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en prose, avec un divertissement, en société avec Dufresni; donnée au théâtre Italien, en 1696.

Cette pièce étoit en quelque sorte la suite de la comédie de la Foire Saint-Germain, des mêmes auteurs, la scène continuant d'être dans les boutiques de la foire.

LE BAL, OU LE BOURGEOIS DE FALAISE, Comédie en un acte, et en vers, avec un divertissement; donnée au théâtre François, en 1696.

LE JOUEUR, Comédie en cinq actes, et en vers; donnée au théâtre François, en 1696.

Dufresni, en société avec Regnard, composa, durant plusieurs années, pour le théâtre Italien; cette liaison l'engageoit à faire part de ses idées à son ami. Il lui communiqua plusieurs sujets de comédies presque achevées, entre autres ceux du Joueur, et d'Attendez-moi sous l'orme, dans le dessein d'y mettre ensemble la dernière main, et de les faire paroître sur la scène françoise; mais Regnard, qui sentoit la valeur de la première de ces deux pièces, amusa son ami, fit quelques changements à l'ouvrage, et le donna sous son nom aux comédiens. Ce fait étoit connu de tous les amis de Dufresni, auxquels ce dernier l'a raconté plusieurs fois, en se plaignant d'un larcin qui ne convient, disoit-il, qu'à un poëte du plus bas étage. Pour n'en avoir pas le démenti, Dufresni donna un autre Joueur (le Chevalier Joueur),

en prose. Cette contestation entre Regnard et de Rivière fit naître l'épigramme suivante :

Un jour Regnard et de Rivière,

En cherchant un sujet que l'on n'eût point traité,
Trouvèrent qu'un Joueur seroit un caractère
Qui plairoit par sa nouveauté.

Regnard le fit en vers, et de Rivière en prose :
Ainsi, pour dire au vrai la chose,

Chacun vola son compagnon.

Mais quiconque aujourd'hui voit l'un et l'autre ouvrage
Dit que Regnard a l'avantage
D'avoir été le bon larron.

Les deux pièces ayant été représentées, celle de Regnard eut un grand succès; l'autre tomba. Le poete Gacon fit encore cette autre épigramme; car il étoit l'auteur de la première :

Deux célèbres Joueurs, l'un riche, et l'autre gueux,
Prétendoient en public donner leur caractère,
Et prétendoient si fort à plaire,

Qu'ils tenoient en suspens les esprits curieux :
Mais, dès que sur la scène on vit les comédies
De ces deux écrivains rivaux,
Chacun trouva que les copies
Ressembloient aux originaux.

Ce n'est point à tort que Dufresni revendiquoit le fond de cette comédie, qu'il prétendoit que Regnard lui avoit pris. Ce dernier abusa effectivement de la confiance que Dufresni lui témoigna;

et, pour accélérer sa pièce, il se servit de Gacon, à qui il en fit faire la plus grande partie. Ce fut à Grillon, où Regnard avoit une maison de campagne qu'il aimoit beaucoup. Il enfermoit Gacon dans une chambre, d'où ce dernier n'avoit la liberté de sortir qu'après avoir averti par la fenêtre combien il avoit fait de vers sur la prose dont Regnard lui donnoit le canevas. C'est de Gacon lui-même que l'on tient cette anecdote. I

LE DISTRAIT, Comédie en cinq actes, et en vers, donnée au théâtre François, en 1697.

Cette comédie, qui n'eut que quatre représen

On ne peut nier que la comédie du Joueur de Re gnard, et celle du Chevalier Joueur de Dufresni, n'aient beaucoup de ressemblance: il y a même dans les deux pièces plusieurs scènes qui sont évidemment calquées les unes sur les autres, quoique traitées d'une manière bien supérieure dans le joueur. Mais quel est le premier auteur de ces scènes ? c'est ce que probablement on ne saura jamais, quoiqu'il soit naturel de penser qu'elles appartiennent à Regnard, puisque sa pièce a paru la première, et puisqu'enfin c'est lui qui en a tiré le plus grand parti. Mais ce qu'on peut affirmer, c'est que l'anecdote de Gacon est de toute fausseté. Il n'est pas croyable qu'un homme capable de faire le Légataire et les Ménechmes ait volé la prose de son ami pour la faire mettre en vers par un autre; et il l'est encore moins qu'un aussi mauvais poëte que Gacon ait fait les vers du Joueur.

tations dans sa nouveauté, ne fut reprise qu'en 1731; mais elle le fut avec beaucoup de succès.

Le caractère du distrait est copié d'après celui qui se trouve dans les Caractères de la Bruyère, qu'on vouloit être le portrait de M. le comte de Brancas.

LE CARNAVAL DE VENISE, opéra ou comédieballet en quatre actes, musique de Campra, représenté sur le théâtre de l'Opéra, en 1699.

DÉMOCRITE, Comédie en cinq actes, èt en vers, donnée au théâtre François, en 1700.

L'unité de lieu n'est pas observée dans cette pièce, la scène changeant au second acte. Ce défaut étoit pardonnable à Alexandre Hardi, mais non à un poëte qui est venu après Molière. Il auroit été fort aisé de réparer cette faute, en supprimant le premier acte, et ajoutant à l'exposition, qui ne se fait qu'au commencement du suivant, quelques vers qui auroient appris au spectateur par quelle

aventure Criséis et Démocrite se trouvent à la cour d'Athènes : mais ce n'étoit pas l'intention de l'auteur; il auroit fallu qu'il sacrifiât toutes les plaisanteries qu'il a placées dans ce premier acte; et cet acte lui étoit d'autant plus précieux, qu'il n'auroit su comment y suppléer, attendu que la pièce est assez vide d'action, et ne se soutient que par le secours des scènes épisodiques.

LE RETOUR IMPRÉVU, comédie en un acte, et

en prose; donnée au théâtre François, en 1 1700.

LES FOLIES AMOUREUSES, Comédie en trois actes, et en vers, avec un prologue, et un divertissement intitulé, le Mariage de la Folie; donnée au théâtre François, en 1704.

LES MÉNECHMES, comédie en cinq actes, et en avec un prologue; donnée au théâtre François, en 1705.

vers,

« Ce fut moi, dit M. de Losme de Montches nai, qui raccommodai Regnard, poëte comique, avec M. Despréaux. Ils étoient près d'écrire l'un contre l'autre, et Regnard étoit l'agresseur. Je lui fis entendre qu'il ne lui convenoit pas de se jouer à son maître : et depuis sa réconciliation il lui dédia ses Ménechmes ». Despréaux disoit de Regnard qu'il n'étoit pas médiocrement plaisant.

Les Ménechmes, comédie de Rotrou, imitee de Plaute, représentée en 1632, n'ont pas été inutiles à Regnard pour la composition de ses Ménechmes.

LE LÉGATAIRE UNIVERSEL, Comédie en cinq actes, et en vers; donnée au théâtre François, en 1708.

La fourberie de Crispin, qui, dans cette pièce, contrefait le moribond pour dicter un testament, est la copie d'un fait véritable, arrivé du temps de Regnard 1. On a néanmoins blâmé cet auteur d'en

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Voyez la note qui précède le Légataire, tome III.

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