Imágenes de páginas
PDF
EPUB

toujours été dedié dans mon Efprit. Lorfqu' Elle daigna il y a quelques an nées en écouter la lecture avec une attention fi favorable, & même y faire des corrections, Elle fembla m'animer à le rendre plus digne de Lui être offert, & j'efperai qu'elle en agréroit l'hommage. Je n'ignore pas, MONSEIGNEUR, que cet hommage ne dût être accompagné des Eloges les plus éclatans. Mais comment pourroisje m'engager dans ce vaste champ de louanges où les François & les Etrangers me préviennent à l'envi? Parmi tant de grandes qualitéz qu'ils celebrent

en VOTRE ALTESSE ROYALE marquerois-je avec des traits affez forts fa Valeur heroïque, & les allar mes qu'Elle nous a données ? On fçait trop à quel excès fan ardeur Vous emporta dans la perilleuse Journée de Nervinde, où l'on vous vit l'épée à la main mélé prefque feul au milieu des Ennemis. Nous tremblons encore d'un Spectacle que l'Italie n'oublira jamais, quand pour réparer le malheur d'une conduite, où l'on avoit manqué. de fuivre les vies que vous vous étiez proposées, Vous abandonnâtes le foin de votre vie, & que les bords du Pa

[ocr errors]

je

&de la Doire furent rougis de votre Sang. Parlerois-je de Lerida, & de Tortofe, de ces Sieges fameux dont le Succès fut entierement dû à votre constante & intrepide Activité ? Pour moi, MONSEIGNEUR, vous l'avoue, j'aime mieux Vous regarder tel que vous paroiffiez au retour de vos Campagnes, plus modefte par le redoublement de votre Gloire, témoignant toujours le même amour pour les beaux Arts, qui font vos plus agréables délaffemens. Mais, MONSEIGNEUR, dans le temps que Vous ordonniez les Embelliffemens de

votre Palais, & que vous infpiricz Efprit de Virgile au Peintre qui travailloit en votre prefence, vous laiffiez bien loin de Vous les Objets qui occupoient vos yeux. Les Sciences qui font familieres à VOTRE ALTESSE ROYALE, & qu'Elle a cultivées des fon enfance, l'avoient préparée de bonne heure aux plus hautes Medi! tations. La même Justesse & la même. Etendue de Genie qui vous ont fait penetrer les Syftêmes de tous les Philofophes, viennent de vous aider fans doute à concevoir le Systême d'une Science fuperieure à toutes les autres.

Par la connoiffance des Emplois, des Devoirs, des Talens, des Caracteres, vous avez diftribué ces Confeils, dont l'union à votre Regence doit compofer le plus parfait Gouverne

ment. VOTRE ALTESSE ROYALE a trouvé cette belle harmonie que forment l'Experience & la Speculation. Oui, MONSEIGNEUR, dirigeant vos grands Projets au gré d'une Raifon fouverainement éclairée, Vous penfez, uniquement à imiter dans une beureufe Adminiftration les effets de la Caufe premiere, qui par l'enchaî nement de toutes les autres Caufes

« AnteriorContinuar »