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& celui qui réagit reçoivent par cette action & cette réaction le même degré de vîteffe, lorfque ces corps étant en mouvement ils viennent à fe heurter, ou que l'attraction réciproque qu'ils exercent l'un contre l'autre fe décèle par une vîteffe égale de part & d'autre. Quoique le changement foit le même pour l'un & pour l'autre corps, la vîteffe peut être bien différente dans l'un & dans l'autre, puifqu'elle est toujours en raifon réciproque de la maffe: mais, malgré la différence qu'on peut obferver dans la vîteffe du corps agiffant & du corps réagiffant, le changement n'en eft pas moins le même dans tous les deux, c'est-à-dire que le produit de leur maffe par leur vîteffe eft égal de part & d'autre.

RECIPIENT. Nom générique, fous lequel on défigne différens vaiffeaux. On appelle récipiens en Phyfique ceux qu'on applique fur la platine de la machine pneumatique pour y faire le vuide; &, pour qu'ils foient propres à cet effet, on a foin de bien user à l'émeri, ou avec du fable, le bord de ces fortes de vaiffeaux, afin qu'ils s'appliquent plus exactement fur la platine. On recouvre même celleci d'un cuir mouillé, pour que cette application foit encore plus exacte, & refuse totalement paffage à l'air extérieur qui fait effort pour s'infinuer fous le vaiffeau, à proportion qu'on enlève la maffe d'air dont il eft rempli.

On donne encore le nom de récipient en Chymie à tout vaiffeau quelconque, deftiné à recevoir les produits d'une diftillation. Ainfi les matras, les ballons font des récipiens, &c.

RECOMPOSER, RECOMPOSITION. Se dit en Chymie de l'art de réunir les principes féparés des corps, pour former de nouveaux corps, femblables à ceux qu'on avoit décompofés. Quelque perfectionnée que foit la Chymie, l'art de la recompofition ne s'étend point jufqu'aux fubftances animales ou végétales. Leur organisation ne peut se rétablir lorfqu'elles ont été décomposées; & cette opération ne peut fe pratiquer que fur certaines parties tirées du règne animal ou végétal, féparées du tout dont elles faifoient partie; encore en eft-il plufieurs qu'on ne peut recompofer facilement, après qu'elles ont été décomposées.

RECRÉMENT. Se dit des humeurs qui font féparées du fang dans quelques couloirs particuliers, pour être reportées en partie dans le corps où elles font destinées à quelques fonctions plus ou moins notables. L'autre portion de ces fortes d'humeurs eft rejettée au dehors comme inutile & excrémentitielle. On diftingue parmi ces fortes d'humeurs la bile & la falive, qui font en partie récrémen-. titielles, & en partie excrémentitielles. On diftingue les récrémens en plufieurs claffes; mais nous abandonnons aux Médecins cette nomenclature, comme peu utile à nos connoiffances phyfiques.,

RÉCRÉMENTITIEL (Voy. RÉCRÉment). RECTANGLE. Figure de quatre côtés dont les angles font droits. On le dit encore d'un triangle, lorfque l'un de fes angles eft droit; on le nomme alors triangle rectangle.

RECTIFICATION. Opération chymique qui fert à perfectionner un produit. C'est une nouvelle ditillation d'une fubftance déjà diftillée , pour lui enlever fa quantité furabondante de phlegme, ou de tout autre principe dont on veut la débarraffer. C'est ainfi qu'on diftille de nouveau l'efprit-de-vin par exemple, pour en obtenir de plus fpiritueux & de plus fec. On fe fert encore de cette expreffion en Géométrie, lorfqu'il s'agit de trouver une ligne droite égale au contour d'une courbe donnée; c'eft ce qu'on appelle rectifier une courbe. RECTILIGNE. Se dit d'une figure compofée de lignes droites.

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RECUL. Se dit en plufieurs fens fur-tout pour défigner un phénomène qu'on obferve dans les armes à feu. On remarque en effet qu'au moment de l'explosion de la poudre qui lance une balle, un boulet ou une bombe, la pièce réagit en arrière; & c'est ce qu'on appelle le recul. Il eft d'autant plus fenfible, toutes chofes égales d'ailleurs, que la charge de poudre eft plus confidérable. Or, voici la raifon de ce phénomène : prenons-en pour exemple un canon.

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Lorfque la poudre s'enflamme, fon action fe dirige en toutes fortes de fens ; elle agit également fur toutes les parties intérieures de la chambre où elle eft renfermée. Elle tend donc par cette action à faire mouvoir la pièce en tous fens : mais comme la résistance des côtés détermine l'action de la poudre felon la direction de l'ame du canon, lorfqu'elle agit fur le boulet pour le pouffer ou le

chaffer en avant, elle agit auffi vers la partie de l'ame oppofée à l'ouverture de la pièce, où vers la culaffe à laquelle elle imprime un mouvement en arrière.

On peut bien s'oppofer en partie à cet effet; mais on ne peut s'y opposer totalement , parce qu'alors la pièce ne pourroit réfister à l'effort de la poudre, & elle se briferoit. C'eft un inconvénient auquel il faut fe prêter, & qui diminue en partie l'action de la poudre fur le boulet.

RECURRENT, qui remonte. On se sert particulièrement de cette expreffion en Anatomie pour défigner des vaisseaux artériels & nerveux, qui partent de différens troncs, & qui remontent en arrière, ou de bas en haut.

RÉDUCTIBLE. Se dit en Chymie de certaines fubftances, détruites par quelque opération quelconque, & qu'on ramène par une opération particulière à leur premier état. C'est dans ce fens qu'on dit que les terres ou les chaux métalliques font réductibles ? parce qu'en leur rendant le phlogistique qu'on leur avoit enlevé on régénère les métaux dont elles font tirées. (Voyez RÉDUCTION ).

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RÉDUCTION. Opération par laquelle on rétablit une fubftance altérée à fon premier état mais cette expreffion eft fpécialement confacrée en Chymie, pour défigner toute opération par laquelle on redonne aux métaux les propriétés métalliques qu'on leur avoit enlevées, foit en les dépouillant de leur principe inflammable, comme il arrive, lorfqu'on les calcine & qu'on les amène à l'état

de terre ou de chaux métalliques, ou lorfqu'on les unit à des matières hétérogènes qui les déguisent, comme on l'obferve dans l'or fulminant, & dans quantité d'autres opérations qu'il feroit inutile d'expofer ici. On peut donc diftinguer deux espèces de réductions qu'on connoît encore fous le nom de révivifications, fuivant l'état dans lequel fe trouve le métal qu'on veut réduire. Cette opération concerne particulièrement les métaux imparfaits parce que ce font ceux qui perdent plus facilement leurs propriétés métalliques par la privation de leur principe inflammable. Cette privation s'opère de différentes manières: l'action de l'air & de l'eau qui les attaque, les réduit en une espèce de rouille qui leur eft propre, & leur enlève leur phlogiftique; les acides qui les diffolvent leur enlèvent également leur principe inflammable, mais le feu fur-tout qui les calcine, produit éminemment le même effet.

Privés de ce principe de quelque manière que ce foit, les métaux n'ont plus la couleur, l'éclat, la ductilité, ni même la confiftance & la pefanteur qui leur font propres. (Voyez CHAUX MÉTALLIQUES). Ils font alors fous la forme d'efpèces de terres dont les parties n'ont aucune liaison entr'elles à moins qu'elles n'aient éprouvé un feu violent pour les fondre; alors ils font fous la forme de verres ou de matières vitrifiées, fragiles & caffantes.

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Dans quelqu'état qu'ils foient, de terre, de chaux ou de verre ils font fufceptibles de fe recombiner avec le principe inflammable,

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