Mais en vain la raison plus forte Un cœur que fon penchant emporte L'homme d'une erreur volontaire Implore le charme impofteur. Ainfi le veut la Confcience. Imposture à nous feuls funefte! Nous prononçons fur tout le refte Je vois David dans fa colere Sous les traits d'un crime étranger. Qu'on le prépare de fupplices, Plus de paix; ce ne font qu'allarmes. Que troubles toujours renaissans : Plus le crime avoit eu de charmes Plus les regrets en font cuifans. Il tremble, il feche au moindre bruit ; Que vois-je? un frere parricide t Dans fon crime il croit voir fon fort. Mais quel tranfport faifit ce Traître *? Il craint de furvivre à fon maître, Et devient fon propre bourreau. Vains efforts! aveugle efperance! ui réferve un tourment nouveau, Que manquoit-il à ta vangeance A fes remords livre l'impie Les flots de feu, l'étang de fouffre, O! quelle aimable difference Du fort du juste ! il goûte en paix De fa vertu naît fa conftance; Non, quoyque l'homme en puiffe Ce n'eft croire, que dans fon propre cœur Qu'il trouve fa honte ou fa gloire Son infortune ou fon bonheur, En vain fe fait-il des chimeres D'honneurs, d'eftime, de mépris : Rend à tout fon poids & fon prix. |