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f. 21.

20. v. 28.

AN. 1582. des évêques d'Acqui, de Novarre, de Verceil, de Spond. hoc ann. Savonne & de Lodi. Saint Charles, après avoir fait orner le lieu de l'affemblée des tableaux de tous les faints titulaires des diocèfes de fa province, fit l'ouverture de fon concile par un difcours où il exhorta les évêques fes confreres à embraffer une vie véritablement apoftolique. Il s'étendit particulierement à expliquer ces paroles de l'apôtre faint Paul, dans le liAtt. apoftol. cap.vre des actes: Prenez garde à vous-même & à tout le troupeau, fur lequel le faint-Esprit vous a établis évêques pour gouverner l'églife de Dieu, qu'il a acquife par fon propre fang; & ces autres de JesusLuc. cap. 9.v. 3. Christ dans S. Luc: Ne portez rien dans le chemin, ni bâton, ni fac, ni pain, ni argent, & n'ayez point deux habits. Il fit voir comment elles convenoient particulierement aux évêques, qui étoient fucceffeurs des Apôtres ; que cette qualité les obligeoit de méprifer toutes les chofes du fiécle, & de marcher fur les traces de ces grands hommes. Il leur représenta enfuite tous les abus & les défordres qu'il avoit remarqués dans la province, & leur exposa les moyens qu'il falloit employer pour y remédier; il les pria avec zele de confidérer, que Dieu les ayant établis les médecins spirituels des pécheurs, ils étoient obligés de chercher les remedes néceffaires à leur guérifon, & que les meilleurs étant les decrets & les ordonnances des faints conciles, ils devoient employer toute leur autorité pour les faire observer. Il se fervit à ce fujet de ces paroles, que Dieu dit auJof. cap. x. v. 8. trefois à Jofué, que le livre de la loi ne s'éloigne point de votre bouche, mais ayez foin de le méditer jour & nuit, afin que vous faffiez tout ce qui y est écrit.

:

de

XXII. Statuts & decrets

reconcile.

Labbe, in collect.

& feq,

Les decrets & les conftitutions de ce concile font AN. 1582. renfermés dans trente-un chapitres. L'on y parle d'abord de ce qui nuit à la confervation de la foi, comme le commerce avec les hérétiques, la lecture des mauvais livres, &c. Enfuite de ce qui concerne tom. 15.pag. 716. l'office de prédicateur, le culte des faints, la fanctification des fêtes, les indulgences accordées pour les prieres de quarante heures, & les devoirs des curés des chofes qui fervent à l'administration des facremens; du baptême, de la fainte euchariftie, du facrement de pénitence, de la vifite des malades, de ce qui appartient au facrement de l'ordre ; des devoirs des chapitres quand le fiége eft vacant, de la difcipline du clergé, du faint facrifice de la mesfe, des divins offices, des funérailles; de ce qui concerne les proceffions, le fervice de l'églife, l'évêque & fa jurisdiction, tant gracieuse que contentieuse; des biens eccléfiaftiques, & des droits des églifes; de la vifite épifcopale, du concile provincial; des fynodes, de la collation des bénéfices, du for eccléfiaftique; du mariage, de l'inftruction qu'on doit faire aux foldats, des confrairies & des lieux de dévotion, & de la maniere de s'y comporter: enfin des monafteres de religieufes, & des perfonnes qui ont droit d'y entrer. Sur ce dernier article, ce concile décide, que ceux qui n'ont pas droit d'entrer dans les monafteres de filles, ne le peuvent faire qu'avec une permiffion expreffe de l'évêque, fous peine d'excommunication réfervée au pape; & que les religieuses qui admettront quelqu'un, homme ou femme au parloir, ou au tour, pour s'entretenir & converfer, feront privés de voix pendant deux ans

AN. 1582. fi l'évêque ne le leur a pas permis. Ces reglemens étant finis, le faint archevêque indiqua fon feptiéme concile pour le 29. d'Avril de l'année 1585.

XXIII Autre concile de

Caire.

concil. tom. 15. p.

parat. tom. 2.

hoc anno, n. 23.

Le pape Gregoire XIII. fit célébrer en cette mêMemphis ou du me année 1582. un autre concile à Memphis, ou le Caire en Egypte : il fut assemblé dans ce mois de Labbe, collect. Décembre, & occupa trois feffions. Dans la premie882. & feq. re, se trouverent les évêques avec quelques grands Poffevin, in "feigneurs du pays. Le patriarche d'Alexandrie n'afSpond, in annal. fista qu'à la feconde avec plufieurs abbés, & trente perfonnes de marque. Les mêmes affifterent aussi à la troifiéme, avec quelques Jéfuites que le pape y avoit envoyés, entr'autres, le pere Jean-Baptifte Romain: il y avoit environ cinquante mille chrétiens Cophtes dans cette ville. Dans la premiere sesfion, on examina ce qui avoit donné lieu à la séparation de ces peuples de la communion de l'église Romaine, & on l'attribua au faux concile d'Ephefe, que l'hérétique Diofcore avoit affemblé fans aucune autorité, & où l'on avoit admis l'erreur d'Eutychés, qui nioit les deux natures en Jesus-Christ; d'où il étoit arrivé que les Cophtes, qui joignoient alors à l'ignorance une conduite déréglée, avoient crû que les deux natures jointes dans l'unique hypoftase du verbe, feroient auffi deux hypoftafes, comme l'avoit enseigné Neftorius; ce que le véritable fynode d'Ephese avoit auparavant condamné.

Dans la feconde feffion, on s'attacha à faire voir aux Cophtes, que leurs erreurs étoient opposées aux anciens conciles, & à la foi qu'ils avoient reçûe de S. Marc; que de nier deux natures en Jesus-Christ, c'étoit mettre le trouble & la confufion, & foute

nir par le même mensonge, que le verbe ne s'étoit AN. 1582. point uni à la nature humaine ; & l'on répondit aux objections de ces hérétiques. La troisiéme session, ne put fe tenir qu'un mois après : on y convint prefque fans peine qu'il falloit abolir la circoncifion, & après une difpute de fix heures touchant les deux natures en Jefus-Chrift, tous reconnurent unanimement cette vérité, & abjurerent l'héréfie contraire. Le concile définit qu'il ne falloit point dépouiller Jefus Christ de la nature humaine; qu'étant vraiment Dieu, il eft auffi véritablement homme; qu'ayant de fon pere la nature divine de toute éternité, il a pris de fa mere dans le tems la nature humaine : & l'on y convint, que quoique les Cophtes s'abstinssent d'employer les termes des deux natures, ils ne nioient pas néanmoins, que JesusChrift fût Dieu & homme; mais qu'ils s'éloignoient de cette maniere de parler, de peur que les expreffions ne semblassent introduire deux hypoftafes. Ce concile ne finit que le premier de Février de l'année fuivante.

réformer le Ca

Ricciol. chron.

XXIV. Il s'étoit gliffé par la fuite des tems des erreurs Tentatives de plufi fenfibles & fi confidérables dans le Calendrier, fieurs papes pour qu'on ne célébroit plus les fêtes dans leur tems; & lendrier. que celle de Pâque, au lieu de demeurer entre la Paul Jove in elog. pleine lune & le dernier quartier du premier mois 14+ lunaire, paffoit quelquefois au fecond mois, & reform. qu'elle fe feroit trouvée dans la fuite au folftice d'é- Blondel hit, du té, puis en automne, & même en hiver. Depuis long-tems les papes & les évêques étoient convaincus de la néceffité d'y faire une réforme. On avoit réfolu d'en traiter dans les conciles de Conftance & Bbbb

Tome XXXV.

Calendrier Rom.

AN. 1582. de Bafle; mais ce fut sans effet. Le cardinal d'Ailly

avant ce premier concile, & le cardinal de Cufa après le fecond, avoient fçavamment écrit de la correction du Calendrier Romain pour fervir à cette importante réformation. Les papes Nicolas V. & Pie II. ayant manqué de loifir ou de courage pour cette entreprise, Sixte IV. réfolut d'y faire travailler férieufement. Il fit venir à Rome un célebre mathematicien Allemand, appellé Jean de Monte-Regio, qu'il avoit nommé à l'évêché de Ratisbonne : mais la mort l'ayant enlevé, l'affaire fut remise d'un pape à l'autre, jufqu'à Leon X. qui forma le dessein de la faire traiter dans le concile de Latran; ce qui ne fut point encore exécuté. On fe contenta d'inviter les plus habiles aftronomes de l'Europe à dresser des calculs exacts, & des plans de réformation pour Finftruction des peres de ce concile. Paul de Middelbourg, évêque de Foffombrone, qui fut du nombre, y apporta quelques ouvrages qu'il avoit compofés là-deffus; mais il ne fut encore rien conclu.

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Lorsqu'on eut fait la premiere publication du concile de Trente, les fçavans furent invités de nouveau à examiner la matiere, & à la préparer pour en faciliter la décision. Ceux qui y travaillerent, furent Jean de Sepulveda de Cordoue, Jean-François Spinola, Milanois, Benoît Maggiorino, Luc Gauric & d'autres, qui publierent beaucoup d'ouvrages à ce fujet. Le concile fut tenu, fut repris, & finit fans rien terminer, & renvoya l'affaire au faint fiége. Pie IV. & Pie V. laifferent encore augmenter le XXV. mal, fans ofer tenter le remede ; & ce fut enfin Greentreprend cette goire XIII. qui entreprit cette réformation follici

Gregoire XIII.

réformation,

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