divines verités auroient paru de belles idées, fi le Saint-Elprit n'avoit formé une focieté où l'on en vit l'effet & la pratiques où la foi en Jefus - Chrift détruisît l'a mour des créatures; où renonçant aux chofes vifibles, on s'attachât à JefusChrift devenu invifible par la retraite du monde; où ceux qui la compofent fiffent voir par la fainteté de leur vie, que l'empire du démon étoit détruit C'eft ainfi que le Saint-Efprit a repris & reprend continuellement le monde da 11. peché, de la justice & du jugement.Ces preu ves qui le doivent convaincre de la verité font exposées à fes yeux. S'il les ferme pour ne les pas voir, c'eft par une malice volontaire qui n'empêche pas l'évidence de ces preuves.

IX. Ceft ce qui fait voir que ceux dont la vie ne peut contribuer à enfeigner aux hommes par leur exemple la vie de la foi, le détachement des créatures pour s'attacher à Jefus-Chrift glorieux, la délivrance du joug du démon, n'ont gueres de marques d'avoir le Saint-Ef prit dans leur cœur. Car puifque Jefus. Chrift déclare que le Saint-Elprit reçu dans les ames doit porter toutes ces lumieres dans l'efprit du monde, ceux dont la vie ni les paroles n'ont rien de capable de convaincre les hommes de ces verités,

n'ont

n'ont point par confequent de marques d'avoir reçu le S. Efprit. C'eft un grand fujet de frayeur pour la plupart des Chrétiens qui remplilfent les Eglifes, & qui participent aux faintes folennités que l'on y célebre. Car combien y en a t-il peu qui puiffent prétendre que le Saint-Efprit confonde par eux l'incredulité du monde? Helas! Eft-ce confondre le monde de ce qu'il n'a pas la foi vive des biens à venir, que de ne faire paroître par fa vie que l'amour & l'eftime des biens préfens,. que d'employer toute la vie à s'établir & à s'élever dans le monde, fans que la foi de l'autre vie ait prefque aucune part à notre conduite? Eft-ce prouver au monde la destruction du regne du diable,que de porter les livrées, & de feconder la plupart de fes deffeins?

X. Plût à Dieu au moins que ce reproche ne pût être fait qu'à ceux qui paflent leur vie dans les emplois féculiers, qui par leur état même font moins propres à inspirer le mépris du monde ! Mais le plus grand mal du chriftianifine, eft que l'on n'a que trop de fujet de le faire à plufieurs d'entre ceux qui font particulierement destinés à fervir d'organes aur SaintElprit, pour convaincre le monde du peché d'incredulité, c'est-à-dire, à plufieurs d'entre les Pasteurs, les Prédicateurs, & Tome XII. F

des Directeurs. Car comment pourroient ils porter les ames à la vie de la foi, puifqu'ils ne témoignent pas eux-mêmes y être bien établis, & qu'ils font paroître une infinité de fentimens & d'inclinations contraires à la foi? Leur exterieur, leurs actions, leurs paroles portent le caractere de gens qui tâchent de plaire au monde, & qui en cherchent la gloire & les com modités. Et cette difpofition eft fi con traire à l'efprit de foi, que Jefus-Chrift dé ⚫ clare qu'elle en rend les hommes incapaSen.. bles. Comment, dit-il aux Juifs, pourrier vous croire, vous qui recherchez la gloire que vous vous donnez les uns aux autres, & qu ne cherchez point la gloire qui vient de Die feul?

XI. Jefus-Chrift avertit enfuite fes Apô tres, qu'ils n'étoient pas en état de porte. beaucoup de chofes qu'il avoit à leur dive. ce qui nous apprend une verité très-importante pour la conduite chrétienne. Ceft qu'il ne fuffit pas de dire la verité à ceux que l'on eft obligé d'inftruire, mai qu'il faut la proportionner à leur force & prendre bien garde de ne les pas accabler par des verités trop fortes. Car la ve rité, felon l'état de ceux à qui on la dit, a des effets bien differens. Elle foutient &elle fortifie ceux qui font capables de la porter. Elle renverfe & accable ceux qui

des Directeurs. Car comment pourroient ils porter les ames à la vie de la foi, puifqu'ils ne témoignent pas eux-mêmes y être bien établis, & qu'ils font paroître une infinité de fentimens & d'inclinations contraires à la foi? Leur exterieur, leurs actions, leurs paroles portent le caractere de gens qui tâchent de plaire au monde, & qui en cherchent la gloire & les commodités. Et cette difpofition eft fi contraire à l'efprit de foi, que Jefus-Christ dé clare qu'elle en rend les hommes incapaSen... bles. Comment, dit-il aux Juifs, pourriezvous croire, vous qui recherchez la gloire que vous vous donnez les uns aux autres, & qui ne cherchez point la gloire qui vient de Dieu Seul?

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V. 12.

XI. Jesus-Chrift avertit enfuite fes Apêtres, qu'ils n'étoient pas en état de porter beaucoup de chofes qu'il avoit à leur dive; ce qui nous apprend une verité très-importante pour la conduite chrétienne. Ceft qu'il ne fuffit pas de dire la verité à ceux que l'on eft obligé d'inftruire, mais qu'il faut la proportionner à leur force, & prendre bien garde de ne les pas accabler par des verités trop fortes. Car la verité, felon l'état de ceux à qui on la dit, a des effets bien differens. Elle foutient

elle fortifie ceux qui font capables de la porter. Elle renverse & accable ceux qui