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nias expliquant le fameux ta bleau de Polignote, qui repréfentoit la prife de Troye, dit que Laodice étoit repréfentée éloignée des autres captives, parce qu'elle ne fut point comprife parmi elles. Il n'eft pas vraisemblable, » dit-il (a), que les Grecs » l'euffent tenue prifonnière; » car d'un côté, "Homère dit » dans l'Iliade, qu'Anténor » reçut chez lui Ménélas & » Ulyffe, & qu'Hélicaon, fils » d'Anténor époufa Laodice; » & de l'autre, Lefchée nous » apprend qu'Hélicaon ayant » été bleffé en combattant de » nuit, fut reconnu & fauvé » par Ulyffe «. Voyez Aftioché, Téléphe.

LAODICE, fille d'Agapénor, qui commandoit les troupes Arcadiennes au fiège de Troye, fuivit fon père à cette guerre, & eut part à fa mauvaife fortune: Agapénor, après la prise de Troye, fut obligé de fe retirer dans l'ifle de Chipre, & de s'y établir avec fa famille. Laodice envoyoit de-là tous les ans un voile à la Minerve Aléa, par confidération pour la ville de Tégée fa patrie.

LAODOCUS, fils, d'Anténor, fut le premier qui confeilla de rompre le traité fait entre les Troyens & les

(a) Paufan, voyage de la Phocide

Grecs, lorfque Pâris & Ménélas offrirent de fe battre en combat fingulier pour vuider leur querelle. Homère dit que Minerve, par ordre de Jupiter, prit la reffemblance de Laodocus pour exhorter les Troyens à l'infraction du Traité.

LAOMÉDÉE, une des cinquante Néréides.

pas aux murs

LAOMEDON étoit fils d'Ilus, Roi de Troye, & neveu de Ganymède. Cette fameufe ville n'étoit pas encore entourée de murs: Laomedon entreprit ce grand ouvrage, & fut aidé par Neptune & Apollon, qui étoient alors dans la difgrace de Jupiter, & bannis du ciel. Voyez Apollon. D'au tres ont dit que ces deux Dieux ne travaillèrent de Troye, mais fe chargèrent du foin de garder les troupeaux du Roi, tandis que tous fes fujets étoient occupés à conftruire les murs. Ovide ne parle point de la difgrace de ces Dieux; il dit qu'Apol lon, après s'être vengé de Midas, prit fon effor dans les airs, & s'arrêta auprès de Troye dans le temps que Laomédon commençoit à faire bâtir les murs; que cet ouvrage étant difficile & d'une trèsgrande dépenfe, Neptune & lui le déguifèrent, fe préfentèrent devant le Prince, s'offri

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rent de conftruire fes murailles, & convinrent d'une fomme d'argent pour leur récompenfe. Quoi qu'il en foit de ces circonftances, tous les poëtes le réuniffent à dire que l'ouvrage fini, le Roi refufa aux Dieux le falaire dont il étoit convenu. Apollon fe vengea, défolant la ville par la pefte. Neptune, de fon côté, inonda les états de Laomedon; non content de ce fléau, il envoya un monftre furieux qui achevoit de tout défoler. L'Oracle confulté, répondit que, pour appaifer les Dieux, il falloit livrer à la voracité de ce monftre une fille du fang royal. Le fort tomba fur Héfione, fille du Roi, qui fut attachée à un rocher fur le rivage pour attendre que le monftre la dévorât. Hercule, qui fe trouva dans ces cantons, promit de la délivrer, moyennant un attelage de fix chevaux. Les chevaux, qui étoient l'objet de ce traité, étoient les mêmes que Tros avoit reçus de Jupiter, en échange pour Ganymede fon fils, que ce Dieu avoit enlevé au ciel. V. Chevaux, Ganymede. Hercule réuffit dans fon entreprife. V. Hercule. Mais le Roi, que rien ne corrigeoit de fa per fidie, refufa de s'acquitter de fa promeffe. Hercule faccagea la ville, fit mourir Laomédon, & donna fes états à Pó

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darçes fon fils, qui s'appella depuis Priam, & donna Héfione en mariage à Télamon fon ami, qui l'avoit aidé dans cette expédition. Le tombeau de Laomedon fut placé au-deffus d'une des portes de Troye, & la durée de la ville fut attachée à celle de ce tombeau. Voyez Fatalités. Il fut aimé de la nymphe Strymo, fille. du fleuve Scamandre, qui le rendit père de Tithon, mari de l'Aurore. Une des fatalités de Troye étoit qu'elle ne pouvoit être prife, tant que fubfifteroit le tombeau de Laomédon que Priam fon fils avoit fait élever fur une des portes de la ville. Les Troyens leverent eux-mêmes cet obftacle, lorfque, pour faire entrer le cheval de bois dans la place, ils firent une brêche à leurs murailles, & abattirent ce tombeau. Voyez Héfione.

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LAONOMÉ, fille de Gunéus, fut mère d'Amphitrion, & eut foin des premières années de fon petit-fils Hercule, qu'elle retint auprès d'elle à Phénéon dans l'Arçadie. Voyez Amphitryon.

LAPHRIA, furnom que les Calydoniens donnèrent à Diane, lorfqu'ils crurent que la colère qu'elle avoit fait fentir á née & à fes fujets, s'étoit appaifée avec le temps. L'Empereur Augufte, ayant dépeuplé Calydon & toute l'I

talie, pour en transférer les habitans à Nicopolis fa nouvelle ville, donna à ceux de Patra en Achaie une partie des dépouilles de Calydon, & -nommément la ftatue de Diane Laphria, que ces peuples gardèrent précieusement dans leur citadelle. Cette ftatue étoit d'or & d'ivoire, & repréfentoit la Déeffe en habit de chaffe. Les habitans de Patra, après lui avoir élevé un temple, établirent une fête annuelle en fon honneur. Paufa-nias (a) nous décrit les cérémonies qu'ils y obfervoient. Ils arrangent en rond, dit-il, tout autour de l'autel, des » pièces de bois verd, de la >> longueur de feize coudées ; » & au milieu de ce circuit, >> ils mettent une quantité de »bois fec. La veille de la fête, >> ils apportent de la terre mol» le, dont ils font des gradins, Dafin de pouvoir monter à >> l'autel. Enfuite la cérémonie » commence par une procef»fion, où l'on porte la ftatue » de la Déeffe avec toute la »pompe imaginable; une vier »ge qui exerce le facerdoce, » paroît la dernière, portée » fur un char attelé de deux >>> cerfs. Le lendemain on pré»pare le facrifice, & tous y affiftent avec autant de dé

»votion que d'allégreffe. En »tre la baluftrade & l'autel il » y a un grand espace, où l'on » jette toutes fortes d'animaux » tout en vie; premièrement, >> des oiseaux bons à manger » en second lieu, des victimes >> plus confidérables, comme » des fangliers, des cerfs, des » chevreuils, des louveteaux, >> des ourfeaux, même des >> loups & des ours; troisième>> ment, des fruits de toute » espèce; enfuite on met le feu >> au bucher. Alors ces ani>> maux qui fentent la chaleur » de la flamme deviennent >> furieux, quelques-uns mê» me s'élancent par-deffus la » baluftrade, & cherchent à » s'échapper; mais on les re>> prend, & on les ramène à >> l'autel. Ce qu'il y a de par>> ticulier; c'est qu'au rapport » de ces peuples, il n'en arrive » point d'accident, & que ja

» mais personne n'a été blessé » en cette occafion «. Cette Diane Laphria eft auffi nommée Triclaria.

LAPHYRE, furnom de Minerve, pris d'un (b) mot qui fignifie dépouilles, butin; parce qu'elle étoit la Déesse de la guerre, & que c'étoit elle qui faifoit faire du butin, remporter les dépouilles des ennemis.

(a) Dans fon voyage de l'Attique. · (b) aάpupa, buţin, dépouiller,

LAPHYSTIUS,

LAPHYSTIUS, furnom de Jupiter, à qui Phryxus inmola le bélier qui l'avoit porté à Colchos. Les Orchoméniens lui donnèrent ce nom (a) en mémoire de la fuite de Phryxus; & depuis ce temps - là, Jupiter Laphyftius fut regardé comme le Dieu tutélaire des fugitifs.

LAPIDATION, c'eft le nom d'un jour de fête que les Eginétes célébroient en mémoire de deux filles de Créte qu'ils avoient malheureufement tuées à coups de pierres dans une fédition. V. Auxéfie & Lamie.

LAPIS. On donne ce nom à Jupiter, en mémoire de la pierre que Saturne avoit dévorée à la place de fon fils ; & fous cette dénomination il étoit confondu ordinairement avec le Dieu Terme. Le ferment que l'on faifoit par ce nom mystérieux, étoit très refpectable, comme nous l'apprend Apulée. C'eft ce que Cicéron appelle Jovem lapidem jurare (b).

glante entre ces peuples & les Centaures, où ceux-ci furent exterminés, ou du moins entiérement diffipés par la valeur d'Hercule & de Théfée, les chefs des Lapithes. Voyez Centaures, Pirithoüs.

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LARA, fille du fleuve Almon, ayant eu l'indifcrétion de faire confidence à Junon des galanteries de Jupiter ce Dieu, dit Ovide, lui fit couper la langue, & ordonna à Mercure de la conduire aux enfers. Le trifte état où elle étoit, n'avoit pas éteint tous fes charmes ; fon conducteur en devint amoureux, & la rendit mère de deux jumeaux appellés Lares. On l'appelloit auffi Laranda & Larunda.

LARES; c'étoient les Dieux domestiques, les génies de chaque maison, comme les gardiens des familles. Apulée dit les Lares n'étoient au

que

tre chose que les ames de ceux qui avoient bien vécu & bien rempli leur carrière. Au conLAPITHES, peuples traire, ceux qui avoient mal de Theffalie, qui prirent leur vécu, erroient vagabonds, & nom de Lapithus, fils d'Apol- épouvantoient les hommes. Selon & de Stibia, fille de Pé- lon Servius,l e culte des Dieux née. Ils s'étoient établis aux Lares eft venu de ce que l'on environs du fleuve Pénée. Les avoit coutume autrefois d'ennôces de Piritous, leur Rei, terrer les corps dans les maioccafionnèrent une guerre fan- fons; ce qui donna occafion

(a) λapuoσtir, fe hâter, s'enfuir.

(b) Ep. à Trébatius Septimus, parmi les Epitres familières. Tome II.

B

au peuple crédule de s'imaginer que leurs ames y demeuroient auffi comme des génies fecourables & propices, & de les honorer en cette qualité. On peut ajouter que la coutume s'étant enfuite introduite d'enterrer les morts fur les

grands chemins, ce pourroit bien être de-là qu'on prit occafion de les regarder aufli comme les Dieux des chemins. C'étoit le fentiment des Platoniciens, qui des ames des bons faifoient les Lares, & les Lémures des ames des méchans. Les Lares, dit Plaute, étoient représentés anciennement fous la figure d'un chien, fans doute parce que les chiens font la même fonction que les Lares, qui eft de garder la maison ; & on étoit perfuadé que ces Dieux en éloignoient tout ce qui auroit pu nuire. Leur place la plus ordinaire dans les maifons, étoit derrière la porte, ou autour des foyers. Quand les jeunes garçons étoient devenus affez grands pour quitter les bulles, qu'on ne portoit qu'en la première jeuneffe, ils les pendoient au col des Dieux Lares. >> Trois » garçons, revêtus de tuniques /blanches, entrèrent, dit Pé»trone, deux defquels mirent

» fur la table les Lares ornés » de bulles, l'autre, tournant » avec une coupe pleine de » vin, crioit que ces Dieux

» foient propices «. Les efcla ves y pendoient auffi leurs chaînes, lorfqu'ils recevoient la liberté.

La victime qu'on offroit aux Lares étoit un porc, quand on leur facrifioit en public. Mais en particulier on leur offroit prefque tous les jours du vin, de l'encens, une couronne de laine, & un peu de ce que l'on fervoit à table. On les couronnoit de fleurs, & fur-tout de violette, de myrte & de romarin. On leur faifoit de fréquentes libations; on alloit même jufqu'aux facrifices. Les ftatues de ces Dieux étoient en petit; on les tenoit dans un oratoire particulier; on avoit un foin extrême de les tenir proprement: il y avoit même, du moins dans les grandes maifons, un domesti→ que uniquement occupé au fervice de ces Dieux; c'étoit la charge d'un affranchi chez les Empereurs. Cependant il arrivoit bien quelquefois qu'on perdoit le respect à leur égard, dans certaines occafions, comme à la mort de quelques per fonnes chères ; parce qu'alors on accufoit les Lares de n'avoir pas bien veillé à leur confervation, & de s'être laiffés furprendre par les génies malfaifans. Un jour Caligula fic jetter les fiens par la fenêtre, parce que, difoit - il, il étoit mécontent de leur fervice.

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