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cupée par les Bactriens, les Perfans & les Cardufiens. Les différentes nations qui compofoient cette maffe énorme de foldats, étoient différemment armées les unes d'épées & de lances; les autres de maffues & de haches, tandis que la cavalerie & l'infanterie de chaque divifion étoient pêle-mêle, plutôt par un effet du hafard que par aucun deffein prémédité. Les charriots armés de faulx étoient à la tête de la première ligne, dont le centre étoit défendu par des éléphans. Des efcadrons choifis de cavalerie Scythe, Bactriene & Cappadociene s'avançoient fur chacune des ailes, prêts à prendre part à l'action, ou à attaquer l'ennemi en flanc & en queue dès que le combat feroit engagé.

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L'approche inattendue d'Alexandre empêcha Darius de fortifier la vafte étendue de fon camp; &, comme il redoutoit une furprise nocturne de la part d'un ennemi qui voiloit fouvent fes deffeins de l'obfcurité il commanda à fes troupes de refter toute la nuit fous les armes. Cette précaution extraordinaire le fombre filence du camp, l'attente longue & pénible du jour, non-feulement découragèrent toute l'armée, mais redoublèrent la terreur de ceux qui avoient vu les défaftres arrivés fur les rives du Granique & de l'Iffus.

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qui refte

fous les ar

toute la nuit

mes.

bataille d'Alexandre.

Crdre de Au point du jour, Alexandre difpofa fes troupes d'une manière qui lui fut fuggérée par la fupériorité du nombre des ennemis & la profondeur de leurs colonnes. Son corps de bataille confiftoit en deux phalanges pefamment armées, montant chacune à plus de feize mille hommes. La plus grande partie de ces deux phalanges formoit une feule ligne, derrière laquelle il plaça d'autres troupes armées comme les premières, foutenues par fes gens de bouclier. Il donna ordre à cette feconde ligne, lorfque les ailes de l'ennemi, qui débordoient les fienhes, fe replieroient pour attaquer les flancs & la queue de la première, de faire volte face fur-le-champ pour les recevoir 2. La cava→ lerie & l'infanterie légère étoient difpofées fur les ailes de manière que, tandis qu'elles réfif teroient en front, d'un côté, au choc des Perfes, elles pouvoient, de l'autre, les prendre en flanc par un fimple demi-tour à droite ou à gauche. Les archers & les gens de trait les plus adroits, furent portés à des intervalles convenables, pour mieux fervir de défense contre

C

- Επεταξε δε και δευτέραν τάξιν ὡς είναι την φάλαγγα αμφιζόμον, Arrian, 1, p. 60. Le parays aμpisoμos est expliqué, par Ælian, comme il eft décrit dans le texte.

les

les charriots armés qui devoient devenir bientôt inutiles comme Alexandre l'avoit prévu) dès que leurs conducteurs ou les chevaux feroient bleffés.

nière d'atta

quer.

Ayant ainfi difpofé fon armée, Alexandre la & fa maconduifit, dans une direction oblique, vers la gauche de l'ennemi; manœuvre qui évitoit aux Macédoniens le défavantage de combattre tous à la fois contre des forces fupérieures en nombre. Lorfque fes bataillons furent près des Perfes, ils s'étendirent encore vers la droite & alors Darius étendit auffi fa gauche; mais, craignant que la continuation de ce mouvement ne portât fes foldats hors de la plaine, il ordonna aux escadrons Scythes d'avancer & d'empêcher la fuite du développement de la ligne ennemie. Sur-le-champ Alexandre détacha un corps de cavaliers pour s'opposer à l'attaque de ces efcadrons; il s'enfuivit un combat dé cavalerie, dans lequel les deux partis furent fucceffivement renforcés, & les Barbares finalement repouffés. Les charriots armés fortirent alors avec impétuofité; mais les précautions prifes par Alexandre, en rendirent l'effet entièrement 'nul. Darius mit enfuite fon corps de bataille Gaugamele. en mouvement, mais avec fi peu d'ordre, que la cavalerie, mêlée avec l'infanterie, laissa, en

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Bataille de

Olymp. cxII. 2. A.

C. $31.
Octobre.

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s'avançant, un efpace vuide, que fes généraux n'eurent pas le temps ou la précaution de remplir. Alexandre failit ce moment pour y pés nétrer par l'angle de fes efcadrons; il fut fuivi des divifions de la phalange les plus rapprochées de lui, & qui s'y élancèrent avec de grands cris, comme fi elles euffent été déjà à la pourfuite de l'ennemi. Ici la victoire ne fut pas long-temps douteufe; les Barbares, après une foible résistance, prirent la fuite, & le lâche Darius fut le premier à leur en donner l'exemple.

Le combat néanmoins n'étoit pas encore entièrement décidé : les divifions de la phalange qui étoient les plus éloignées, fur l'avis que l'aile gauche commandée par Parménion étoit en danger, n'avoient pas fuivi immédiatement Alexandre. Il fe trouvoit ainfi un espace vacant dans la ligne Macédoniene, par où quelques efcadrons de Cavalerie Perfane & Indiene pénétrèrent promptement, & s'avancèrent jusqu'au camp ennemi. Ce fut alors qu'Alexandre tira

a

Έφυγε εν τοις πρωτοις αισχρός. «Il s'enfuit honteufe ment, parmi les premiers». Arrian, p. 69.

b Les mots d'Arrian font: Αλλ' επιςήσαντες την φαλαγγα (favoir, les fections fur la gauche) wyroтO, оTE TO ευώνυμον ποιεισθαι ηγγελλετο. Και ταυτη παραρραγέσης αυτοις της τάξεως, κατο το διεχον διεκπαίσι των τε

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un avantage remarquable & bien mérité de l'ordre de bataille qu'il avoit fi judicieusement

Ινδών τινές, και της Περσικής ἵππο, ὡς ἐπι τα σκευοφορά Tov Maxedovay, &c. Le favant commentaire de Guifchard eft ingénieux, mais il ne s'accorde guère avec le texte. « Les fections de la droite de la phalange ayant donné en même-temps que les peltastes, les autres fections, qui étoient, par l'oblique, plus ou moins en arrière, tâchèrent auffi de marcher en avant, & de charger l'ennemi. Mais les troupes de la droite des Perfes, voyant le fort du combat au centre, fe prefsèrent toutes vers cet endroit de la ligne, en fe pouffant mutuellement ; & la foule embarrassa tellement les foldats de la phalange, qu'il leur fut alors impoffible de s'avancer. Sur ces entrefaites, Alexandre, pour fe faire jour, fe jetta fur les derrières des ennemis. En même-temps la nouvelle de la fuite de Darius, & de la déroute de toute fa gauche, s'étant répandue, la confternation devint générale. L'effet en fut fingulier les Perses, se voyant coupés dans leur retraite, par les efcadrons d'Alexandre, qu'ils avoient à dos, cherchèrent à fe fauver, même à travers la phalange. Ils fe jettèrent à corps perdu fur elle. Quoique, de vingt-quatre de hauteur, elle ne put résister au poids de cette maffe, fa gauche étant alors plus chargée que fa droite, les fections de celle-ci poufsèrent en avant, & n'observèrent pas que, depuis la troifième fection, la gauche reftoit en arrière. Il en réfulta que la phalange fe fépara, que fa droite s'avança à la poursuite de l'ennemi, & que des corps nombreux de cavalerie & d'infanterie,

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