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{feu

(nouveau appui prévoi 2 milieu defaveu S

rideau

Mais ces jours de vifite auront un jour nouveau
Qui pour t'en découvrir l'intelligence pure
Percera le rideau.

Et contre leurs affauts lui donne un grand appui....
Vivre toûjours en guerre accable enfin d'ennui,

Souvent même, fouvent au milieu de mes larmes
Ce que je fouffre cede à ce que je prévoi,
Et d'un trifte à venir l'impitoyable effroi
Me déchire à force d'alarmes.

Et que perdre ou gagner le Royaume de Dieu
Quoiqu'en jugent les fens, n'eft pas fi peu de chofe
Qu'il faille y chercher un milieu.

Une flâme nouvelle éteint le premier feu ;
Du propre attachement l'inconftance l'agite,
Un défir fait de l'autre un foudain defaveu;
Et ce n'eft pas peu qu'on le quitte
Même dans les chofes de peu,

Tous ces exemples font tirez de l'Imitation de 7. C. par le P. Corneille.

IV. REG LE,

Lorfque l'Appui eft fuivi, & comme foûtenu d'une ou de plufieurs confones de celles qui fe font entendre à la fin du mot, la

Rime eft toûjours bonne quoiqu'elle ne foit riche, fur-tout lorsque cet Appui eft une diphtongue.

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tribun-} al. regard. {de

ég

{def}erts.}

{ langu}ir. {fal- }ut. { parfait. }

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{form-} cil. {orge-}ueil. {P}oir.}

{trar- } aux, {dock. } eur. }

péch

efp

Porte tout à ce Tribunal

Où par un bonheur fans égal,
Qui s'accufe auffi-tôt s'épure.

Voi leur conftance au milieu de leurs gênes
Se redoubler, plus on les fait languir.

Mefure bien tes maux fur l'excés de leurs peines,
Tes maux n'auront plus rien qui mérite un souper

Sans toije ne fuis rien, fans toi mon infortune
Me fait de mille maux l'inutile rebut,
Et je n'ai rien fans toi qui ferve à mon falut.
Je cours à ce banquet que ta pleine douceur
Tient prêt pour le pauvre pécheur.

Mais las! que je fuis loin de cet état parfait,
Moi
que fouvent le moindre attrait
Jufque dans le péché traîne fans répugnance!

V. REGL E.

C'est le privilége des Monofyllabes de rimer fort librement entre eux, ou même avec les mots de plus d'une fyllabe. La rime fuffifante y eft employée fans fcrupule ; on y voit des Rimes à une feule lettre, & c'eft la feule exception de la maxime propofée dans la premiere Regle de ce Chapitre.

combats feu Sloy goût fils

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Voici des exemples choifis exprès pour faire remarquer jufqu'où la licence peut être. portée dans l'ufage des Monofyllabes.

Un Roffignol difputa

Sur ut, re, mi, fa, fol, la,

Avec la belle Angelique.

Voiture.

Tu peux voir fans frayeur les crimes de mes Fils Après ceux que le Pere & la Mere ont commis.

Racine:

Pour de l'efprit j'en ai fans doute & du bon goût, A juger fans étude & raisonner de tout,

Moliere;

De mon Germain point ne fçavez le Goût ;
Groffe Abbaye à la Mitre il préfere.
Opinion chez les hommes fait tout.

Deshoulieres, Balade,

Un joueur d'un commun aveu

N'a rien d'humain que l'apparence:

Et d'ailleurs il n'eft pas fi facile qu'on pense
D'être fort honnête homme & de jouer gros jeu,
Le défir de gagner qui nuit & jour occupe
Eft un dangereux éğuillon :

Souvent quoique le cœur, quoique l'efprit foit bon,
On commence par être dupe,

On finit par être fripon.

Deshoulieres, Réfléxions diverses.

Et de termes fçavans fit un galimatias

Pour charmer des efprits qui ne l'entendoient pas. L'Auteur de l'Art de prêcher.

Un Laquais manque-t-il à rendre un verre net? Condamnez-le à l'amende, ou s'il le caffe au foüet. Racine, dans les Plaideurs.

Ma Robe vous fait honte ; un Fils de Juge, ah fi! Tu fais le Gentilhomme. Hé Dandin, mon ami... Là-même.

Quand je vois le Japon ...

Quand aura-t-il tout vû?

Oh! pourquoi celui-là m'a-t-il interrompû?

Là-même. Quiconque

Quiconque a beaucoup vú,
Peut avoir beaucoup retenu.

La Fontaine.

Rien peut-il égaler fes charmes précieux ?
Fi de l'Amour & de les feux.

Quinault.

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La Rime Suffifante n'eft reçûe que dans les cas qui font exprimez dans les trois Regles précedentes, & qu'il faut avoir préfens, fçavoir: Quand on employe des Monofyllabes: Quand l'Appui eft fuivi d'une on de plufieurs confones refonantes : Quant cet Appui eft une diphtongue. Encore faut

excepter les diphtongues ay & en, lors qu'elles ont le fon des fimples voyelles e & u. Hors de ces trois cas la Rime Riche eft d'une néceffité indifpenfable. J'ajoûte que dans ces cas même elle eft toûjours plus élégante ce qui fait que nos Ecrivains exacts ne manquent guére de l'employer, lorfqu'il y a nombre des Rimes d'une même terminaifon. Ainfi l'on remarque qu'ils évitent les Rimes fuivantes & femblables: H

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