DECISIONS NOUVELLES, SUR LES DIFFICULTEZ & incidens qui peuvent furvenir au Jeu de Quadrille. Quoique l'on ne trouve dans les Décifions nouvelles fur les difficultez furvenuës au Jeu de Quadrille, qu'une partie de ce qui fe trouve à la Table des Loix, on ne laiffera pas de les voir avec plaifir puifqu'on y trouvera les raisons qui ont obligé à décider les coups, s coups, de lamaniere dont ils le font, lorsqu'ils font arrivez. a S'IL fe trouve une carte tournée, quelle qu'elle puiffe être en donnant, il faut refaire; la raison en est, qu'il n'eft pas jufte qu'un des Joueurs ait le defavantage qu'on lui fçache une carte de fon jeu qui peut lui porter préjudice, s'il fait jouer fans prendre, ou en appellant un Roi, ou même en Il n'eft pas permis de donner les cartes, autrement que par quatre & trois, comme certains Joueurs le prétendent mal-à-propos, puifque fuivant en tout ce qu'on peut les loix de l'Hombre, où les cartes ne peuvent être données que trois à trois, il n'eft point jufte de s'écarter de cette loi, qui n'a rien que de fort raisonnable, & qui eft contraire aux abus qui pourroient provenir de la liberté de donner à fa fantaisie, par la connoiffance que quelques Joueurs de mauvaise foi pourroient avoir des car tes. ARTICLE SECOND. De la maniere d'appeller. E fentiment de quelques Joueurs qui veulent que celui qui a les quatre Rois, paffe, s'il ne joue pas fans prendre, eft contraire à la liberté du jeu de Quadrille; & la raifon veut, qu'il lui foit libre de jouer, ou en appellant une Dame, ou un de fes Rois; eftant generalement reçû, que celui qui ne veut pas hazarder le fans-prendre, peut appeller un de fes Rois ; & s'il ne veut pas jouer feul, appeller une Dame autre que celle de la Triomphe. Obfervez que pour appeller une Dame, il faut avoir les quatre Rois; ainfi fi l'on n'avoit pas celui de la triomphe, quoique l'on eût les trois autres, on feroit obligé d'appeller un des Rois que l'ona, ou de paffer. € iiij ARTICLE TROISIEME. De la maniere de jouer les Cartes. pour Omme peines ne font impofées Cauxfautes qui fe font dans tous les Jeux de commerce, que pour empêcher les abus que la mauvaise foi roit introduire, l'on a jugé à propos d'ufer de feverité pour les coups coups fuivans, à caufe qu'il feroit aifé d'en abufer s'ils étoient jugez autrement. Celui qui a tiré une carte de fon jeu, & l'a prefentée à découvert pour la jouer, eft obligé de le faire, fi elle peut étant confervée, préjudicier au jeu, ou en donner connoiffance à l'ami, principalement fi c'eft un Matador. Ce cas eft auffi-bien pour ceux qui défendent la poule, que pour ceux qui font joüer. Celui qui joue fans prendre ou feul, s'étant appellé lui-même, n'eft pas fujet à cette loi, ne pouvant tirer aucun avantage de fa carte qu'il montreroit. Celui qui n'étant pas premier à jouer, & ayant le Roi appellé, joue à tout d'Espadille, Manille ou Bafte ou même joue le Roi appellé pour faire con noître qu'il eft l'ami, ayant d'autres Rois qu'il craint que l'Hombre lui coupe, ne peut point prétendre la vole, il doit même être condamné à faire la Bête, fi la carte montrée fert à faire gagner le jeu qui feroit douteux. ARTICLE QUATRIE' ME. Des méprifes & accidens. A liberté que l'on a au Quadrille L de voir ce qui s'eft paffé dans les levées faites, peut faire commettre une faute qui vient des deux Joueurs, l'un la faifant, & l'autre l'occafionnant; ce qui a fait décider le coup en la maniere ci-après. Celui qui au lieu de tourner les levées d'un des Joueurs, tourneroit fon jeu, qui feroit devant lui, & le verroit, ou le feroit voir aux autres Joueurs, feroit la Bête de moitié avec celui à qui feroit le jeu vû ; l'un payeroit pour fon peu d'attention, & l'autre pour fa nonchalance, devant toûjours avoir fon · jeu à la main, pendant que le coup fe joue: Cette loi eft d'autant mieux établie, qu'elle empêche plufieurs abus ; - premierement, les piéges que l'on |