pas du fyftême eft un écoulement du Peripatetifme, qui par confequent ne fera goût des Philofophes modernes, des Cartefiens rigides furtout qui veulent que tout fe faffe mechaniquement dans la matiere. Je dis des Cartefiens rigides, parce qu'il en est tres-peu aujourd'hui, qui attrie buent la production de tout, & en particulier celle des corps organisez au mouvement mechanique de la matiere. Ils ont en cela abandonné Defcartes, qui fe vantoit d'expliquer tous les phenomenes de la nature, fans qu'il fût befoin de recourir à aucun être, qui fe fut propofé, comme fa fin, la formation de l'univers. Les difciples de ce Philofophe n'ont pû fe réfoudre, comme lui, à nous priver d'une des plus grandes preaves que nous ayons, pour montrer qu'il y a un Dieu; fçavoir, la regularité de toutes les parties de l'univers, & le rapport qu'elles ont les unes avec les autres. વે M. Miron, à qui la Lettre précedente eft adreffée, ne fera jamais forcé d'admettre cette nature plaftique, pour éviter les reproches qu'on fait aux Carte Le fentiment du P. Mallebranche, qui eft fans doute le fien, l'en met affez abri. 19. Selon le Pere Mallebranche Dieu créé immediatement tous les corps que organifez; car cet habile Philofophe croit les corps de tous les animaux ont été tout formez dans les ovaires des premieres femelles, & qu'ils ne font que fe développer & fe groffir par le tems: Il a la même penfée des plantes qui toutes ont été en petit dans les premieres graines. 2o. Le même P. Mallebranche croit que Dieu eft l'auteur immediat, non feulement du premier mouvement imprimé dans la matiere, mais encore de tous les mouvemens particuliers qu'il produit tous les jours, felon les regles qu'il a établies. Ꮩ Oici une Lettre Paftorale de feu Monfieur de la Hoguette, Archevêque de Sens, qui m'eft tombé depuis peu entre les mains. Comme elle n'a guere été répandue hors le Diocefe de Sens, j'ai crû que je ferois plaifir à plufieurs perfonnes qui aiment tout ce qui concerne les rits & la difcipline de l'Eglife, de leur en faire part. On verra dans cette Lettre non feulement le zele grand Prelat à donner toute la perfection poffible au Breviaire de fon Eglife, mis aufli fon attention finguliere à confulte: fon Clergé Il feroit à fouhaiter an o les Prelats fuiviffent un fi bel exemple, non feulement quand ils donnent des Breviaires & des Miffels, mais encore dans toute autre occafion, & furtout quand il s'agit de la foi, & de rendre témoignage de la tradition de leurs Eglifes. Au refte, je fouhaite que la lecture de cette Lettre Paftorale donne envie à quelque fçavant de faire des Remarques fur le Breviaire de Sens de 1702. Ceux qui voudront travailler fur ce fujet, peuvent compter qu'ils feront un grand plaifir à M. le Doyen de cette Ville, qui quelqu'habile qu'il foit dans les Rits & dans l'hiftoire Ecclefiaftique †, eft cependant toujours prêt à profiter des avis qu'on a à lui donner: fi l'on fouhaite confulter d'anciens Breviaires de Sens, on en trouvera quatre éditions differentes dans la belle Bibliotheque de fainte Genevieve; fcavoir, des années 1528. 1555. 1560. & 1641. Et fi on fouhaite voir celui de 1702. il fe vend à Paris chez Auguftin le Mercier, rue S. Jacques, qui vend auffi le nouveau Miffel de Sens de 1715. lequel eft le plus beau & le plus parfait de les Miffels qui ont paru jufqu'ici. a compofé l'hiftoire des Archevêques de Sens, volumes in fol qui font chez lui en manufrit, & il a beaucoup de part au nouveau Breviaire de Sens & encore plus au nouveau Miffel. LETTRE PASTORALE de Monfeigneur l'illuftriffime & Reverendiffime Archevêque de Sens, Primat des Gaules & de Germanie, Confeiller d'Etat ordinaire.. Sur une nouvelle édition dn Breviaire imprimé en 17Q2. Ardoüin Fortin de la Hoguette par la grace de Dieu & du faint Siege Apoftolique, Archevêque de Sens, Primat des Gaules & de Germanie Confeiller d'Etat Ordinaire: Aux Ecclefiaftiques de notre Diocefe; Salut & Benediction. Mes tres-cheres Freres, Nous vous avons procuré en l'année 1702, un nouveau Breviaire à l'ufage de ce Diocefe auquel nous avions donné tous nos foins pour vous le rendre plus utile par la mé-ditation de l'Ecriture Sainte qui y a été employée plus fréquemment que dans ceux qui avoient paru jufques alors. Depuis ce tems-là, on a travaillé par notre ordre, & fous nos yeux, à une nouvelle édition d'un Miffel qui pût répondre à notre Breviaire ; & comme l'impre en fera achevée dans peu de mois, nous efperons qu'enfuite nos occupations o dinaires nous laifferont affez de tems pour vous donner une feconde édition du Breviaire, & plus exacte & plus. com mode pour le caractere. La premiere eft prefque toute épuifée par le grand nombre qui s'en eft répandu, même au dehors de notre Diocefe ; & nous avons eu la confolation d'apprendre que cet Quvrage avoit eu une approbation generale, & qu'il a fervi de modele à ceux qui ont entrepris un femblable travail. Il y a même eu des Dioceses † qui l'ont prefque entierement adopté en l'accommodant à leurs ufages. Mais quelque attention qu'on ait ap porté à cette premiere édition on y trouve neanmoins certains endroits où les paffages de l'Ecriture fainte n'ont pas un rapport affez jufte avec ceux aufquels, ils ont été joints. Il peut même s'y être gliffé quelques traits d'histoire douteux & des Homelies moins convenables que d'autres que l'on pourroit nous indiquer on a remarqué des Legendes trop longues qu'il eft à propos d'abreger, quelques Memoires de Saints qui pourroient être fupprimées, & des Hymnes à refor D Celui de Lyfeux l'a copié prefque mot pour mo dsfon Breviaire de 1704. & celui de Meaux en a pris aucou de chofes pour fon Breviaire de 1713, |