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fit depuis chef du Confeil de Juftice a Amiens & à Arras; le Duc y féjourna huit jours, tandis défolerent le pays fes que gens En 1418. le Roy, la Reine, & le Duc de Bourgogne vinrent à Beauvais tenir Conseil pour le fecours de Rouen.

Le Roy d'Angleterre paffa à Beauvais en

1421.

En 1422. lés Capitaines du Dauphin accorderent de rendre Compiegne, le Fort de Reims, Gournay für Aronde, la Neuville en Hez, Creffonfart, &c. en cas qu'ils ne fuffent fecourus en dedans le 18. Juin.

Comme les Beauvaifins avoient pris la précaution de ne pas recevoir de garnisons An gloifes, ni de la part du Duc de Bourgogne, ils furent libres en 1429. malgré les factions de Pierre Cauchon Evêque, de fe mettre fous l'obéiffance du Roy Charles VII. auffi-tôt que le Duc de Bourbon y eut envoyé un homme de fa part, & en même tems Pont-fainte Maxence, Creil, Gournay für Aronde, Reims, &c. fe rangerent du même parti. Aprés le fiége de Compiegne les mêmes Châteaux fuirent repris, auffi bien que Breteuil lé 3.- Février 1431. le Maréchal de Bouffac, & les fieurs de Fontaine Lavaganne, & de Moui entrerent dans le Château de Rouen p par fur ptife, où ils ne furent pas fuivis des leurs, & aprés y avoir tenu long-tems ils furent pris

La guerre continua encore fous Charles: VII & depuis jufqu'en 1450. où les Anglois furent tout-à fait chiffez.

Un Auteur qui a écrit depuis peu l'Hiftoire de Charles VII. en deux volumes, allure que Beauvais fut affiégé en 1434. par le General Talbot, lequel avoit ram affé des troupes Angloifes de diff rers endroits mais qu'il fut obligé de fe retirer, à caufe que la faifon étoit trop avancée. Il faut que cette entreprise foit aurre chofe que l'attaque de la porte de l'Hôtel Dicu, du jour de là Trinité en 1433. où Jean de Ligniere fauva la ville, aiant coupé la corde qui tenoit la grille de fer, à la vûe d'un grand nombre d'Anglois qui étoient déja entrez, & y furent paffez au fil de l'épée.

Les Bourguignons ont auffi fait des ravages horribles, & principalement Charles Comte de Charollois, qui fit fentir aux peuples les effets de fon chagrin contre le Roy Louis XI. étant entré en Picardie en 1472. fous prétexte de la mort du Duc de Guienne frere du Roy, qu'il eût pourtant diffimulée s'il fût convenu avec le Roy. Il vint avec une armée de Soooo. hommes, mettre le fiége devant Beauvais : Louis Commel, Sieur de Balagni Capitaine, défendoit là Villé, & Jean le Goix fon Lieutenant, & les Bourgeos avec le fieur de Válleu Lieutenant du Senéchal de Normandie, qui étoit arrivé le

premier avec 200. Lances, fe trouverent feuls pour foutenir les premiers affauts. Ce Duc ayant fait tenter dés le premier jour avant fon arrivée, de faire fuprendre la ville par deux affauts donnez en même tems, un du côté de la porte du Limaçon, aprés avoit forcé un Fort qui défendoit le Fauxbourg de S. Quentin, & par un autre qui dura auffi juf qu'à 9. heures du foir, du côté de la Porte de Brefles, qu'il fit attaquer par Philippe de Crevecœur Sieur des Cordes, lors de fon parti: mais il n'y put réüffir à caufe que les échelles étoient trop courtes; il ne put auffi entrer par la porte, à caufe que les Habitans y entretinrent l'incendie, & apporte, rent promptement des terres, matereaux & groffes pieces de bois pour la boucher..

La faute que fit le Duc de Bourgogne fut de n'avoir pas fait paffer une partie de fon armée au gué, qui eft encore à Voisinlieu, pour inveftir la Ville de tous côtez: ce qui fut caufe qu'il vint toute forte de munitions par la porte qui étoit libre, & que les trou-* pes de fecours y entrerent librement. Il youlut dans la fuite réparer cette faute, mais trop tard, lors que perfonne des fiens n'en fut d'avis. Dés le premier jour du fiége à lay fin des deux aflauts arriverent à 8. heures du foir, le Comte de Dammartin, le Maréchal de Loheac, les fieurs de la Roche Teflon & de Fontenailles, les fieurs de Cruffol, de Rusi ·B⋅ij··

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bempré, de Beine, de Tourci freres, du Bueil, Salefard, Thevenot de Vignolle, Meri, de Croi, & plufieurs autres qui étoient prefque tous arrivez le même jour de Noyon, où Jean de Rheims Seigneur de Troiffereux étoit allé en diligence pour les faire venir, & avoient amenez avec eux 200. Lances, &› plufieurs gens de pied.

Le 2 jour du fiége qui étoit le Diman-che 28. Juin à deux heures aprés midi arrive Joachim Rohaut, Seigneur de Gamaches Maréchal de France, avec cent Lances, &; dans la fuire vinrent le Sieur de Torci avec la Nobleffe de Normandie, Robert d'Eftouteville Prevôt de Paris, avec la Nobleffe de fa Prevôté, les Nobles du Baillage de Senlis commandez par le Comte de Dammartin. Salefardavec 120. hommes de la garnifon d'A

miens..

Les Senechaux de Poitou, de Carcaffonne, & de Toulouse eurent le tems de venir avect chacun cent Lances..

Le Maréchal de Gamaches commanda depuis fon arrivés, les-Sieurs de la Roche & de Fontenailles prierent qu'on leur laiffât la gar de de la porte de Brefles qui étoit brûlée : Le Jeudi 9. Juillet il y eut affaut à la ༡. porte de l'Hôtel-Dieu, depuis fept heures jufqu'à onze heures du matin, qui étoit défenduë par Robert d'Eftouteville. Prevôt de Paris, où les aflicgeans perdirent plus de 1000. hommes..

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Il y eût auffi plufieurs autres affauts & at-taques particulieres, & quelques forties, où les Bourgeois auffi bien que les foldats firent des prodiges les femmes & les filles paroif foient aux brêches, portant du vin & à mañ-. ger à ceux qui les défendoient.

La nommée Jeanne Fourquet, alla prendre un Etendart, qui eft encore gardé dans, l'Eglife des Jacobins : elles ramaffoient les flêches des Bourguignons pour leur renvoyer, & elles jettoient elles-mêmes, de la chauxvive, poix fonduë, huille boüillante, & des pierres fur les afliegeans qui vouloient monter à l'affaut, elles avoient foin de la nourriture des foldats, auffi bien que de leurs chevaux, & les troupes auxiliaires trouvoient, des tables garnies de viandes à leur arrivée.

Le Duc joignit l'artifice à la force, il voulut détourner le cours de la riviere à une de.. mie lieuë au deffus de la Ville pour défecher les foffez, mais les differens ruiffeaux qui s'enfloient par le moyen des eaux qui re-, Auoient dans les prez, en avoient fourni. Inffifamment, Les mines ne faifoient aucun effet à caufe de l'eau qui fourdoit au moin dre creux que l'on faifoit dans la terre, &. des contremines que les habitans avoient fait. faire. Ce qui a fait dire à Commines & au tres, que jamais place n'avoit été mieux attaquée ni mieux défenduë.

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Il pratiqua encore plufieurs perfonnes qui

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