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peu

с

des freres dela

Pie V.

Ciacon. in vit.

P. 1004.

tom. 2. Pii V.

18.

Heliot. bift.

té, que Jean de Dieu avoit déja établie en 1540. pour AN.1572. retirer les pauvres malades, à qui il procuroit toutes fortes de fecours. Leur premier établiffement fut à charité, par Grenade, où on les appelloit freres de l'hofpitalité; & ce nouvel hôpital devint très - célebre en fort pontif. tom. 3. de tems par le zéle & la charité de plusieurs pré- In Bullar. lats qui s'intérefferent à fon agrandiffement. Comme conflit. 143. leur faint fondateur n'avoit eu d'autre deffein en les des ordres moétablissant, que celui de les appliquer au foulage- ft. tom. 4. 6ment des pauvres malades, fans leur donner d'autre regle que fon propre exemple, Pie V. jugea à propos d'en faire un ordre religieux, & lui donna la regle de faint Auguftin. Il y ajouta d'autres reglemens particuliers, entr'autres, un quatriéme vœu de fe confacrer au fervice des malades. La bulle de cet établissement est du premier Janvier de cette année 1572. Il leur permit auffi de faire promouvoir à l'ordre de prêtrife un d'entr'eux dans chaque hôpital pour l'administration des facremens. Jean de Dieu avoit coutume de dire à tous ceux qui lui parloient: Faites bien, mes freres ; c'est pourquoi les Italiens appellerent ces religieux fate ben fratelli.

CI.

Dernieres ac

Ciacon.in vit.

Pie V. toujours affligé de la protection déclarée que la reine de Navarre accordoit aux fectaires, tions de Pie V. crut devoir exhorter Catherine de Medicis à la pri- avant sa mort. ver de fon royaume. Il écrivit à cette princeffe pour pontif. toni. 3l'engager à lui donner cette fatisfaction, & lui ajou- p. 1005. ta que fi elle ne vouloit point agir conformément à ce qu'il lui propofoit, il demandoit qu'au moins elle fouffrit qu'il établit lui-même pour roi de Navarre, par une bulle Apoftolique, quelque prince de la maison de Valois; qu'autrement, ayant déja

An-1572. excommunié la reine de Navarre, & l'ayant privée

CII.

bonnes œu

vres.

de fes états, il engageroit le roi d'Espagne à s'en emparer. Ces exhortations & ces menaces étoient une suite de la prévention où étoit ce pape, qu'il avoit le pouvoir de difpofer des couronnes.

Détail de fes Le zéle qu'il avoit pour les pauvres étoit mieux reglé & mieux fondé : il fournissoit généreusement Duchesne,bift. aux befoins des évêques chaffés de leurs fiéges: il des papes, Paccordoit à d'autres leurs bulles gratuitement. On

430.

le voyoit vifiter les hôpitaux de Rome, laver les pieds des pauvres, embraffer ceux dont les corps étoient couverts d'ulceres, les confoler dans leurs maux, & les porter à une mort chrétienne par fes pieuses exhortations. Il donna vingt mille écus d'or à l'hôpital du Saint-Efprit, fix mille au féminaire des clercs, cinq mille à là confrairie de l'Annonciade, & fonda plufieurs dots pour marier de pauvres filles. Le bâtiment qui avoit été construit fous Paul III. pour les nouveaux convertis, étant trop serré, il l'augmenta, & lui donna de nouveaux revenus. Enfin il affigna l'église de fainte Marie Egyptienne · aux Arméniens pour y faire l'office fuivant leur rit. Dès 1667. il avoit ordonné par une bulle, que la fête de faint Thomas d'Aquin feroit obfervée de précepte dans la ville & dans toute l'étendue du royaume de Naples. Une famine étant furvenue à Rome, il fit venir du bled de Sicile & de France, pour plus de cent mille écus, & le fit vendre à un prix beaucoup plus bas qu'il n'avoit couté. Celui qui avoit foin de la police à Rome, s'en étant plaint, il lui repartit, qu'il feroit honteux à un prince, & fur-tout à un pape, de ne respirer que le gain en tou

tes occafions. Il aima tellement les hommes ver- An-1572. tueux & fçavans, qu'il n'en éleva prefque point d'autres aux dignités; & entre vingt & un cardinaux qu'il fit en trois promotions, plufieurs fe diftinguerent par leur efprit & leur érudition. Un citoyen de la ville d'Urbin lui ayant dédié la vie de Jesus-Christ écrite par Landolfe, qu'il avoit traduite en Italien, il l'en fit remercier en termès très-polis, lui fit préfent de deux cens écus d'or; & ordonna à fon dataire de conférer à son fils le premier bénéfice qui feroit vacant, s'il étoit digne de le posféder.

du

CIII. Négociation

cardinal Aempêcher le

lexandrin pour

mariage du

varre.

Toujours plein de zéle contre l'hérésie, ayant appris que Charles IX. roi de France, favorifoit fes partifans, & que la reine de Navarre étoit prête d'arriver en cette cour, il envoya de nouveaux or- prince de Nadres au cardinal Alexandrin fon légat en France, De Thou, hift. pour agir auprès du roi, & le détourner de con- 1.51. p. 787fentir au mariage de fa fœur avec le prince de Navarre. Le cardinal alla trouver le roi, le mit fur ce mariage; & après lui avoir confeillé de donner plutôt fa foeur au roi de Portugal, qu'au prince de Navarre, il l'affura que Pie V. ne confentiroit jamais à cette alliance, & qu'il n'accorderoit point de difpenfe. Mais le roi repliqua toujours, que le repos public dépendoit de ce mariage, & le cardinal ne put le faire changer de réfolution. Quelques hiftoriens ajoutent que ce monarque fe fentant preffé, dit au légat: « Plût à Dieu que je puffe » vous dire tout! vous reconnoîtriez, le pape & » vous, que ce mariage eft le meilleur moyen que » je puiffe employer pour affurer la religion dans le » royaume, & pour exterminer les ennemis de Dieu

An.1572. » & de la France. Au refte, j'efpere que bien-tôt le » pape louera par l'événement mon deffein, ma pié» té, & le zéle ardent que j'ai pour le maintien de la religion Catholique.

CIV..

Maladie du

De Thou, hift.

Spond. boc

ann. n. 5.

Pii V.

Pii V.lib. 1.S.c. 13.

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Après ces paroles, le roi ferrant la main du cardinal, le pria d'accepter un diamant de grand prix qu'il lui offroit, comme un gage de fa fidélité & de fon attachement inviolable au faint fiége, en protestant qu'il ne manqueroit jamais au refpect qu'il lui devoit, & qu'il exécuteroit bien-tôt le deffein qu'il avoit projetté contre les fectaires. Le cardinal refufa le préfent, parce que le pape lui avoit défendu de rien accepter ni du roi, ni de ceux de sa cour; & répondit qu'il fuffifoit à fa fainteté, & à lui d'avoir la foi d'un roi très-Chrétien, & que c'étoit la meilleure affurance qu'il pouvoit en porter à fon oncle. Le légat partit peu après pour Rome, où le pape étoit dangereufement malade.

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Les douleurs d'une colique néphrétique, dont pape Pie V. il étoit attaqué depuis plusieurs années, redoublelib. 51. p. 788. rent fi confidérablement dans le mois de Mars que les remédes étant devenus inutiles, il ne penCatena in vit. fa plus qu'à employer le peu qui lui reftoit de vie, Gabut. in vit. à des actions de piété: il fupportoit fes maux avec une patience vraiment chrétienne, & avoit tou jours Dieu préfent devant les yeux. Le jour de Pâques il voulut donner fa bénédiction au peuple & prêcher felon fa coutume, après avoir visité un peu auparavant les fept églifes de Rome, & fait à pied une grande partie du chemin. Enfin fes maux ayant redoublé, il se prépara à la mort ; & trois jours avant fon décès il reçut les derniers facre

"

CV.

Sa mort.

mens des mains du cardinal Alexandrin fon neveu, An-1572. & il rendit fon ame à Dieu le premier jour de Mai deux heures avant la nuit, en prononçant ces paro Ciacon.in vit. les des hymnes du tems pafcal, quæfumus, auctor om- pontif. tom. 3. nium, &c. Il étoit âgé de foixante-huit ans trois mois & demi, & avoit gouverné l'église l'espace de fix ans, trois mois & vingt-quatre jours.

à

P. 1006.

Quelque pieufe qu'eût été la vie de ce pape, le peuple ne laiffa pas de fe réjouir de fa mort, caufe de la févérité de fes mœurs, & des rigueurs qu'il faifoit exercer par l'inquifition, dont il avoit toujours été un des plus zélés protecteurs. Le fultan Selim, qui le regardoit comme le plus terrible ennemi de la puiffance Ottomane, en fit faire des réjouiffances publiques à Conftantinople pendant trois jours. En effet, Pie V. s'étoit propofé d'abattre la puissance des Turcs; & toutes les épargnes qu'il faifoit, ne tendoient qu'à fournir aux frais d'un grand armement. On trouva fes coffres pleins de fommes fi confidérables, qu'on les fait monter à un million d'écus d'or, outre cinq cens mille fur l'état, exigibles dans trois mois ; treize mille dans fa chambre pour distribuer lui-même aux pauvres, & cent mille entre les mains de fon trésorier pour fournir au befoin; ce qui prouve qu'il ne pensa jamais à enrichir les fiens. Son corps fut exposé dans l'église de faint Pierre pendant quatre jours, pour fatisfaire la dévotion des peuples; & après ce temslà il fut inhumé dans la chapelle de faint André, jusqu'à ce qu'on pût transporter ses os dans la ville de Bosco en Ligurie, fa patrie, pour être dépofé en l'églife des Dominicains fes confreres. Mu

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