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les grands animaux. Elles n'ont ni cœur ni artères, ni veines; leur ftructure eft très-fimple, très-uniforme. Les fibres ligneufes les utricules, les vafes propres, les trachées compofent le fyftême entier de leurs viscères, & ces vifcères font répandus dans tout le corps de la plante; on les retrouve jufques dans les moindres parties. Les vaiffeaux séreux n'ont point de valvules deftinées à favorifer l'afcenfion de la féve & à empêcher fa rétrogradation. Quand ces valvules échapperoient au microscope, comme quelques-uns l'ont prétendu, l'expérience en démontre la non-exiftence; puifque les plantes qu'on plonge dans l'eau, ou qu'on met en terre par leur extré mité fupérieure, ne laiffent pas de végéter,

La féve monte & defcend dans les plantes par les mêmes vaiffeaux; on en trouve la preuve dans plufieurs expériences faites par M. Hales. Si on coupe, dans la belle faifon, une des groffes branches d'un arbre, & qu'on adapte' au tronçon un tube de 'verre qui contienne du mercure, on verra la féve élever le mercure pendant le jour & le laiffer tomber pendant la nuit; on parviendra de cette façon à mefurer la force de la féve par l'élévation du mercure. Toutes chofes égales d'ailleurs, les variations du mercure font d'autant plus confidérables, que le jour eft plus chaud & la nuit plus fraîche. La marche de la féve, dans la belle faifon, reffemble donc affez à celle de la liqueur d'un thermomètre. L'une & l'autre dépendent également des alternatives du chaud & du froid,

Enfin les divers phénomènes botaniques qu'on a regardés & qu'on a pris pour des preuves de la circulation de la féve, ne la fuppofent point néceffairement. Tous ces phénomènes s'expliquent de la manière la plus heureuse par un principe fort fimple, fondé fur l'obfervation; favoir, qu'il y a une étroite communication entre toutes les parties d'une plante. Elles font toutes les unes à l'égard des autres dans un état de fuccion. La nourriture que prend une de ces parties, fe tranfporte aux autres. Les feuilles fe nourriffent réciproquement la racine pompe le fuc de la tige, celle-ci pompe celui de la racine.

Nous conviendrons cependant que ce principe n'eft qu'une hypothèfe, mais que cette hypothèse eft fondée fur les observations les plus conftantes & les plus analogues à la ftructure & à l'anatomie des plantes. Cette opinion fe trouve encore confirmée par de nouvelles obfervations faites depuis peu par un célèbre Phyficien, l'Abbé Cotti, Profef feur de Phyfique au Collége de Regio; & quoique fa manière d'expliquer les mouvemens de la féve foit différente de celle du D. Hales, elle prouve également qu'il ne fe fait point dans les plantes une circulation analogue & femblable à celle qui s'opère dans les animaux. Voici le précis des obfervations qu'il a publiées fur la circulation de la féve dans les végétaux, & notamment fur les plantes qui croiffent dans les eaux ftagnantes, & dont les fibres font extrêmement fines & déliées. La Tome IV. L

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circulation, dit-il, n'y eft pas univerfelle comme dans les animaux. Le fluide ne va pas des racines au tronc, du tronc aux branches, pour fe replier enfuite fur lui-même, revenir des branches au tronc & du tronc aux racines. Mais les différentes parties, les tiges, les rameaux, &c. ont leur circulation particulière, propre, indépendante; & il y a autant de circulations différentes que de divifions dans les racinès. Il a obfervé de plus, que dans ces plantes les circulations font déterminées & partagées par les noeuds qui féparent la tige ou les rameaux en différentes portions. La liqueur qui circule dans la partie fupérieure ne va que de bas en haut, & de haut en bas de cette partie. Il en eft de même du fluide de la partie inférieure; & jamais le fluide circulant de l'une ne fe mêle avec le fluide circulant de l'autre, puifqu'il n'y a aucune communication. Ainsi, en coupant un rameau ou la partie d'un rameau, il n'y a que la partie locale qui foit bleffée : la circulation ceffe en cet endroit, & ne caufe aucune variation, aucun changement dans les circulations voifines de cette partie. Tout ceci démontre évidemment, que ces dernières font entiérement féparées de la première qui a été bleffée. De plus, il ne fort par la bleffure que le fluide renfermé dans les vaiffeaux contenant l'humeur qui defcend, tandis que les vaiffeaux qui contiennent le fluide qui monte restent toujours pleins. Le fluide y continue fon cours, & ne fouffre aucune diminution.

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Cette diverfité d'opinions fur les mouve: mens de la féve, nous prouve manifeftement qu'il nous refte encore bien des recherches à faire pour faifir le véritable méchanisme de la nature; mais toujours eft-il conftant qu'il ne fe fait point dans les plantes une véritable circulation, une circulation parfaitement analogue ou femblable à celle qu'on obferve dans les animaux.

SILEX. Ce mot eft fpécialement confacré pour défigner la pierre à fufil. On donne néanmoins le même nom à tous les cailloux qui font feu avec l'air (Voyez CAILLOUX ). Nous obferverons feulement ici, que les filex proprement dits, les pierres à fufils, fe trouvent dans prefque toutes les carrières de craie. Elles y font difperfées par maffes informes, inégales & détachées, formant néanmoins des efpèces de lits horifontaux entre les couches. de cette terre. Ces filex font noirs en dedans, blancs en dehors. Expofés pendant long-tems à l'air, leur couleur noire fe détruit & devient blanchâtre; ils fe ramolliffent & s'égrifent fans faire effervefcence avec les acides. M. Swab a fait quelques expériences fur ces fortes de corps; elles font confignées dans le 20° volume des Mémoires de l'Académie de Stockholm, & elles peuvent répandre un grand jour fur la connoiffance des pierres en général, & notamment fur celle des cailloux. Il préfume que le filex pourroit bien être produit par la combinaifon d'un acide minéral avec une terre calcaire, modifiée & élaborée par la Nature d'une façon particulière, & à la

quelle il s'eft joint quelque mêlange étranger.

On ne peut difconvenir que le filex a dù être mou dans fon origine, & avoir un certain degré de fluidité. Les mamelons qui fe trouvent fréquemment, foit à fa furface, foit à fon intérieur, nous conduisent auffi à croire que la matière qui conftitue cette pierre, a été dans un état de vifcofité, ou d'une efpèce de gelée.

On voit dans des carrières de pierre calcaire, fituées affez près de Paris, un banc de filex d'un pouce & demi d'épaiffeur, pofé horisontalement entre les couches de la pierre calcaire propre à bâtir. Le banc de filex n'eft compofé que de lames & vis, ou de noyaux de ces coquilles remplies ou converties en agathe. A l'inspection on reconnoît fans peine que la matière du filex encore fluide s'eft épanchée fur ces coquilles, s'eft moulée dans leurs cavités, en a pris parfaitement les empreintes, & en a confervé la figure en paffant à l'état de dureté.

La théorie du filex fluide doit encore nous indiquer la manière dont ont dû fe former tous les autres corps organifés, devenus pétrifiés, tels que les bois, certains os, &c. ( Voyez PÉTRIFICATION ).

SIMILAIRE. Expreffion générique dont on fe fert en Physique pour défigner des corps, des figures, des parties femblables qu'on appelle autrement homogènes, ou de même efpèce. Toutes les fubftances homogènes, telles que l'eau, par exemple, ont leurs parties fimilaires. Il n'en eft pas de même des corps hétérogènes; leurs parties font diffimilaires, ou

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