Imágenes de páginas
PDF
EPUB

AN. 1976.

tien de la difcipline, conformément à l'efprit du concile de Trente qui avoit ordonné qu'on les tînt fréquemment. Onze évêques s'y trouverent avec le vifiteur apoftolique & tout le clergé de Milan; & l'on commença par la profeffion de foi, comme on avoit déja fait dans les conciles précédens, & on la fit jurer à chacun des affiftans. Ensuite on entra dans le détail des ftatuts & des réglemens, & l'on commença par ce qui concerne les faintes reliques, les miracles & les images; l'on y parla des indulgences, des fuperftitions, de l'obfervance des quatre-tems, de la formule pour en annoncer les jeûnes, des féries où le palais doit vacquer, de la fête de faint Ambroife, de l'affemblée des clercs pour célébrer les jours de fêtes, des pélerinages de dévotion; il enjoignit pendant ces pélerinages d'entendre tous les jours la meffe, d'obferver les jeûnes de l'églife, de faire des aumônes, des prieres, & de ne s'entretenir que de chofes faintes & édifiantes, & d'y vifiter faintement les églises. La feconde partie des actes de ce concile traite du culte des églises, des chapelles & des autels, des tombeaux, des cimetieres, des cloches, des ornemens & de la propreté des lieux faints, du foin qu'on doit apporter à y éviter tout ce qui eft profane, à n'y point parler, & à affigner aux femmes des endroits féparés des hommes, même pour l'entrée & la fortie de l'églife ; des confécrations des églifes & des autels, des petits oratoires placés fur les chemins, de la priere du foir dans les églifes, de la prédication de la parole de Dieu, & des écoles où l'on enfeigne la doctrine chrétienne. Enfuite on paffe à

AN. 1576.

ce qui concerne les facremens, les faintes huiles; le livre des extraits de baptême, les exorcifmes, puis ce qui regarde chaque facrement en particulier. Ce concile entre dans un détail exact de ce qui appartient à leur administration, à la collation & à la provifion des bénéfices, au facrifice de la meffe, à l'office divin, aux proceffions, aux enterremens, aux distributions des chanoines, aux paroiffes, à leurs droits & à leurs offices.

Enfin dans la troifiéme partie, on expofe les devoirs des évêques, l'obligation qu'ont les clercs de mener une vie fage & réglée, la néceffité de la vifite épifcopale, du concile provincial tous les trois ans & du fynode du diocèfe. On y lit encore plufieurs avis importans au clergé pour le réglement de fes mœurs, pour les lectures des clercs & leurs études, pour leur habillement & pour la résidence; on parle de la jurifdiction des évêques & du for eccléfiaftique, de ce qui concerne la célébration du facrement de Mariage, de ce qui regarde les réguliers & moniales, leurs parloirs, leurs tours, la clôture qu'elles doivent exactement obferver, leurs cloîtres, & la défense d'y laiffer entrer des femmes, la ftructure de l'endroit où l'on doit les confeffer, & l'on y donne des régles très-judicieuses pour l'oeconomie de leur temporel. L'on marque ce qui peut contribuer à l'entretien des lieux de dévotion, des hôpitaux, des fondations. L'on y exhorte les fidéles à avoir foin des pauvres, les curés à les inftruire en leur faifant l'aumône, & à les porter à la fréquentation des facremens. Enfin l'on prononce des peines contre ceux qui violeront ces réglemens, &

l'on ordonne qu'ils feront affichés aux portes de la cathédrale, afin qu'on n'en prétende caufe d'ignorance. Le concile fuivant fut indiqué pour le fept de Mai de l'année 1579.

AN. 1576.

LX. Mort de Jo

de Conrad d'Heresbach. De Thou,

Jofias Simler mourut vers le même tems à Cappel en Suiffe, âgé d'environ quarante-cinq ans. Il avoit fias Simler & été choisi pour être ministre à Zurich après Pierre Martyr. Il excella dans les belles-lettres, en même tems qu'il fe diftingua par plufieurs ouvrages théologiques qu'il compofa contre les Sociniens.

Samort fut fuivie de celle de Conrad d'Herefbach, célébre fa naiffance & fon érudition. Il mourut par âgé de foixante-douze ans dans le duché de Cleves. Il avoit parfaitement étudié la jurisprudence, les langues & les belles-lettres, & l'on a de lui des traductions de plufieurs auteurs profanes; mais ce qui lui fait trouver place ici, eft fon commentaire fur les Pleaumes de David, qui eft eftimé des fçavans.

1.62.

Cinquiéme

veur des Cal

Recueil de

tout ce qui s'eft fait pour & contre les Pro

teftans, par J.

Le parti des Calviniftes devenoit plus redoutable LXI. que jamais en France; & comme il étoit à craindre édit de pacifique fi l'on fe refufoit à leurs demandes, ils n'en cation en fapriffent occafion d'exciter des troubles, on publia vinistes. encore dans cette année un cinquième édit de pacification en leur faveur, qui contient foixantetreize articles. Sa majefté y accorde aux Calviniftes de fon royaume une entiere liberté pour l'éxercice le de leur religion dans toutes les villes, bourgs & villages de France, avec permiffion d'y bâtir des temples, à la réserve de Paris & à deux lieues aux environs. Par le même édit le roi les rétablit dans leurs biens & dans leurs dignités; il s'engage à affembler dans fix mois les états généraux à Blois,

Fevre, in-4

pag. 28.

pour y recevoir les plaintes de fes fujets, & pourAN. 1576. voir plus fûrement aux befoins du royaume. Il défend que les prêtres & moines mariés foient inquiétés pour ce fujet, & déclare les enfans fortis de ces mariages, légitimes & habiles à fuccéder aux biens, meubles & acquêts; enfin il leur accorde des chambres mi - parties en chaque parlement, c'est-àdire, dont les juges feroient moitié Catholiques & moitié Calvinistes, pour connoître des caufes de ces derniers, & pour l'entiere fûreté du traité, il leur affigne plufieurs places en Languedoc, en Guienne, en Dauphiné, en Auvergne & en Provence, à condition que le duc d'Anjou, le roi de Navarre, le prince de Condé & le duc de Damville, à qui ces villes feroient remises, en promettroient la garantie.

Outre cela fa majesté y déclaroit qu'elle n'avoit eu aucune part à la journée de faint Barthélemi, & qu'elle en étoit très-affligée; elle défendoit qu'on inquiétât le vidame de Chartres & le fieur de Beauvais fur leurs liaisons avec la reine d'Angleterre; elle accordoit au prince d'Orange la permiffion de rentrer dans la poffeffion de tous les biens & domaines qui lui appartenoient en France; caffoit & annulloit les arrêts portés contre la Mole, Coconas & Jean de la Haye lieutenant de Poitou, réhabilitoit leur mémoire, permettoit à leurs héritiers de rentrer dans leurs biens, & étendoit la même grace à l'amiral de Coligni, de Briquemaut, de Cavagnes, le comte de Montgommeri & du Pui-Montbrun. On permettoit aux Calvinistes de tenir des confiftoires & des fynodes, à condition que quelque officier du roi y affifteroit. On défendoit de vendre

[ocr errors]

vendre dans le royaumé aucuns livres, sans être premierement vûs par les officiers des lieux, & d'imprimer aucuns libelles diffamatoires. Le feiziéme article ordonne que dans tous les actes publics, où il fera fait mention de la religion Calvinifte, on ufera des mots de religion prétendue réformée ; & dans le dixiéme, on oblige les mêmes Calvinistes à garder les loix de l'églife dans les mariages à contracter , par rapport aux dégrés de confanguinité ou d'affinité.

AN. 1576.

LXII.

Commence

gue ou fainte

union.

lib. 63. D'Avila liv. 6..

Mainbourg,

hift. de la ligue liv. I.

[ocr errors]
[ocr errors]

Cet édit beaucoup plus avantageux pour les Calviniftes que tous les précédens, irrita les Catholi- ment de la liques; & les plus vifs d'entr'eux, fous prétexte de se maintenir contre les ennemis de la véritable religion, projetterent des traités d'union en divers endroits. Il y avoit déja long-tems que l'on avoit conçu l'idée de ces fortes d'unions pour s'oppofer aux progrès de l'héréfie, & empêcher que la religion Catholique ne fuccombât fous fes efforts. C'étoit par une fuite de ces vûes que le Cardinal de Lorraine étant au concile de Trente, avoit représenté aux principaux de cette affemblée, & par eux au pape, que pour maintenir la religion contre les hérétiques, il n'y avoit pas de moyen plus fûr, que de faire une ligue, où l'on fit entrer tout ce qu'on pourroit trouver de princes & de grands feigneurs affectionnés à la religion Catholique, & principalement le roi d'Espagne. Il avoit ajoûté, qu'il falloit que le pape s'en déclarât protecteur, & qu'il choisît un chef, auquel tous les Catholiques fuffent obligés d'obéir. Ce deffein avoit été approuvé ; & l'on devoit élire pour chef le duc de Guife, frere du Tome XXXV. Vu

« AnteriorContinuar »