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AN.1570.

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VII.

Réponse de la

lik. 460

elle perdroit le droit qu'elle prétendoit sur la cou⇒ ronne d'Angleterre. 13. Que les châteaux de Hum & de Fadft demeureroient encore trois ans à l'Angleterre. 14. Qu'on remettroit aux Anglois quelques forts fur la frontiere de Galloway ou Cantyr, pour empêcher les Ecoffois d'inquiéter l'Irlande. 15. Enfin que tous ces articles feroient approuvés & confirmés dans une assemblée générale des états.

La reine d'Ecoffe ayant entendu ces propofitions, Elifabeth y fit une réponse générale, & s'excufa d'en donner De Thou,ibid. une particuliere à chaque article, fans le confentement des chefs de fon parti en Ecoffe, ausquels elle pria qu'on les voulût bien communiquer. Elle fe contenta de déplorer fa fituation, de blâmer la mémoire du comte de Murray, du meurtre duquel on demandoit qu'on informât, fuivant les formes de la juftice; d'excufer le duc de Norfolk, & d'affurer qu'elle mettoit toute fon efpérance en la bonté d'Elifabeth. A l'égard de fes confeillers, à qui l'on avoit auffi communiqué les propofitions, ils répondirent, que le traité avec les François, qui avoit tant coûté à l'Ecoffe, ne pouvoit être rompu, si les pertes qu'on en souffriroit, n'étoient abondamment compenfées par les Anglois : Que Marie confentiroit librement à la plupart des articles, aufquels on vouloit obliger les Ecoffois, fi les Anglois promettoient de faire la même chofe: Qu'il feroiv permis d'informer de la mort de Henri de Darlay & du comte de Murray, fuivant les formes de la justice: Qu'on ne pouvoit donner le roi pour ôtage, parce qu'il étoit en la puissance de ceux qui faifoient fervir fon nom de prétexte à leur rébellion.

contre

contre la reine : Qu'au refte il étoit inouï qu'un AN-1570. autre prince prescrivît à une reine libre des conditions pour se marier: Que fi l'on fait un traité, elle ne refuse pas de donner pour ôtages qui l'on voudra des grands feigneurs d'Ecoffe, pourvû qu'on en excepte le duc de Châtelleraut, les comtes d'Huntley, d'Argile & d'Atol: Que fi l'on entreprenoit contre l'Angleterre quelque chofe qui fût contre le traité, elle confentoit d'être privée de fon droit fur le royaume d'Angleterre, pourvû qu'Elisabeth promît de fon côté la même chofe: Que quant à la demande qu'on faifoit des châteaux de Hum & deFadft; il en falloit traiter avec les Seigneurs des lieux: Et que c'étoit vouloir entretenir une guerre perpétuelle en Ecoffe, que de demander des forts dans Galloway & dans Cantyr.

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Roff follicite en vain le pae & le due d'Albe pour for

lib.46.

Comme l'on ne s'accordoit point, & que cepen- L'évêque de dant la reine d'Angleterre étoit informée des mouvemens qu'on faifoit auprès du pape & du duc d'Albe en faveur de Marie, elle fit prolonger la tréve, courir Marie. & différer l'affemblée des états. Alors l'évêque de De Thou,ibid. Roff, qui avoit été élargi, & qui ne perdoit point de tems pour avancer les affaires de Marie, envoya au pape & à Philippe II. une copie des conditions propofées, & les avertit que fi l'on n'envoyoit promptement le fecours qu'on avoit promis, Marie feroit forcée de traiter avec Elifabeth, fans en rien communiquer, ni avec fes amis, ni avec les princes alliés; il les prioit de ne pas laiffer échapper l'occafion la plus favorable qu'on pût avoir de rétablir la religion dans ces grandes provinces, & de remettre fur fon trône une reine qui avoit été Tome XXXV.

B

IX. Travail des

Louvain, auf

Arias Monta

nus.

lib. 46.

Nicol. Ant. bi

dépouillée de fon royaume par des hérétiques: mais
les follicitations de l'évêque ne produifirent aucun
effet. Le roi d'Espagne ne s'occupoit alors que de
fon mariage avec Anne d'Autriche, fille de l'empe-
reur Maximilien, & renvoyoit tout au duc d'Albe,
qui étoit affez occupé dans les Pays-Bas; & le pape
fe contenta d'envoyer de l'argent, qui ne fervit
à rétablir les affaires.

pas

Pendant que ces troubles agitoient l'Angleterre theologiens de & l'Ecoffe, les théologiens de Louvain s'appliquels fe joint quoient à l'examen des livres des hérétiques, & de ceux qui étoient déja défendus, pour înterdire la De Thou, ibid. lecture des uns & des autres. Cet examen fini, ils firent une table des corrections que méritoient plublioth. Hifp. fieurs de ces ouvrages, & elle fut publiée l'année fuivante avec un privilége de Philippe II. roi d'Efpagne, qui défendoit à toutes perfonnes de quelque condition qu'elles fuffent, d'y ajoûter ou retrancher. Le célébre Arias Montanus eut beaucoup de part à ce travail ; ce fut lui que fa majefté catholique employa à une nouvelle édition de la bible, femblable à celle d'Alcala, faite par les foins du cardinal Ximenès. C'étoit l'homme du monde le plus propre pour ce grand deffein. Pour l'exécuter, il vint dans les Pays-Bas ; mais quelques affaires que fes envieux lui fufciterent, Payant obligé de fe rendre à Rome, l'exécution de fon projet fut fufpendue. Lorfqu'il fut de retour en Espagne, le roi lui offrit des évêchés qu'il refufa, & il fe contenta de quelques moindres bénéfices.

X.

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Concile de

Malines.

L'on tint dans le mois de Juin à Malines, un concile provincial, où préfida Martin Rithove,

AN.1570.

Labbe, colle&.

15.

évêque d'Ypres, en l'abfence d'Antoine Perrenot cardinal de Granvelle, archevêque de la ville; l'on y traita de mettre à exécution les décrets du concilior. tom. concile de Trente. Les actes de ce concile font fignés des évêques d'Ypres, d'Anvers, de Ruremon→ de, de Gand, de Bruges, de Bofleduc, & de Maximilien Morillon, vicaire général du cardinal de Granvelle archevêque de Malines.

XI.

dans ce con

cile.

Lab. collect. conc. tom. 15..

On y fit d'abord quelques décrets, dont le premier eft pour l'ouverture du concile. Le fecond ex- Matieres qui cuse l'absence de l'archevêque. Le troifiéme décide furent traitées que l'ordre de la féance ne portera préjudice à perfonne. Le quatriéme eft fur la réception des décrets du concile de Trente. Le cinquiéme marque la for- 790. & feq• mule de cette réception, & de la profeffion de foi.. Le fixiéme parle des abfens & de leurs procureurs. Le feptiéme ordonne aux évêques de n'admettre aucune profeffion de foi qui ne foit conforme à celle qui eft marquée dans ce concile. Enfin le huitiéme veut que les évêques vifitent les églifes de leurs diocèses, même exemptes ; & que s'ils y trouvent quelques ftatuts ou réglemens contraires aux décrets du concile de Trente, qu'ils les réforment. Ensuite on fit neuf chapitres fur le batême, cinq fur la promotion aux ordres, fept fur les fiançailles & les mariages, dix-huit fur la célébration de l'office divin, cinq fur l'obfervation des fêtes, deux fur les jeûnes, deux fur les images, deux fur les indulgences & les fuperftitions, quatre fur les évêques & leurs devoirs, fix fur les droits des expéditions des fecretariats des évêques, neuf touchant: les miniftres de l'église & leur résidence, dou

AN-1570. ze fur les devoirs des doyens de chrétienté & des curés, cinq traitant de la vie & des mœurs des clercs, trois de la correction des mêmes clercs, trois des écoles & de leur rétablissement, neuf des catéchismes & inftructions qu'on doit faire au peuple les dimanches, deux des féminaires, quatre des unions des bénéfices, fept des baux & de la confervation des biens de l'églife, onze des religieux & religieufes, deux des lettres apoftoliques & des juges délégués, un des ufures, & deux des vifites. Ce concile finit le quatorze de Juillet.

XII.
Les Calvini-

ftes députent

pofent la paix.

645.

telnau, liv. 7. chap. 12.

Les guerres de religion continuoient toujours Cavit en France, & les Calviniftes faifoient de nouveaux au roi &lui pro- efforts pour reprendre les places qu'ils avoient perDe Thon, ibid. dues. Cependant quoique leurs efforts ne fuffent lib. 47. p. 644 point inutiles, ils parlerent de paix à la fin de 1569. Mem. de Caf- Les demandes qu'ils faifoient feulement au roi étoient, que fa majefté leur accordât non- feulement la liberté de confcience, mais auffi celle de s'affembler publiquement par tout le royaume pour faire les exercices de leur religion; que cette liberté ne portât aucun préjudice à leur dignité ni à leur honneur ; & que pour cet effet on caffât tous les arrêts qui avoient été rendus contre eux; que le roi déclarât qu'il approuvoit ce qu'ils avoient fait, comme n'ayant agi que pour la confervation de l'état; qu'il les rétablît dans leurs biens & dans leurs dignités; & qu'il employât les moyens qu'il jugeroit les meilleurs, pour faire enforte que fes promeffes fuffent exécutées.

XIII. Réponse du

Le roi répondit à ces propofitions: Qu'on avoit roi à leurs pro- déja pourvû à la liberté de confcience, puifqu'on

Fotions.

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