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RAC

RACINE. Se dit d'un nombre, lequel étant multiplié par lui-même, devient égal à un nombre donné, qu'on appelle fa puiffance. Ainfi 2 eft la racine de 4, de 8, de 16, &c., parce que, multiplié une fois par lui-même, il donne 4; multiplié deux fois, il donne 8; multiplié trois fois, il donne 16, &c. Ces nombres 4, 8, 16, &c. font ce qu'on appelle les puiffances de 2, & ces puiffances, ainfi que 2 qui en, eft la racine, ont différens

noms.

RADIATION. Se dit en Physique de l'émiffion des rayons qui partent d'un corps. lumineux, comme d'un centre.

Tout corps vifible eft radiant vifible eft radiant, en ce qu'il envoie des rayons à l'œil du fpectateur. On ne peut le voir, en effet, que par les rayons qui en partent, & qui arrivent à l'œil. On diftingue en Phyfique entre être radiant & être radieux. On confacre cette dernière expreffion au corps lumineux par lui-même & on fe fert de la première pour défigner ceux qui ne font que réfléchir la lumière qu'ils reçoivent. Dans ce fens le foleil eft radieux, mais les planètes font feulement radiantes.

RAISON. On fe fert trop fréquemment de cette expreffion en Phyfique, pour n'en pas donner une idée fuffifante, quoique cette matière appartienne ftrictement aux Mathématiques, qui ne font point du reffort de

notre Ouvrage. On entend par Raifon, ce qui réfulte de la comparaifon de deux grandeurs; c'eft le rapport qu'on découvre en comparant deux grandeurs. Auffi rapport ou raifon fignifient ici la même chose.

On diftingue en général deux espèces de raifons: l'arithmétique & la geometrique. La première indique l'excès d'une grandeur fur une autre ; la feconde, de quelle manière une grandeur en contient une autre. La première n'eft donc que la différence entre deux grandeurs comparées; la feconde eft le quotient de l'une de ces grandeurs divifée par l'autre.

On diftingue encore différentes espèces de raifons tant arithmétiques que géométriques. Nous ne parlerons que de ces dernières, & nous ne ferons connoître ici que celles qui font d'un plus fréquent ufage en Physique; &, pour cela, nous confidérerons que toute raifon fuppofe deux termes que l'on compare l'un à l'autre. Le premier s'appelle antécédent, & le fecond, conféquent. Cela pofé;

On donne le nom de raifon compofée à celle qui réfulte du produit de deux ou de plufleurs raifons multipliées les unes par les autres, antécédens par antécédens, & conféquens par conféquens. Par exemple, la raifon de 36 à 6 eft compofée de celle de 4 à 2 & de celle de 9 à 3. 4, en effet, multiplié par 9, donne 36, & 2, multiplié par 3, donne 6.

Lorfqu'une raifon eft compofée de raisons égales, & on entend par ces dernières celles dans lefquelles les antécédens ont le même rapport avec leurs conféquens, alors la raison

compofée qui en réfulte fe nomme doublée. Ainfi, la raison de 54 à 6 eft doublée, comme compofée des raisons de 6 à 2 & de 9 à 3 qui font égales.

On dit qu'une raison eft inverse ou réciproque, ou mieux que deux grandeurs font en raifon inverse ou réciproque de deux autres grandeurs, lorfque la première eft à la feconde comme la quatrième à la troifième. Ainfi, les deux grandeurs 6 & 2 font réciproques aux grandeurs 3 & 9.

RANCE. Qualité défagréable qui furvient aux corps gras, huileux, &c. C'est l'effet d'une espèce d'altération fpontanée, ou d'une espèce de fermentation, à laquelle ces fortes de fubftances font exposées, & qui leur procure un goût âcre qui doit les exclure des usages auxquels elles font ordinairement employées. RARE. On donne ce nom aux corps qui contiennent de matière fous un grand volume. Une éponge, par exemple, eft un corps rare. La rareté eft oppofée à la denfité, & ces deux qualités ne font que relatives' dans les corps. Elles fouffrent du plus & du

moins.

peu

RAREFACTION. Signifie la dilatation ou l'expanfion que les corps acquièrent par l'action du feu qui les pénètre. Il n'eft aucun corps dans la Nature qui ne foit fufceptible de fe raréfier ou de fe dilater à l'approche du feu mais ils en font différemment fufceptibles les uns & les autres. Les liquides font ceux qui fe dilatent plus facilement, & ils fe dilatent en général d'autant plus facilement

:

RAR

qu'ils font moins denfes. Quoique peu fenfible dans les folides, on s'affure de cette propriété dans ces fortes de corps, par le moyen du pyromètre, qui marque le plus petit degré d'expanfion qui furvient à un corps de cette efpèce qu'on foumet à l'action du feu. (Voyez PYROMETRE). Il eft un moyen plus fimple pour connoître cette propriété, & en conftater l'existence dans les liquides.

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On prend un tube de verre d'un très-petit diamètre, fuppofons d'un quart de ligne, & de vingt à vingt-quatre pouces de longueur; on fait fouffler une boule de deux à trois pouces de diamètre à l'une des extrémités de ce tube. On remplit cette boule & une partie du tube avec une liqueur quelconque, fuppofons de l'eau colorée, pour que l'expérience en foit plus fenfible. On la remplit, en fuivant la méthode dont on fait ufage pour remplir la boule d'un thermomètre. Ceci fait on plonge cette boule dans un vaiffeau en partie plein d'eau chaude, & on voit enfuite la liqueur, comprise dans la boule, entrer en raréfaction, car la colonne s'alonge dans le tube, & y monte à une hauteur proportionnée au degré de chaleur qu'on communique à l'inf trument. Si, au lieu d'eau colorée dont nous venons de parler, la boule & une partie du tube étoient remplies d'efprit-de-vin coloré, ou de toute autre liqueur fpiritueufe fpécifiquement moins pefante que l'eau, cette dilatation fe feroit plus promptement, & la liqueur s'élèveroit dans le même tems à une plus grande hauteur dans le tube; ce qui

prouve que les liqueurs fe raréfient davantage au même degré de chaleur, qu'elles font moins denfes. Le mercure fait néanmoins une exception à cette règle générale ; quoique le plus denfe de tous les liquides, il fe dilate très-facilement, & il acquiert une plus grande expanfion que la plupart des autres liquides beaucoup moins denfes que lui.

RAYON. Terme générique qu'on prend en Phyfique fous plufieurs acceptions. Confidéré par rapport au cercle, c'eft la ligne qui va du centre à la circonférence, ou le demi-diamètre du cercle auquel il appartient. En Optique, c'eft un trait de lumière qu'on fuppofe partir du corps lumineux. En Acoustique, ce font autant de filets d'air mis en vibration par le corps fonore. En Méchanique, ce font les raies qui foutiennent les jantes des roues, &c.

REACTION. Action d'un corps fur un autre dont il éprouve l'action. Cette réaction est toujours égale à l'action, & c'est une loi de la Nature, dont on doit la découverte au célèbre Newton. Ce fut lui qui découvrit le premier que les actions de deux corps qui fe heurtent font égales, & s'exercent en fens contraires, ou, fi on l'aime mieux, que l'action & la réaction de deux corps l'un fur l'autre produifent des changemens égaux fur tous les deux, & que ces changemens font dirigés en fens contraires. Ainfi, lorfqu'un corps en preffe ou en attire un autre, il en est également preffé ou attiré. Il ne faut cependant pas imaginer pour cela, que le corps qui agit

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