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cette opération pour rendre la reproduction de leur jambe plus certaine.

La partie reproduite eft non-feulement configurée de la même manière que la partie retranchée; mais, peu de tems après, elle est encore auffi grofle. C'eft ce qui fait qu'on voit fouvent des écreviffes qui ont deux jambes de différentes groffeurs, mais proportionnées dans toutes leurs parties ; & on peut juger à coup fûr que la petite eft une jambe reproduite.

Si la partie reproduite eft encore rompue, il fe fait une feconde reproduction.

L'été qui eft la feule faifon où les écreviffes mangent, eft le tems le plus favorable pour la reproduction de leurs membres. Elle fe fait alors en quatre ou cinq semaines au lieu qu'en d'autres faifons elle ne fe fait qu'en huit ou neuf mois. Leurs petites jambes fe reproduifent auffi, mais plus rarement, & plus lentement que les groffes. Les cornes fe produifent de même : confultez à ce sujet un excellent Mémoire, imprimé parmi ceux de l'Académie des Sciences pour l'année 1772.

REPTILES. Se dit des animaux qui fe traînent & qui marchent fur le ventre. Ceft, une des efpèces dont les claffes ne font point fixément affignées; car plufieurs donnent le même nom à quantité d'animaux pourvus de pieds tels que le lézard: mais il n'eft point de notre objet d'entrer dans cette difpute; nous ne voulons donner qu'une idée générale des reptiles,

afin de mettre le Phyficien à portée de connoître les allures & le méchanisme des mouvemens de ces fortes d'animaux. Nous choifirons pour exemple de ce que nous voulons faire obferver à cet égard les vers & les ferpens, qui font uniformément regardés comme des reptiles.

Willis a obfervé que le ver a d'un bout à l'autre tout le corps entouré de muscles annulaires. Derham le préfente d'une manière plus facile à faifir, en difant que le corps du ver de terre n'eft d'un bout à l'autre à fa furface extérieure qu'un muscle spiral continu, dont les fibres orbiculaires fe contractent, rendent chaque anneau plus étroit & plus long qu'auparavant; au moyen de quoi, semblable à une tarière il perce la terre pour s'y faire un paffage.

Le mouvement de ce reptile peut encore être comparé à un fil de fer tourné en spirale fur un cylindre, dont un des bouts étant lâché, fe rapproche de l'autre qui eft arrêté & tenu ferme; c'eft ce qu'on obferve facilement, pour peu qu'on examine avec attention le mouvement d'un ver qui se meut.

Le ferpent rampe un peu différemment : auffi la ftructure de fon corps eft - elle différente; car il a le long du corps une fuite d'os tous articulés les uns aux autres. Son corps ne rentre pas en lui-même comme celui du ver, mais il forme des circonvolutions; tandis qu'une partie de fon corps porte à terre, il en élance une autre en avant, & celle-ci fe pofant à son tour fur la terre, oblige le reste

du corps de fuivre. L'épine de fon dos, différemment torfe, fait le même effet, lorsqu'il faute , que les jointures des pieds dans les autres animaux; car ce qui les fait fauter, ce font les muscles de leur dos, qui s'étendent & qui fe développent.

REPULSIF.(Voyez RÉPULSION).

RÉPULSION. Faculté particulière qu'on découvre dans les corps mis dans des circonftances données, & en vertu de laquelle ils fe repouffent mutuellement. Quoique moins conftatée que la faculté oppofée, & qu'on connoît fous le nom d'attraction, en vertu de laquelle toutes les parties de la matière s'atti rent refpectivement, la force répulfive mérite la plus grande attention de la part du Phyficien. La découverte de cette force, ou mieux de cette loi de la Nature, eft encore due au célèbre Newton ; & ce fut l'analogie qui le conduifit à cette importante découverte. De même, dit-il, qu'en Algèbre les grandeurs négatives commencent où les pofitives ceffent, de même en Phyfique la force répulfive commence où la force attractive s'évanouit. Si cependant cette espèce de force n'étoit fondée que fur cette analogie, je ne crois pas qu'elle fût affez folidement établie pour qu'on dût la mettre au rang des loix de la Nature: mais elle eft conftatée par une multitude d'obfervations qui ne permettent pas de révoquer en doute fon existence, ou au moins l'existence des phénomènes qui paroiffent annoncer une force répulfive. De même en effet qu'on voit une multitude de corps s'attirer réciproque

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ment, lorsqu'ils font à une distance convenable pour être plongés dans la fphère de leur activité réciproque, de même on en voit une multitude qui fe repouffent mutuellement, lorfqu'ils font dans des circonftances propres à faire obferver ce phénomène. C'est ainsi, par exemple, qu'on voit les corps aqueux & les corps huileux fe repouffer mutuellement; c'est en vertu de la même loi qu'un verre étant entièrement rempli d'eau, on voit la furface de cette eau convexe vers le milieu du verre, tandis ce même fluide s'élèveroit vers les que bords de ce verre s'il en étoit un peu moins rempli. C'eft de la même force, ou de la même loi de la Nature, que plufieurs Phyficiens font dépendre la reftitution du reffort dans les corps élastiques, & quantité d'autres phénomènes dans le détail defquels nous ne defcendrons point. Qu'il nous fuffise de savoir que nombre d'obfervations, faites avec foin décèlent une force manifeftement oppofée à celle que nous avons défignée & fait connoître fous le nom d'attraction (Voyez ATTRAC TION), mais qui ne fe manifefte que dans des circonftances données, tandis que l'attraction eft continuellement agiffante; & nous en faurons autant que ceux qui ont écrit fur cette force qui n'eft point encore affez connue, & dont on n'a point encore affez bien faifi l'efficacité & les modifications dont elle doit être fufceptible, pour ofer hazarder quelques conjectures fur fa nature & fa manière d'agir. Peut-être même parviendra-t-on à découvrir un jour que cette force, que nous regardons

comme l'antagoniste de l'attraction comme une force véritablement répulfive, n'eft qu'une attraction plus forte en fens contraire, laquelle, maîtrisant celle avec laquelle deux corps s'attirent réciproquement, fait qu'ils fe féparent & s'éloignent l'un de l'autre. C'est à l'obfervation, à l'expérience, & au tems, à nous apprendre, par la fuite, ce à quoi nous devons nous en tenir à ce fujet.

RÉSINE. Subftance inflammable qui fe diffout en totalité dans l'efprit-de-vin, ou dans les huiles effentielles. L'eau bouillante peut encore en diffoudre une très-petite quantité; mais l'eau froide ne l'attaque aucunement. Nous ne fuivrons point ici l'analyse de ces fortes de fubftances. Nous dirons feulement que les fucs réfineux contiennent tous une huile effentielle & un fel effentiel acide. Ce dernier eft moins diffoluble dans l'eau que dans l'efprit-de-vin, & il eft fufceptible de fe volatiliser à une affez légère chaleur. On diftingue communément deux espèces de réfines: l'une qui eft liquide & en même tems gluante & tenace, comme graffe & oléagineufe; tels font en général les baumes qu'on range dans la claffe des réfines, car celles-ci ne font, à proprement parler, que des baumes épaiffis. L'autre eft fèche, ordinairement friable & tranfparente. On les recueille affez communément fur les arbres ou fur les plantes dont elles exfudent, par incifions ou fans incifions. Quelques-unes font le produit de l'art; telle eft la poix noire ou le goudron qu'on retire, pour ainfi dire, de force, & par le moyen du

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