriture & les faints Peres y exhortent les fi delles en toutes rencontres.

Saint Paul nous affure qu'il éprouve une veritable joie, lors qu'il fouffre la pauvreté, des infirmitez, des maladies, des perfecutions & toutes fortes d'adverfitez. Je fens, dit-il, de la fatisfaction & de la joie dans les foibleffes, dans les outrages, dans les neceffitez où je me trouve reduit, dans les perfecutions » dans les afflictions preffantes que je fouffre pour J. C. car lors que je fuis foible, c'est alors » que je fuis fort. Je fuis rempli de confolation, » je fuis comblé de joie parmi toutes mes foufColoff. → frances Je me réjouis, dit-il encore aux Coloffiens, dans les maux que je fouffre pour

ibid. c.

7.4.

3. 24.

دو

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Ce grand Apôtre loüe les Hebreux d'avoir fouffert avec joie la perte de leurs biens & Hebreor. plufieurs autres tribulations. Rappellez, leur 10.32. » dit-il, en vôtre memoire ce premier tems auquel après avoir été illuminez par le batême,

33.34.

כן

Vous avez foûtenu de grands combats dans les c
afflictions l'on vous a fait fouffrir, ayant ce
que
été d'une part expofez devant tout le monde ce
aux injures & aux mauvais traitemens, & de ce
l'autre ayant été compagnons de ceux qui ont «e
fouffert de femblables indignitez. Car vous ce
avez compati à ceux qui étoient dans les «
chaînes, & vous avez vu avec joie tous vos ce
biens pillez, fçachant que vous aviez au de- «
dans de vous d'autres biens plus excellens, & «
qui ne périront jamais.

que

te

4 2. 13.

Saint Pierre avertit les fideles de fe réjouir au milieu des fouffrances aufquelles ils font expofez pour Jefus-Chrift, parce qu'elles leur procureront la joüiffance de la felicité éternelle. Mes freres, leur écrit-il, ne foiez point «! Pes. furpris lors Dieu vous éprouve par le feu « des afflictions, comme fi quelque chofe d'é- «" trange & d'extraordinaire vous arrivoit. Mais ce réjouiffez-vous plûtôt de ce que vous partici- ce pez aux fouffrances de Jefus-Chrift, afin que ce vous for auffi comblez de joie dans la ma- «e nifestation de fa gloire.

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Il leur reprefente encore en un autre lieu qu'ils doivent être comblez de joie, lorfqu'ils fouffrent des maux; parce que ces fouffrances fervent à éprouver leur foi, à les purifier, & à les rendre dignes d'entrer dans le roïaume des cieux. Beni foit, dit-il, Dieu pere de nôtre-Seigneur Jefus-Chrift, qui felon la gran- « deur de fa mifericorde nous a regenerez par la се refurrection de Jefus-Chrift d'entre les morts, ee pour nous donner une vive efperance, & pour « Pety. nous faire arriver à cet heritage, où rien ne £. 3. Ú. «fequent. peut ni se détruire, ni fe corrompre, ni se fletrir, qui vous eft refervé dans les cieux, à vous que la vertu de Dieu garde par la foi, pour « vous faire jouir du falut qui doit être montré à découvert dans la fin des temps. C'eft ce qui

.

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