morant Cretenfes, quo tempore Curetes vivebant, Titanes quoque extitiffe, zevéσθαι κατὰ τὴν τῶν Κουρήτων ἡλικίαν τὲς καλεμένες Τιτάνας. Que ces Titans habitoient vers les cantons de la ville de Gnoffe; & qu'on y montroit encore les reftes de la maifon où Rhea femme de Saturne avoit habité. Enfin cet Hiftorien affure, que c'étoit une tradition parmi les Cretois, que la plupart des Dieux, c'eft-à-dire, de ceux qui par les grandes chofes qu'ils avoient faites parmi les hommes avoient été mis au nombre des Dieux, & s'étoient acquis un nom immortel, avoient pris naiffance dans cette lle Plerofque Deos, TV DEWP TO'S TREíses, apud fe natos perhibent. Et par ces Dieux, il entend Saturne Jupiter Teutat ou Mercure, & autres femblables, qui venoient du fang des Titans. Voila un fommaire, & un petit abregé, de ce qu'ont écrit les plus anciens Hiftoriens de Créte, touchant les premiers habitans de cette Ifle. Dans ce qu'ils ont dit,il n'y a rien au fond qui ne foit veritable, ou du moins qui n'approche de la verité; mais ils ont parlé affez confufément de toutes ces chofes, & fouvent avec doute & incertitude. شرو Il eft conftant, que les premiers qui ont habité cette Ifle, fi belle & fi fameufe, ont été les Etéo-Cretes: car ce mot vouloit dire, les vrais Crétois, qui les premiers de tous avoient peuplé l'Isle; mais ils étoient venus là de la Grèce, & tiroient leur origine du Péloponefe. Ce font là les premiers & les plus anciens habitans. Les autres, que Diodore a marquez enfuite, comme les Dactyles Idéens, & les Curetes, étoient veritablement barbares & étrangers, mais ils n'étoient point differens des Titans ;' finon que les Dactyles Idéens, & les Curetes, étoient leurs devins, leurs prêtres, & leurs facrificateurs, qui femblables aux Druides qui leur ont fuccedé, cherchoient des retraites dans les forêts les plus ombragées, ou dans les montagnes les plus affreufes, où il y avoit des antres & des cavernes. , L'on découvre aifément, par tout ce que je viens de dire, aprés Diodore que les peuples appellez Titans, ont éré dés les premiers fiécles les maîtres de l'Ifle de Créte: que les Princes de cette Nation y ont regné fous le nom des. Dieux.: & que leur pofterité durant prés de huit cens ans a fait la même chofe, c'est-à-dire, jufqu'au tems de Tectame; ou de fon petit-fils le premier Minos. Ces Titans, qui auparavant avoient eu le nom de Saques, n'étoient pas Grecs d'origine, puifqu'ils venoient des Provinces de la haute Afie, voifines de la Médie & de la Bactriane ils étoient donc étrangers, ils étoient Barbares, felon le langage des Grecs. Ainfi Hérodote a eu raifon de dire, que dés les premiers tems l'Ifle de Crété a été fous la puiffance des Barbares. Non feulement elle a été fous leurs puiffance, mais elle y a refté plufieurs fiécles, fous une longue fuite de Princes & de Rois, qui venoient tous du fang de Jupiter, & de la race des anciens Titans. Aprés cela y a-t-il lieu de s'étonner fi la langue des Crétois a été fi fingulie re, & differente de celle des autres Grecs. Outre qu'elle étoit rude, groffiere & peu polie, il n'étoit pas poffible, qu'elle ne fût remplie de mots ve nus de ces anciens Barbares, qui avoient été fi long-tems les maîtres de l'Ifle. Comme donc la Langue des Titans & des Curetes, n'a point été autre que le Celtique, je ne fuis pas furpris, fi celle des Crétois a retenu beaucoup de mots, qui fe trouvent encore maintenant dans le langage des Celtes, qui ont depuis porté le nom de Gaulois. LES SPARTIATES, ou Lacédémoniens venus des LES Titans. Es peuples qui ont fait le plus de bruit par leurs grands exploits, & qui font les plus renommez dans l'Hiftoire, font fouvent ceux dont l'origine eft la plus incertaine & la plus obfcure. C'est ce qu'on peut dire, en quelque maniere, de ceux qui font fi connus dans le monde, fous le nom de Spartiates, ou plûtôt fous celuy de Lacédémoniens. L'on fçait que ces peuples ont habité de toute antiquité dans la partie la plus méridionale du Péloponéfe, entre les Argiens, les Arcadiens & les Meffeniens ; & commé leurs terres étoient vers le Midy bornées de la mer, l'on peut dire, que de tous les peuples de la Gtece, ils étoient les plus voifins de l'Ifle de Crete. Leur fituation, ou pour mieux dire leur habitation, a toujours été fixe & affurée, car ils n'ont point changé de lieu: Mais تو on ne peut pas dire la même chofe de leur origine. Sous ombre qu'elle eft obfcure & incertaine, je ne prétends pas dire, qu'originairement ils ne font pas Grecs; je leur ferois injuftice d'affurer le contraire. Ils viennent de Javan ou Faon qui a été felon l' Ecriture, le pere des Grecs, puifqu'ils font iffus de fon fils Elifa, qui dés les premiers tems a eu pour partage, ce qu'on a depuis appellé le Peloponefe. Ils font donc Grecs par leur premiere origine, c'eft ce qu'on ne peut contefter; mais quelques fiécles aprés, je veux dire vers les derniers tems de Tharé, pere du grand Abraham, ils furent opprimez par les Nations barbares, qui ayant occupé la Phrygie & les Provinces voifines, fe rendirent bientôt maîtres de toute la Grece, & en mê me tems de l'Ifle de Crete. L'on voit bien que, par ces Barbares venus de Phrygie, je veux parler des Titans, qui fous Urane, pere de Saturne & ayeul de Jupiter, ayant envahi tout le païs de la Grece, porterent leurs conqueftes jufques dans les Gaules & dans les Efpagnes. Les Titans ayant donc Occupe la Grece par leur valeur & leur multitude, l'on ne peut pas douter, qu'ils |