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publié cette édition en 1670. & je crois que c'eft dans le même tems qu'il fit des obfervations Latines fur le Livre (d) compofé par M. Gaudin, Chanoine de Notre-Dame, contre celui de M. Joly, Chanoine & Chantre de la même Eglife, dans lesquelles il examine ce qui eft dit dans le Martyrologe d'Ufuard de l'Af fomption de la Vierge, & rapporte aussi l'ancien ufage de l'Eglife de Paris, qui ne faifoit anciennement la memoire de la mort de la Vierge, que fous le terme de dormitio. Enfin nous avons encore de tres-bonnes confiderations de M. Boileau fur le Traité historique du P. Maim• bourg, fur l'établissment & les prérogatives de l'Eglife de Rome, & une tres-belle ea tion de la traduction, que feu M. Gondrin, Archevêque de Sens, a faite des Lettres de S. Gregoire, & une Differtation fur Cephas, premier nom de faint Piere, à l'égard de laquelle il a eu une grande prife avec le P. Hardouin, Jefuite; c'eft un fait particulier dont tout le monde eft inftruit.

M. l'Abbé Boileau ne mettoit presque jamais fon nom à fes Ouvrages, foir par

(d) L'Amption de la Vierge, van ée contre la Diffre rasion de d. foly, en Latin. Paris 1670 M. Gaudin eroit Dicle: du: Charcus, dont j'ai farle ci-ueffus,

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modeftie, foit pour preffentir le goût du public. Il a laiffé beaucoup de Manufcrits, entre lefquels il y a une Histoire anecdote des Gens de Lettres, qui eft tres-curieufe, & que l'on ne sçauroit trop fe hâter de donner au Public.

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On y trouvera beaucoup de perfonalitez & de faits intereffans. L'Auteur avoit dans l'efprit un fonds de gayeté & d'enjouement inepuifable, & ce caractere eft répandu dans tous fes Ouvrages. Il y auroit dequoi faire un gros Recueil de fes bons mots & de fes dits facetieux. Si jamais on l'entreprenoit, je crois qu'on n'y oublieroit pas Infcription qu'il fit` pour mettre fur la principale porte du nouveau bâtiment de Mrs de la Miffion de S. Lazare à Sens, qui lui en avoient demandé une, & qu'ils lûrent en ceremonie dans leur Chapitre (il la leur avoit donnée cachetée ) après avoir remercié Dieu de la grace fignalée qu'il leur faifoit, en leur procurant une fafcription qu'ils s'étoient flattez, qui feroit fort honorable pour eux.

M. l'Abbé Boileau étoit fort connu daas les pays étrangers, & il y étoit en relation avec les gens de Lettres qui s'y étoient faits plus de reputation. M. Bartholin, Medecin de Copenhague, étoit

de fes amis particuliers, & il en a parlé avantageufement dans l'Ouvrage qu'il vient de donner (e), & qui a pour titre : Liber fingularis hiftorico-medicus de ufu flagrorum in re venerea; & il y fait un bel éloge de ce Docteur : à l'égard duquel il marque auffi fa fenfibilité pour l'honneur qu'il lui avoit fait en le citant dans fon hiftoire Latine des Flagellans; & il approuve fort ce qu'il dit fur l'ufage des difciplines, qu'ils jugent l'un & l'autre être plus capables d'exciter la concupifcence que de la dompter, & M. Bartholin le prouve par des raifons physiques tres-recherchées.

Je terminerai l'Article de ce Docteur par quelques circonftances, qui fe påsserent dans les derniers momens de fa vie. Parmi les grandes douleurs que la pierre, dont il étoit attaqué, lui caufoit, & qui ne lui donnoient pas un moment de repos, il ne laiffa pas de témoigner quelque peine fur les traits répandus dans fes Ouvrages, qui pouvoient avoir offenfé certains particuliers ; il leur en demanda pardon, & en fit une espece de fatisfaction! publique, qu'il poufla même jufqu'à exiger de fes heritiers, que, fi les perfonnes

(e) On écrivoit du moins de Roterdam le 24. Février dernit, qu'on l'y verroit au premier jour & qu'on acheyout de l'ingrimer.

intereffées le fouhaitoient, ils fupprimeroient les Ouvrages où ces traits fe trouvent. C'eft fur cette déclaration d'un homme mourant, qu'a été entée l'hiftoire d'une prétendue retractation, qui regardoit, difoit-on, le fond de la doctrine; hiftoire qui a couru par tout, & qu'on a pris foin d'embellir par des glofes toutes imaginées & des circonftances tres-fabuleufes.

Mais c'eft à ce que je viens de dire, que fe reduit précisément toute la declaration dont il s'agit; ce qui eft fi vrai, que M. le Syndic de la Faculté de Theologie [ feu M. Ravechet ], en tira même ur fujet de louanges dans l'éloge qu'il fit de ce Docteur dans l'Affemblée du prima menfis de Septembre.

M. le Recteur fit l'éloge de M. l'Abbé Boileau dans la même occafion où il fit celui de M. Witaffe, & dont j'ai parlé dans le premier Volume.

II. Le R. P. Hugo, Chanoine Regulier de l'Ordre de Prémontré, Coadjuteur de l'Abbaye d'Etival, & Hiftoriographe de S. A. R. M. le Duc de Lorraire Auteur qui fait figure depuis plufieurs années dans la République des Lettres, vient de publier à Nancy (1716.) L'Hiftoire de la Maifon des Salles, origi

naire de Bearn, depuis fon établissement en Lorraine jufqu'à prefent; avec les preuves de la Genealogie de cette Maison. C'est un in folio de 51. pages, pour la Genealogie, & de 142. pour les Preuves, fans compter quelques Cartes Genealogiques qui font à la fin. L'Ouvrage eft dédié au jeune Marquis de Bullegneville, qui fera un jour le chef de cette Maison. L'Epître dédicatoire eft remplie d'ingenieufes exhortations à la vertu, & de délicates leçons pour ce jeune Seigneur.

Pierre des Salles, Seigneur de Gombervaux, &c. Gouverneur de Damviller pour René, Roi de Sicile & Duc de Lorraine, fon E uyer tranchant & fon Chambellan, eft le premier qui ait fal fouche en Lorraine. Il étoit fils d'Antoine des Salles, Gouverneur de Navarreux en Bearn, & d'Anne de Got de Rouillac, petite ou arriere petite niece du Pape Clement V.

Pierre des Salles, qui avoit été élevé Page de la Chambre du Roi L. üis XI. fuivit en Lorraine George de la Trimülle, qui y vint à la tête de 400.. Lances que ce Monarque envoyoite 21 fecours du Duc de Lorraine à qui le Duc de Bourgogne (Charles le Hardi) faifoit la guerre. On donna aur jeune des

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