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tes de Di

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Chambre du Duc Jean, furent conduits à Paris dans les Prifons du Palais, & la des Comp Cour nomma quelques Seigneurs pour informer contr'eux. L'infor jon,layette mation faite, les Commiffaires allerent trouver le Roy d'Angleterre de la mort qui alors affiegeoit Meaux, pour lui communiquer ce qu'ils avoient fait, & pour lui demander fi Barbazan » étoit à lui. » On ne voit pas que cette information ait eu lieu ; quoique le Duc de Bourgogne ait fait toutes les inftances imaginables, pour faire condamner Barba zan, Tanneguy du Chaftel & Jean Gault à perdre la tefte; puifqu'ils furent mis en liberté fans aucun ordre de Juftice. En cela le Roy d'Angleterre manqua à fa parole.

du Duc Jean, cottes 16. 27. Preuves

P. 26. 27.

de Guy

Guille baud.

Après la prife de Melun, le Duc très-fatisfait des Officiers qui avoient été au Siege, leur fit des gratifications. Il donna au Seigneur Compte de Cothebrune, Maréchal de Bourgogne 4000. liv. à Jacques de l'Aubefpin 2000. liv. au Seigneur de Roubais & à Athies de Brimeu à chacun 2600. liv. à Jean de la Tremoille, à Jacques de Courtiambles, à Regnier Pot, à David de Brimeu Seigneur d'Imbercourt, à chacun 1000. liv. à Guillaume de Vienne & au Seigneur de Montagu à chacun 600. liv. à Guy de Bar, Seigneur de Praëlles, Bailly d'Au xois 500. liv. à Jean de Gingins, à Louis de Luireux, au fire de Salnove, à Baudot de Noyelles, à Amé de Viry, au Bâtard de Martel, au fire de Croix Seigneur de Renty, à Jean d'Aifne à chacun 400. liv. à André de Roches, à Clavin du Clou, à Hüe de Lannoy, à Robert de Mamines, à chacun 400. liv. à Jean de Saulx, Seigneur de Courtivron, à Regnault de Montconis, à Antoine de la Marche, au Seigneur de la Viesville, à chacun 200. liv. à François Desflancs, Jean de Caffel, à Jean de Cuffigny, à Eftienne Fauguier, à Jean de Masca, Chevalier Caftillan, à Huguenin de Montjeu & à Guillaume de Biere, à chacun 200. liv. & à plufieurs autres Ecuyers à cha cun 100. liv. felon un Etat arrêté par le Duc à Paris le 6. Janvier

1420.

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Le Roy d'Angleterre & le Duc de Bourgogne ayant donné les ordres neceffaires pour la confervation de Melun, qui étoit une place d'une extrême consequence, ils allerent à Corbeil où eftoit le Roy de Fran ce, & en partirent pour se rendre à Paris, où ils arriverent le pre mier Dimanche de l'Avent, leur entrée fut magnifique. Un Journal de Paris manufcrit qu'on doit donner au Public, rapporte ce qui Item, depuis que ladite Ville (Melun) fut prinfe, furent nos » Seigneurs, c'eft affavoir, le Roy de France, le Roy d'Angleterre, » les deux Roynes, le Duc de Bourgogne, le Duc Rouge, & plu fieurs autres Seigneurs, tant de France que d'ailleurs, demourans à Melun & à Corbeil jufqu'au premier jour de Decembre, jour de

fuit. »

Duc de Bourgogne.

243

Chambre

la mort da

Preuve.

faint Eloy, qui fut à un Dimanche, & cedit jour entrerent à Paris à » grand nobleffe; car toute la rue faint Denys, par où ils entrerent de Dijon. depuis la feconde Porte jufqu'à Noftre-Dame de Paris, eftoient en- layette de courtinées, les ruës & parées moult noblement. Quelques jours après Duc Jean. leur entrée à Paris, le Duc de Bourgogne en perfonne, tant en fon cotte 16. nom, qu'en celui de Marguerite de Baviere, veuve du Duc Jean, & aufly de Marguerite Ducheffe de Guienne, d'Anne & d'Agnes de Bour- P. 42. gogne fes fœurs, accompagné de Meffire Jean de Luxembourg, Meffire Guillaume de Vienne, Seigneur de faint George, Meffire Jean de la Trimouille, Seigneur de Jonvelles, Meffire Antoine de Vergy, Meffire Regnier Pot, Seigneur de la Prune, Meffire Jean, Seigneur de Roubais, Meffire Guy de Pontallier, Meffire Jacques de Courtiambles, Meffire Guillerin de Lannoy, Meffire David de Brimeu, Seigneur d'Humbercourt, Meffire de faint Legier, tous Chevaliers Maître Pierre de Marigny, Maître Richard de Chancey, Maître Thiery le Roy, Maître Nicolas Rolin, Maître Robert le Juofne, Jean Choufat, Maître Guy Gelinier, Joceran Frepier, Laurent des Bordes, Maître Jean Perron, Guillaume de Saulieu, Pierre de Clervaulx, Guillaume le Changeur, Baude des Bordes, Jean de Gand, Barthelemy des Tourbes, Oudart le Fer & Guy Bertrand, tous Confeillers du Duc & Procureurs Speciaux de la Ducheffe mere, & des Dames & Damoifelles fes filles, en prefence du Roy d'Angleterre, des gens des trois Eftats du Royaume, de plufieurs Villes & Pays le cembre 1420. demanda au Roy feant en fon Parlement, que juftice 23. Deleur fut faite des coupables de la mort du feu Duc Jean; à laquelle priere, demande & Requête se joignit l'Univerfité, le Prevoft & les Echevins de la Ville de Paris, & les Gens des trois Eftats du Royaume. Ces plaintes faites au Roy feant en fon Eict de Juftice furent prononcées par Jean l'Archer pour la Ducheffe & fes filles, & par Nicolas Rolin, Avocat au Parlement pour le Duc, qui prirent des conclufions aux fins de reparation, d'adjudication d'interefts contre les coupables de la mort du feu Duc, telles qu'ils le pouvoient faire felon la Coûtume de France, & le Procureur du Roy General des conclufions pertinentes pour l'intereft de la Justice, l'Univerfité, le Prevôt & les Echevins de Paris & autres Deputés des bonnes Villes, des trois Etats du Royaume, à ce qu'il pleut à Sa Majefté faire bonne & brieve Justice, les gens d'Eglife ne tendants toutefois qu'à fins civiles, fuivant leur Profeffion; lequel, de l'avis de fon Grand Confeil, des Prefidens & Gens Laïcs de fon Parlement, & autres de fes Confeillers en grand nombre, déclara tous les coupables du damnable crime fait & perpetré en la perfonne du Duc, avoir commis crime de lezc Ma

tes de Di

Chambre

des Comp

jon.

Preuve p

43°

tes de Di

Chambre du Duc Jean, furent conduits à Paris dans les Prifons du Palais, & la des Comp Cour nomma quelques Seigneurs pour informer contr'eux. L'inforjon,layette mation faite, les Commiffaires allerent trouver le Roy d'Angleterre de la mort qui alors affiegeoit Meaux, pour lui communiquer ce qu'ils avoient fait, & pour lui demander fi Barbazan » étoit à lui. » On ne voit pas que cette information ait eu lieu ; quoique le Duc de Bourgogne ait fait toutes les inftances imaginables, pour faire condamner Barbazan, Tanneguy du Chaftel & Jean Gault à perdre la tefte; puifqu'ils furent mis en liberté fans aucun ordre de Justice. En cela le Roy d'Angleterre manqua à fa parole.

du Duc Jean, cottes 16. 27.

Preuves P. 26. 27.

Après la prife de Melun, le Duc très-fatisfait des Officiers qui avoient été au Siege, leur fit des gratifications. Il donna au Seigneur Compte de Cothebrune, Maréchal de Bourgogne 4000. liv. à Jacques de

de Guy Guille baud.

l'Aubefpin 2000. liv. au Seigneur de Roubais & à Athies de Brimeu à chacun 2600. liv. à Jean de la Tremoille, à Jacques de Courtiambles, à Regnier Pot, à David de Brimeu Seigneur d'Imbercourt, à chacun 1000. liv. à Guillaume de Vienne & au Seigneur de Montagu à chacun 600. liv. à Guy de Bar, Seigneur de Praëlles, Bailly d'Auxois 500. liv. à Jean de Gingins, à Louis de Luireux, au fire de Salnove, à Baudot de Noyelles, à Amé de Viry, au Bâtard de Martel, au fire de Croix Seigneur de Renty, à Jean d'Aifne à chacun 400. liv. à André de Roches, à Clavin du Clou, à Hüe de Lannoy, à Robert de Mamines, à chacun 400. liv. à Jean de Saulx, Seigneur de Courtivron, à Regnault de Montconis, à Antoine de la Marche, au Seigneur de la Viesville, à chacun 200. liv. à François Desflancs, à Jean de Caffel, à Jean de Cuffigny, à Eftienne Fauguier, à Jean de Masca, Chevalier Caftillan, à Huguenin de Montjeu & à Guillaume de Biere, à chacun 200. liv. & à plufieurs autres Ecuyers à cha cun 100. liv. felon un Etat arrêté par le Duc à Paris le 6. Janvier 1420.

Le Roy d'Angleterre & le Duc de Bourgogne ayant donné les ordres neceffaires pour la confervation de Melun, qui étoit une place d'une extrême confequence, ils allerent à Corbeil où eftoit le Roy de France, & en partirent pour se rendre à Paris, où ils arriverent le premier Dimanche de l'Avent, leur entrée fut magnifique. Un Journal de Paris manufcrit qu'on doit donner au Public, rapporte ce qui fuit. » Item, depuis que ladite Ville (Melun) fut prinfe, furent nos Seigneurs, c'eft afsavoir, le Roy de France, le Roy d'Angleterre, les deux Roynes, le Duc de Bourgogne, le Duc Rouge, & plufieurs autres Seigneurs, tant de France que d'ailleurs, demourans à » Melun & à Corbeil jufqu'au premier jour de Decembre, jour de

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Chambre

la mort da

Preuve.

faint Eloy, qui fut à un Dimanche, & cedit jour entrerent à Paris à grand nobleffe; car toute la rue faint Denys, par où ils entrerent de Dijon. depuis la feconde Porte jufqu'à Noftre-Dame de Paris, eftoient en- layette de courtinées, les rues & parées moult noblement. Quelques jours après Duc Jean, leur entrée à Paris, le Duc de Bourgogne en perfonne, tant en fon cotte 16. nom, qu'en celui de Marguerite de Baviere, veuve du Duc Jean, & auffy de Marguerite Ducheffe de Guienne, d'Anne & d'Agnes de Bour- P. 42. gogne fes fœurs, accompagné de Meffire Jean de Luxembourg, Meffire Guillaume de Vienne, Seigneur de faint George, Meffire Jean de la Trimouille, Seigneur de Jonvelles, Meffire Antoine de Vergy Meffire Regnier Pot, Seigneur de la Prune, Meffire Jean, Seigneur de Roubais, Meffire Guy de Pontallier, Meffire Jacques de Courtiambles, Meffire Guillerin de Lannoy, Meffire David de Brimeu, Seigneur d'Humbercourt, Meffire de faint Legier, tous Chevaliers Maître Pierre de Marigny, Maître Richard de Chancey, Maître Thiery le Roy, Maître Nicolas Rolin, Maître Robert le Juofne, Jean Choufat, Maître Guy Gelinier, Joceran Frepier, Laurent des Bordes, Maître Jean Perron, Guillaume de Saulieu, Pierre de Clervaulx, Guillaume le Changeur, Baude des Bordes, Jean de Gand, Barthelemy des Tourbes, Oudart le Fer & Guy Bertrand, tous Confeillers du Duc & Procureurs Speciaux de la Ducheffe mere, & des Dames & Damoifelles fes filles, en prefence du Roy d'Angleterre, des gens des trois Estats du Royaume, de plufieurs Villes & Pays le 23. Decembre 1420. demanda au Roy feant en fon Parlement, que juftice leur fut faite des coupables de la mort du feu Duc Jean; à laquelle pricre, demande & Requête fe joignit l'Univerfité, le Prevoft & les Echevins de la Ville de Paris, & les Gens des trois Eftats du Royaume. Ces plaintes faites au Roy feant en fon Lict de Juftice furent prononcées par Jean l'Archer pour la Ducheffe & fes filles, & par Nicolas Rolin, Avocat au Parlement pour le Duc, qui prirent des conclufions aux fins de reparation, d'adjudication d'interefts contre les coupables de la mort du feu Duc, telles qu'ils le pouvoient faire felon la Coûtume de France, & le Procureur du Roy General des conclufions pertinentes pour l'intereft de la Justice, l'Université, le Prevôt & les Echevins de Paris & autres Deputés des bonnes Villes, des trois Etats du Royaume, à ce qu'il pleut à Sa Majefté faire bonne & brieve Justice, les gens d'Eglife ne tendants toutefois qu'à fins civiles, fuivant leur Profeffion; lequel, de l'avis de fon Grand Confeil, des Prefidens & Gens Laïcs de fon Parlement, & autres de fes Confeillers en grand nombre, déclara tous les coupables du damnable crime fait & perpetré en la perfonne du Duc, avoir commis crime de lezc Ma

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jefté, & confequemment avoir forfait corps & biens, & être indignes de toutes fucceffions directes & collateralles, & de toutes dignités, honneurs & prérogatives, avoir encourus les autres peines portées par les Loix contre les Criminels de leze Majefté, leurs lignées & pofterité, & par les alliances & Traités de Paix, en tant qu'elle regarde la puiflance & authorité Royale, & fpecialement les vaffaux & fubjets defdits Criminels, abfous de tous fermens de fidelité, promeffes & obligations de fervice, tant eux que leurs fucceffeurs, leur défendant de les aider, fervir ni affifter, fur peine d'être déclarés criminels de leze Majefté; le tout fans préjudice des Requêtes & conclufions faites au Roy par le Duc, la Ducheffe & fes filles pour leurs interefts, contre ceux qui avoient été particulierement nommés. Il eft bon de remarquer en quel terme cette déclaration eft conçüe, & par quels motifs elle a cfté dreflée.

Sa Majesté parlant du Roy d'Angleterre, le qualifie fon très-amé fils, heritier & Regent du Royaume, déclare que Jean Duc de Bourgogne étoit de la maifon de France, fon Coufin Germain, fon Allié, Doyen des Pairs, deux fois Pair de France, qui tant aimoit & avoit toujours aimé le bien du Roy, de fes Subjets & de fon Royaume; mais lorfqu'il parle de fon fils, feul & unique heritier de la Couronne par la loy fondamentale du Royaume, il l'appelle Charles foi difant Dau phin, & le Duc Philippe fon cher fils. Les motifs font que le Duc Jean obéiffant au commandement du Roy, pour procurer le bien du Roy & du Royaume, pour affermir la Paix, étant allé à Montereau-fault-Yonne, accompagné de plufieurs Seigneurs, gens d'Eglife & Officiers du Roy, à la priere des criminels, y avoit efté tué mal & traiftreufement, nonobftant les ferements renouvellés par Charles & fes complices, qui avoient fait emprifonner les Seigneurs qui accompagnoient le Duc, en quoi ils avoient en courus le crime de leze Majefté. C'eft ainfi que le Duc crut devoir fe venger de la mort de fon pere,en abufant de la foibleffe de l'efprit du Roy,failant priver Char les Dauphin de Viennois, fils unique du Roy de France, d'un Royaume qui lui étoit acquis par fa naissance , pour le faire paffer en une maifon étrangere, au préjudice de celle de France, dont il étoit issu, & en cette qualité de Prince du Sang avoit droit d'y prétendre, les Prin ́ces plus habiles à fucceder, que le Duc, venants à manquer fans hoirs mâles.

AVIS

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