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L

E Sacerdoce & l'Empire font deux puiffances réciproquement indépendantes mais unies. (a) L'une & l'autre ne relevent que de Dieu. Les chofes faintes font l'appanage du Sacerdoce; les chofes civiles & temporelles font réfervées aux Rois; l'Ordre Sacerdotal & obéit à l'Empire pour le temporel; l'Empire eft

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(a) Quare neque eam admitimus utriuf que poteftatis, civilis nimirum & Ecclefiaftica fubordinationem. Boffuet Deff. declar. prop. Cleri Gall. p. 2.1. 5. cap. 23.

a

foumis au Sacerdoce, pour le

fpirituel.

Les droits de ces deux Puiffances font diftingués les uns des autres la Providence les a dépofés dans des mains différentes, afin qu'on puiffe les discerner plus aifément, & que l'ordre qu'elle a établi dès le com mencement puiffe subsister jusqu'à la fin.

Ces droits font féparés par des bornes qui ne font pas moins évidentes qu'elles font immuables. Cet ordre, cette harmonie la Sageffe éternelle a voulu qui régnaffent dans le monde, feroient troublés, fi ces deux Puiffances ne refpectoient également l'une & l'autre ces bor

que

nes. Si le fpirituel est une limite ponr les Princes temporels dans l'administration de leur Puiffance; s'ils ne doivent ni décider des dogmes de la foi, ni ufurper le pouvoir de lier ou de délier les confciences: il eft de même défendu aux Miniftres des Autels de s'arroger quelqu'autorité fur le temporel des Rois, fur le tribut qui leur eft du, & fur l'ufage qu'ils en font.

Ces deux Puiffances cependant font établies pour commander fur la terre de la part de Dieu, & pour conduire les hommes à une même fin: c'est pourquoi elles fe doivent un fecours mutuel: la paix, l'union & la concorde doivent régner entre

les. Zorobabel, dit le Seigneur, fera affis fur fon Throne, il y fera revêtu de gloire & il dominera; & le Pontife, ou le Sacrificateur, fera également affis fur le fien, & il y aura un Confeil de paix entre eux deux. (a)

La gloire de Dieu & la félicité publique, font les fruits précieux de cette union. Rien n'intéreffe autant les hommes que ces deux objets ; parce que le culte de Dieu eft ce qu'il y a de plus grand fur la terre, & parce que la vie n'est un bien pour les hommes, que lorsqu'elle est accompagnée de cette heureufe paix, que donne la concorde entre les Puiffances. Rien ne (a) Zach. 6°. v. 13o.

mérite donc autant l'étude, l'application & les méditations du Citoyen & de l'Homme Chrétien que la récherche des moïens qui peuvent entretenir cette concorde: Rien non plus n'eft autant digne du zéle d'un Miniftre de la Religion.

Les Rois ont leurs Officiers; l'Eglife a fes Miniftres : les uns & les autres, dépofitaires du pouvoir fuprême de ces deux Puissances; sont en quelque forte les arbitres de la paix & de l'union entre elles, par l'usage qu'ils font de ce pouvoir. Il ne fuffit pas qu'ils ayent pour guide l'amour du bien, de la justice & le défintéreffement; il faut encore que la science les

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