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fur le premier trône du monde; Femme du plus grand & du plus digne Roy de la terre; Mere d'un Fils, en qui toutes les plus grandes & les plus aimables qualitez fe trouvent fans mélange d'aucun défaut ni d'aucun vice; dans les premieres joyes de la naiffance d'un petit-fils, qu'elle efperoit voir aller fous la conduite de fon pere, & fur les pas de fon ayeul, où la gloire

méne les Heros. Et en un moment Elle s'est vûë enlever à cet Epoux, à ce Fils, à toutes ces cheres efperances, & renverser comme par un coup de foudre du trône dans le tombeau.

Un semblable défastre ne fe peut égaler par les expreffions; & à ne regarder les chofes, que comme le monde les regarde, c'eft un de ces malheurs, qu'on ne peut affez lamenter. Mais, SIRE, la Religion & la Foy, qui vont bien au delà de ce que nos yeux peuvent découvrir, nous affûrent que la Reine a vêcu trop faintement, pour être à plaindre aprés sa mort. Elle a été fans orgueil fur le trône, fainte dans un état plein de tentations, toûjours foumise à V. M. qu'Elle a également aimée dans tous les temps; ardente dans les prieres qu'Elle faifoit inceffamment, pour attirer les benedictions du ciel fur Vôtre Perfonne facrée ; attentive à tout ce qui pouvoit plaire à V. M. douce, pacifique, qui n'a jamais fenti fon ame troublée, que par les alarmes, où V. M. l'a mife, en s'expofant à tant de perils, pour affûrer nôtre repos; en un mot, le plus grand exemple, & le plus beau modéle de l'amour conjugal, amour faint, amour pur, & qui dans fon excez ne degenera jamais en aucune de ces paf

fions tumultucufes & violentes, qu'un autre amour ne manque jamais d'exciter.

Voilà, SIRE, ce qu'on fçait de la Reine. Qui peut douter qu'Elle ne foit bien-heureuse, & que Dieu ne luy ait fait grace, en l'arrêtant au milieu d'une fi belle courfe, pour luy donner le prix, avant que d'achever la carriere? Oüy, SIRE, nous le devons croire. Elle a déja reçû dans le ciel une couronne mille fois plus précieuse, que celle que nous luy avons vú porter fi dignement fur la terre.

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Greg. Tu

ron l. 2. Epift. 1. S.

Remig. ad

Et j'ofe, en finiffant, dire à V. M. ce qu'un faints Remy. Evêque difoit à Clovis, qui pleuroit la mort d'une fainte. Souvenez-vous que vous etes le foûtien de la Religion, que ce grand nombre de Chrétiens, que vous rendez heureux, pourroient trouver étrange de vous voir affligé d'une chofe, dont ils font perfuadez que les Anges fe réjouifLent.

Clodov.

FIN.

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page 121

page 138

De la neceffité de l'Hiftoire, de fon ufage, & de la maniere, dont il
y faut mêler les autres feiences, en la faifant lire à un Prin-

ce.

De la Réformation d'un Etat.

Des moyens de rendre un Etat heureux.
Maxines titées de l'Histoire.

Difcours au Roy fur la mort de la Reine.

J'AY

lâu

Fin de la Table.

'Ay lû, par ordre de Monfeigneur le Chancelier,
Divers Traite de Physique, de Metaphyfique, d'Histoire & de
Politique, par feu Monfieur de Cordemoy de l'Academie
Françoife, dans lefquels je n'ay rien trouvé qui me pa-
roiffe en devoir empêcher la réimpreffion. Fait à Paris›
ce 12. Octobre 1701.
LA MARQUE TILLADET.

Ours par la grace de Dieu Roy de France & de Navarre, à nos amez & feaux Confeillers

La les Gens tenaus nos Cours de Parlement, Maitres des Requeftes ordinaires de notre Ho

tel, Prevôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils, & autres nos Jufticiers & Ohciers qu'il appartiendra; falut. Notre bien aimé Chriftophle Remy Marchand Libraire en notre bonne Ville de Paris, Nous a fait remontrer qu'il defireroit tous nôtre permilion faire imprimer & donner au public un Recueil de petits Traitez de Physique, de Métaph fique, d'Hiftoire & de Pelitique, par le feu fieur de Cordemoy de l'Academie Françoise, avec quoiques Lettres de Controverfe duifieur Abbé de Cordemoy ; il nous a fait fupplier de luy en oftroyer nos Lettres fur ce neceffaires A ces causes, voulant favorablement traiter l'Expofant, Nous luy avons permis & octroyé, permettons & ocroyons par ces Prefentes, d'imprimer ou faire imprimer lef dits livres en tels volumes, marges, caracteres & autant de fois que bon luy femblera durant le temps de huit années confecutives, à compter du jour & datte des Prefentes; iceux vendre & diftribuer par tout notre Royaume. Faifons défenfes à tous Imprimeurs-Libraires & autres, d'imprimer, faire imprimer, vendre & diftribuer lefdits livres, fous quelque prétexte que ce foit, même d'impreffion étrangere ni autrement, fans le confentement dudit Expofant, ou de ses aïans causes, à peine de confiscation des exemplaires contrefaits, mille livres d'amende, & de tous dépens, dommages & interêts, à la charge par ledit Expofant d'en mettre deux exem plaires de chacun en notre Bibliotheque publique, un auffi en nôtre Cabinet des Livres de nôtre Château du Louvre, & un en celle de nôtre tres-cher & feal Chevalier le fieur Phelypeaux Comte de Pontchartrain, Chancelier de France, Commandeur de nos Ordres : comme auffi de faire imprimer lefdits Livres fur de beau & bon papier, & en beaux caracteres, fuivant les Réglemens de la Librairie & Imprimerie; que l'impreffion en fera faite dans nôtre Royaume, & non ailleurs, & de faire enregistrer ces Prefentes fur le Registre de la Communauté des Marchands Libraires & Imprimeurs de Paris ; le tout à peine de nullité des Prefentes, du contenu defquelles, vous mandons & enjoignons faire jouir & ufer ledit Expofant & les ayans caufes, pleinement & paisiblement, ceffant & faifant ceffer tous troubles & empêchemens contraires; Voulons qu'en mettant au commencement ou à la fin defdits Livres copie des Prefentes, elles foient tenues pour dûement fignifiées, & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amez & feaux Confeillers Secretaires, foy foit ajoûtée comme à l'Original: commandons au premier nôtre Huiffier ou Sergent fur ce requis, faire pour l'execution des Prefentes toutes fignifications, défenfes, failies & autres actes & exploits neceffaires, fans pour ce demander autre permiffion: Cartel eft nôtre plaifir. DONNE' à Versailles le feizième jour de Juillet, l'an de grace mil fept cens deux, & de nôtre Regne le foixante. Par le Roy en fon Confeil, CARPOT.

Registré fur le Livre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs, conformément aux Réglemens A Paris ce 28. jour de Juillet 1702. P. TRABOUILLET, Syndic,

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