a rement fubjuguées. Pour contenir les émigrations Ce fut principalement à de semblables occupations que Philippe employa la première année Il fonde Phi lipopolis & & Cabyla ; établit une colonic dans l'ifle de Thafos. dition en Il lyrie. CIX. 1. & C. 344. de la paix, ne négligeant pas d'ailleurs d'achever les embelliffemens de fa capitale, pour lesquels il emprunta, comme précédemment, des fommes confidérables d'argent des plus riches citoyens de Son expé- la Grèce. L'année suivante, il fit une expédition en Illyrie, & il étendit, aux dépens de cette Olymp. contrée, fa domination depuis le lac Lychnide jufqu'à la mer Ionienne. Ce district, d'environ foixante milles en largeur, étoit fauvage, inculte, mais il contenoit de riches mines de fel, qui avoient occafionné une guerre langlante entre deux tribus voisines. Tandis que Philippe étoit en ' Illyrie, il arriva à Pella une ambaffade d'Ochus, roi de Perfe, qui, alarmé par les récits pompeux qu'on lui avoit faits de la grandeur croisfante de la Macédoine, envoyoit les plus intelligens de fes miniftres, fous prétexte d'offrir à Philippe l'amitié & l'alliance du grand roi; mais en effet, pour examiner les forces & les reffources d'un monarque qu'on représentoit comme fi formidable. ino' Pendant la quelle fon fit les honneurs de la cour, fils Alexan En l'absence de fon pere, le jeune Alexandre & on dit que, durant dre reçoit un feftin donné aux Ambaffadeurs Perfans, le les ambaf Prince, qui n'avoit pas encore atteint fa douzieme année, montra une fagacité & une fageffe fi prématurées, qu'il annonça dès-lors un homme fadeurs per fans. a extraordinaire. Entr'autres queftions, qu'on n'auroit pas pu attendre de fon âge, il demanda quelle étoit la nature du gouvernement des Perfes, & leur manière de faire la guerre. Il s'informa du génie & des difpofitions du fouverain régnant; de la distance de fa capitale aux côtes de la mer, & de la difficulté des routes intermédiaires. De femblables queftions, quelques talens qu'elles annonçaffent dans le prince, femblent prouver que la conquête de la Perfe avoit été un fréquent fujet de conversation entre Alexandre & fes inftituteurs, & qu'une ambition déméfurée s'étoit déjà emparée de fon jeune cœur. a Plutarq. (in Alexand.) s'exprime fortement à ce fujet : ώσε εκείνες (les ambaladeurs ) θαυμάζειν, και την λεγομένην Φιλλιππο δεινοτητα με δεν ἡγεῖσθαι προς την το παιδος όρμην και μεγαλοπραγμοσυνην». -- Lifez μεγα afʊxiav, & alors la fentence peut s'expliquer littéralement: « de forte que les ambassadeurs s'émerveillèrent, & penferent qu'il n'y avoit point de comparaison à faire des talens renommés de Philippe avec l'efprit & la grandeur d'ame de fon fils ». Je ne me rappelle point d'avoir rencontré μεγαλοπραγμοσυνη dans les écrivains du fiecle de Socrate; mais c'est une bonne expreffion pour marquer le caractère d'une perfonne « qui s'occupe de grands objets ». Plutarq. in Alexand Opérations de Philippe Les ambaffadeurs l'écoutèrent avec étonnement, & s'écrièrent avec cette liberté qui diftingue fi effentiellement les négociations publiques des anciens de celles des modernes : « notre roi eft رو riche & puiffant, mais celui-ci fera véritable» ment un grand roi a . Philippe ne fut pas plutôt de retour d'Illyrie, en Theffalie, qu'il fit une excurfion en Theffalie, & termina en Eubée & les affaires de cette contrée, ayant pris fur lui Olymp. la conduite de tous les revenus, & à Mégare. CIX. 1. A. C. 344. ayant divifé le territoire en quatre gouvernemens féparés, pour affoiblir le parti des mécontens, & rendre toute la province plus foumife à la domination de la Macédoine b. Tandis que Philippe s'occupoit ainfi en Theffalie, fes agens n'étoient pas moins actifs pour affermir fon autorité dans l'ifle d'Eubée. Il ne fe contentoit pas d'affurer fes acquifitions précédentes, il aspiroit à de nouvelles conquêtes. Le territoire ftérile & pierreux de Mégare féparoit, par une étendue de dix milles feulement, la frontière de la Béotie de l'ifthme de Corinthe. La fimplicité frugale & industrieuse a Je me fuis fervi, avec quelque liberté, des expreffions de Plutarque : ὡς ὁ παις ὅλος βασιλευς μεγας ὁ δὲ ἡμέτερος Asolos. Plut. Orat. 2, de Fortun. Alexand. b Demofth. Philipp. 3. de cette petite république ne put la défendre contre l'influence corruptrice du roi macédonien. Philippe fe fit un parti dans Mégare, qu'il cultiva avec un foin particulier, parce qu'étant déjà maître de la Béotie, de la Phocide & de la Theffalie, le territoire étroit des Mégariens formoit le principal obstacle à son libre paffage dans le Péloponèfe, dont les affaires, dans cette conjoncture, méritoient particulièrement fon attention. Philippe se prépare à protéger les états infé rieurs du contre l'op Sparte. Les Lacédémoniens repouffés par Philippe, qu'ils avoient eu la mal-adreffe d'attirer, rejettés par les Phocéens auxquels ils avoient offert des fecours, & ayant perdu toute efpérance d'obtenir Péloponèse la garde du temple de Delphes, abandonnèrent preffion de entièrement un parti dans lequel ils n'avoient ni profit ni honneur à attendre. Ils bornèrent leur politique & leurs armes dans le cercle étroit de leur propre péninfule. Archidamus avoit travaillé, pendant près de deux ans, avec une grande fuite, & avec fon adreffe & fon activité ordi a Demofth. de falfa Legat, & Philipp. 3, dans la quatrième Philippique; il parle comme fi Philippe avoit fait quelque tentative ouverte & infructueuse contre Mégare: ταυλης (Scil. Ευ βοιας) ολιγωρεμένης Μεγαρα άλω παρα μικρον. Ρ. 54. |