pafferent dans la Ville, déguifez de differen tes manieres pour y mettre le feu ; mais ils furent furpris ayant dés matieres propres pour cet effet, pourquoi ils furent punis de differens fupplices.

Les habitans d'Orleans envoyerent cent

pipes de vin, qui furent diftribuées par le Connerable de Saint Paul, lequel n'arriva qu'aprés la retraite des ennemis, qui fut le 22. Juillet aprés trois femaines de fiége, & une perte de trois à quatre mille hommes: Ils mirent le feu dans les villages, jufqu'à quatreou cinq lieuës. Ce Duc avoit fait amener plufieurs pieces de canon, dont on fe fervoit en France dés l'an 1338. mais il n'en put être fervi à propos lors de quelques attaques. Tandis que nous décrivons les miferes du Païs, nous ne pouvons nous difpenfer de dire quelque chofe de la Ligue, fans trop entrer dans le détail. Les habitans de Beauvais depuis long-tems affectionnez pour la Religion, & excitez par quelques Ecclefiaftiques qui croioient que c'étoit à eux qu'on en vouloit, fe laifferent éblouir par le zele apparent de ceux qui appelloient la Religion au fecours de leurs interefts: ils ne firent pourtant autres chofe pendant les premiers troubles, finom d'empêcher que leur Ville ne fûr exposée au pillage des troupes de differens partis. Enfin aprés la mort du Roy Henry III. au mois d'Aouft 1589. on fit élite pour Maire, Nicolas

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Godin Marchand, homme d'efprit & d'ex pedition, d'une famille où il y avoit des Gentilshommes, Marchands, artifans, & labou reurs, ainfi qu'il eft marqué en un manuscrit de fa Genealogie.Ce Maire fe rendit maître du Gouvernement Civil & Militaire, établit un Confeil, & faifoit faire des executions de Juftice. Il fe donna des gardes pour l'accompa gner, & avoit une garnifon à fa dévotion dans la Ville, mais il eut la précaution de ne pas laiffer entrer les troupes de la Ligue, qu'il faifoit loger dans les Fauxbourgs; nean moins il ne pût les empêcher de piller plu fieurs Châteaux des Seigneurs de Boufflers, de Moui, & autres qui n'étoient pas pour la Ligue. Maître Guillaume Luquain, Theo logal prêchoit au Jubé de la Cathedrale, afin d'animer le peuple, aïant des gardes avec le moufquer fur l'épaule à fes côtez. Tant que Go din exerça la charge de Maire, on ne pût trais ter avec le Roy à qui les honnêtes gens fai foient fçavoir leurs bonnes intentions, ainfi qu'il témoigna lui-même en être convaincu par le Traité, qui fut fait le 22. Aouft 1594. peu de tems aprés l'élection de Claude Gal lopin. Le Roy ne laiffa pas de faire dire au Maire Godin, qu'il l'eftimoit, & lui fit offrir une Charge d'Auditeur de fa Chambre des Comptes à Paris, mais il fe retira à Bruxelles preferant les fauffes promeffes des Efpagnols & la foi d'un Traité fait avec un Prince, dont

les promeffes étoient inviolables. Il eut d'a bord une penfion de 12000. livres qui fut en peu de tems réduite à rien.

De l'étendue de la Ville.

Lufieurs ont voulu

Plit autrefois fait partie, en ente la Charte que Saint Lucien en du Roy Chilperic de l'an 583. qui étoit l'année. 22. de fon regne, marque que cette Eglife avoit été & étoit encore fituée proche les murs de la Ville de Beauvais ; on peut auffi induire de ce que dit Cefar, que la grande Ville des Beauvaisins, où ils retirerent leurs effets dans la premiere guerre qu'ils eurent contre lui, avoir plus d'étendue que nous ne voïons à prefent; mais comme il paroît qu'elle n'a été fermée que depuis, il eft tresdifficile d'en pouvoir juger: quelques Sepulchres qui fe font trouvez en deçà vers. les Capucins, font croire que la Ville étoit bornée de ce côté, à caufe qu'on n'enter roit pas dans les Villes, peut-être que la Cha pelle de faint Lucien étoit plus proche de la Ville, même au lieu où eft l'Eglife de faint Nicolas, qui lors étoit hors des murs, & avoit été bâtic. en l'honneur de faint Lucicn; outre la Cité qui n'a été fermée de murs que du tems de Cefar ou fous Neron, dont. ce qui refte peut encore durer plus de 2000.

ans

ans; il y a eu encore le Bourg que l'on prérend avoir commencé aux Cuirets, de là continue à la maifon de faint Antoine, de là à l'Eglife de faint Sauveur, à la maifon du Pillier Roïal, à la petite ruë de S. Chrif tophe jufqu'au pont d'Amour; neanmoins dés l'an 1072. fous Guy Evêque, l'Eglife de S. Eftienne ou S. Vaaft étoit fituée dans le Bourg qui y eft diftingué de la Ville & du Fauxbourg

De la Commune de Beauvais de fa From rifdiction ancienne & moderne.

4.

Trabon liv. décrit l'état des Republi ques des Gaules, & aprés Pofidonius d'Apamee, lequel n'avoit pas accompagné Scipion l'Affricain dans ces Provinces, ainfi que l'avoit écrit Athenée, n'aïant pas été contemporains, & même Scipion n'eft pas venu en ces quartiers.

Cefar, & aprés lui Hirtius de Bello Gallico lib. 8. parlent auffi du Senat de Beauvais qui avoit été engagé malgré lui en la revolte contre Cefar par la grande autorité que Corrée avoit fur l'efprit d'une populace inconfiderée.

Perfonne ne doute que pendant la premiere race de nos Rois ces Villes ne fe fo ent choifi leurs Magiftrats qui gouvernoient les

C

peuples fuivant les Loix du païs fous l'au torité du Roy: ce qui a continué fous la deuxième race, & nous lifons que du tems de Charlemagne il y avoit à Beauvais des Echevins, & que cet Empereur envoya en 823. Ebbon Rhotade & Ruotfrid pour tenir avec eux les Etats Capitul. lib. 10. c. 25. Ces Audiences generales fe tenoient trois fois J'an in mallo, id eft, conventu publico lib. 3. 6. 33. ibid.

Nous voyons auffi par les Capitulaires de Charles le Chauve, qu'en l'an 854.Hermenfrid Evêque de Beauvais fut un des trois Commiffaires envoyez dans les Provinces de Paris, de Meaux, de Senlis, du Vexin, de Beauvais & de Vermandois, fuppofé que ce foit ce qui eft nommé Vindolifum qui ne font pas qualifiées de Comteż comme le font plufieurs autres dans cet Acte.

Il eft vrai que dans le Capitulaire de Louis le Debonnaire, de l'an 823. Beauvais eft appellé Comté; mais ce n'étoit pas un Comté hereditaire comme il a été depuis vers la fin de la deuxième race.

Yves de Chartres Epitre 77. à Hucgue de Gerberoy Doïen de Beauvais, aïant fait mention de cette Commune marque affez qu'elle fubfiftoit avant le regne de Louis le Gros, a commencé en l'an 1108. puis qu'Hucgue étoit mort auparavant l'an 103. il est vrai qu'il en parle en termes injurieux, à caufe