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On diftinguoit plufieurs for tes de Lares, outre ceux des maifons, qu'on appelloit auffi familiers, familiares; les Lares publics, qui préfidoient aux bâtimens publics, publici; les Lares de ville, urbani; ceux des carrefours, compitales; les Lares des chemins, viales; les Lares de la campagne, ruraLes; les Lares ennemis, hoftilii ou hoftiles; ceux qui avoient foin d'éloigner l'ennemi, les Lares de la mer, permarini: les douze grands Dieux étoient mis même au nombre des Lares. Afconius-Pedianus, expliquant le Diis Magnis de Virgile, prétend que les grands Dieux font les Lares de la ville de Rome. Janus, au rapport de Macrobe, étoit un des Dieux Lares, parce qu'il préfidoit aux chemins. Apollon, Diane, Mercure, étoient auffi réputés Lares, parce que leurs ftatues fe trouvoient au coin des rues ou fur les grands chemins. En général, tous les Dieux qui étoient choifis pour patrons & tutélaires des lieux & des particuliers; tous les Dieux dont on éprouvoit la protection, en quelque genre que ce fût, étoient appellés Lares. Properce nous dit que ce furent les Lares qui chaffètent Annibal de devant Rome, parce que ce furent quelques phantômes nocturnes qui lui donnèrent de la frayeur, Qa

donnoit aux Lares le nom gé néral de præftites, du latin præftare opem.

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Les Lares avoient un tem→ ple à Rome dans le champ de Mars. On les y honoroit fous le nom de Grondiles, c'eft à-dire grognans, comme font les porcs: c'eft Romulus qui leur donna ce nom, en mé moire de la truie qui avoit mis bas trente petits cochons en une feule fois. Ils avoient auffi une fête particulière, qui arrivoit le onze avant les ca lendes de Janvier. Macrobe l'appelle la folemnité des petites ftatues, celebritas figillariorum. On honoroit ces Dieux chaque jour dans les maifons particulières où il y avoit une espèce d'oratoire qu'on appelloit Laraire. Ce que dit Lampride du laraire d'Alexandre Sévère, mérite d'avoir place ici. Lorsque cet Empereur fe trouvoit dans les difpofitions néceffaires, il facri→ fioit le matin dans fon laraire, où il avoit placé les grands hommes que leur fainteté avoit fait mettre au rang des Dieux, à Apollonius de Tyane, Abraham, à Orphée, à Ale xandre-le-Grand, au Christ.

Il eft fingulier de trouver ce dernier nom parmi les di→ vinités d'un Prince païen. Ou tre ce laraire, il en avoit un autre où il mettoit les grands homunes qu'il n'avoit pas déï

fiés: tels étoient Virgile, Cicé ron, Achille & autres. MarcAurèle avoit auffi un laraire, où il mettoit les grands hommes, & ceux qui avoient été fes maîtres en différens genres de littérature il portoit tant d'honneur à fes maîtres, dit Lampride, fon hiftorien, qu'il tenoit leurs ftatues d'or dans fon laraire, & fe rendoit même à leurs tombeaux pour les honorer encore, en leur offrant des facrifices & des fleurs. Voy. Génies, Pénates.

LARENTALES, ou LAURENTALES, fête en l'honneur d'Acca Larentia, qui fe célébroit le dix avant les calendes de Janvier, hors de Rome fur les bords du Tibre.

LARENTIA. Voyez Acca Larentia.

LARISSE, ville de la Theffalie fur le Pénée, c'étoit la patrie d'Achille. Jupiter y étoit particulièrement honoré, d'où il fut furnomme Lariffius.

LARISSE, c'est le nom d'un bourg d'Ephefe, où Apol lon avoit un temple: c'eft pourquoi on le trouve quel quefois appellé Lariffeus ou Lariffenus.

LARISSEUS, ou LARISSIUS. Voyez Lariffe..

LARISSUS, rivière du Péloponnefe, entre l'Achaie & l'Elide. Paufanias dit que fur les bords de cette rivière étoit

un temple de Minerve Larifféenne.

LARVES; c'étoient, dans le fentiment des anciens, les ames des méchans qui erroient çà & là pour nuire aux vivans, & des spectres qui les effrayoient. Larve lignifie proprement un mafque ; & comme autrefois on les faifoit fi grotelques, qu'ils épouvantoient les enfans, on s'est servi de ce nom pour les mauvais génies que l'on croyoit capables de nuire aux hommes. V. Génies, Lares.

LASIUS, un des Princes de la Grece qui afpira à la poifeflion d'Hippodamie, il fut tué par Oenomaus.

LAT eft le nom d'une ftatue qui étoit adorée par les Indiens dans la ville de Soummat; elle étoit d'une feule pierre, haute de so braises, pofée au milieu d'un temple foutenu de 56 colonnes d'or maflif. Mahomet, fils de Se becteghin, ayant conquis cette ville, brifa l'idole de fês mains.

LATERANUS, Dieu des foyers: ce nom lui fut donnée, felon Arnobe, parce qu'anciennement on faifoit où l'on revetifloit le foyer d'une cheminée de briques, appellées en latin Lateres.

LATHRIA&ANAXAN, DRA, deux fceurs jumelles, filles de Therfandre, Roi de Cléone, époulèrent les deux

fils jumeaux d'Ariftodème, & après leur mort, eurent un autel dans le temple de Lycurgue, à Lacédémone.

LATIALIS, furnom de Jupiter, à qui les villes du Latium facrifioient dans les féries latines. Tarquin-le-fuperbe érigea à Jupiter Latialis une ftatue fur une haute montagne proche d'Albe, où fe tint, dans la fuite, l'affemblée des féries latines. Les Romains qui, dans un traité de paix, avoient exigé des Carthaginois qu'ils ne facrifieroient plus leurs enfans à Saturne, les Romains eux-mêmes facrifioient tous les ans un homme à leur Jupiter Latialis. Eufèbe cite Porphire, qui le rapporte comme une chofe qui étoit encore en ufage de fon temps. LATIAR, c'eft le nom de la fête inftituée par Tarquin en l'honneur de Jupiter Latialis. Tarquin ayant fait un traité d'alliance avec les Latins, propofa, pour en affurer la perpétuité, d'ériger un temple commun, où tous les Alliés, les Romains, les Latins, les Herniques & les Volfques s'affemblaffent tous les ans, pour y faire une foire & y célébrer ensemble des fêtes & des facrifices. Telle fut l'inftitution du Latiar. Tarquin n'avoit deftiné qu'un jour à cette fête. Les premiers confuls en ajoutèrent un autre,

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après qu'ils eurent conclu l'alliance avec les Latins: on en ajouta un troisième, lorsque le peuple de Rome, qui s'étoit retiré fur le mont facré, fut rentré dans la ville; & un quatrième, après qu'on eut appaifé la fédition qui s'éleva à l'occasion du confulat, auquel le peuple vouloit avoir part. Ces quatre jours étoient ceux qu'on appelloit Féries Latines; & tout ce qui fe faifoit pendant ces féries, fêtes, offrandes, facrifices, tout cela s'appelloit Latiar..

LATINUS, fils de Télémaque & de Circé. Voyez Télémaque.

LATINUS, Roi du Latium, étoit fils de Faune & de la Nymphe Marica. Il avoit eu de la Reine Amate un fils, que les deftins lui enlevèrent dans la fleur de fes jours. Il ne lui reftoit qu'une fille qui, dans un âge nubile, fe voyoir l'objet des vœux de plufieurs Princes de l'Italie. Ce fut alors qu'Enée aborda en Italie, &c vint demander à Latinus un petit coin de terre fur le rivage, pour s'y établir avec ses Troyens. Le Roi le reçut favorablement ; & se souvenant d'un Oracle qui lui avoit prefcrit de ne marier fa fille qu'à un Prince étranger, il fit alliance avec Enée, & lui offrit fa fille en mariage. Les Latins s'oppofèrent à cette al

liance, & forcèrent leur Roi à faire la guerre à Enée. Le Prince Troyen ayant eu tout l'avantage de cette guerre, de vint poleileur de la Princeffe & heritier du trône de Lati nus. Il regna quarante-fix ans. Voyez Lavinie.

LATIUM, on pays des Latins; c'étoit à peu près le pays que nous nommons aujourd'hui Campagne de Rome. Il fut aint nomme du mat latere, le cachers parce que, felon la fable, Saturne: ayant été chaffé du ciel par fon fils Jupiter, vint le cacher dans cette contrée de l'Italie, on regnoit Janus.

:

çur tant' de jaloufie, qu'eile perfécuta fa rivale avec fureur elle fit fortir de terre le ferpent Python, à qui eile confia la vengeance; & com mme. fi l'univers entier avoit épouté le reffentiment de Junon, Latone ne trouva aucun lieu où elle put accoucher ; car la Terre avoit jure qu'elle ne lui donneroit aucune retraite. Neptune, touche du trite fort de cette amante infortunee, fit fortir, d'un coup de fon trident, l'ifle de Delos, du fond de la mer. C'eft-là. que Latone, métamorphotée en caille par Jupiter, le rerie ra à l'ombre d'un olivier, mit: au monde fes deux enfans, Apollon & Diane.

LATMUS, montagne de Carte, famente par l'avanture fabniente d'Eudyimon. il y a Lucien, dans fon dialogue un endroit de cette montagne, des Dienx marins, fair aimi dit. Paufanias, qu'on appelle parter Iris & Neptune au fujer enicare la grotte d'Endymion de Latone..» Iris. Jupiter te LATÓBEUS,cet le » commande d'arrêter dette file nom. qu'on donnoits chez les » qui: flore fur la mer Egge. anciens Noriques, au Dien de » Neptune Pourquoi aca: la fanté d'etoir leur Elcula-Ins.. Pour fervin aur pe, ou peut-etre le nom de quelqu'habile medecin, quiis honoroient apres ta nort. Som nom (7) peut le fignifier,, s'il went des Grees & des Romains.

LATONE, fille du Titan Caceus & de Phoebé la feur, felon Heliode, ou fille de Saarne, felon Flomere,, fut aie mée de Jupiten. Junon en cont

ces de Latone, quii eft en travail d'enfant. Neptunes. » Quoi le Ciel & in ferme ne font pas fuffitans pour l

rendre a fervice Ins. La » colere de Junom lui farme

le Cieli: & in Terre a jur » de ne la print rearvoir ; fi »biem que cette ile, qui n'e » toit point alors au monde.

(4), De fora je porter, & Bles, la wiemeslu qui porte; la vie..

n'eft point obligée au fer»ment. Neptune. Arrête à ma »voix, ifle flotante, pour fer» vir à la naiffance de deux » jumeaux, qui feront l'hon»neur du ciel & les plus beaux » enfans de Jupiter. Que les » vents retiennent leur haleitandis que les tritons fe»ront paffer l'accouchée. Pour »le ferpent qui la pourfuit, » il fervira de trophée à ces » jeunes Dieux dès le point de → leur naissance. Va dire à Ju»piter que tout eft prêt, & » qu'il vienne quand il lui » plaira «<.

➜ne,

A peine Latone fut-elle accouchée , que la vindicative Junon, ayant découvert fa retraite, ne lui permit pas de goûter le repos dont elle avoit befoin: elle l'obligea encore de fortir de cette ifle, & d'emporter avec elle fes deux enfans à la mammelle. Après avoir long-temps erré à l'avanture, elle arriva en Lycie, où étant un jour accablée de laffitude & de foif, à cause qu'il faifoit fort chaud, elle pria des payfans, qui coupoient T'herbe d'un étang, de lui donner un peu d'eau pour appaifer la foif dont elle étoit dévorée; mais ceux ci non-feulement lui en refufèrent, mais même ils troublèrent l'eau pour lui ôter le moyen d'en pouvoir boire. Latone, pour punir cette méchanceté, invoqua Jupiter,

qui changea ces brutaux en grenouilles. Elle fe vengea d'une manière plus cruelle encore des mépris que Niobé lui témoigna. Voyez Niobé. Hérodote dit que Latone n'étoit que la nourrice Apollon, & qu'Ifis en étoit la mère. Selon cet historien, Latone , pour dérober Apollon aux perfécutions de Typhon, le cacha dans l'ifle de Chemnis, qui eft dans un lac auprès de Butes, où demeuroit Latone. Latone infpira auffi de tendres défirs au géant Tityus, & ne fut préfervée des entreprises de ce monftre, que par le courage & l'adreffe de fes enfans. Voy. Tityus.

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des

Latone, malgré la haine de Junon, fut admise au rang Déeffes en confidération de fes deux enfans, qui firent deux grandes divinités. Elle eut un temple dans l'ifle de Délos, auprès de celui de fon fils. Athènée en rapporte une hiftoire affez plaifante : Parménifque Métapontin, qui, par fa naiffance & par fes richeffes, tenoit le premier rang dans fon pays, ayant eu la témérité d'entrer dans l'antre de Trophonius, en punition de fa faute, ne pouvoit plus rire quelqu'occafion qu'on lui en donnât. Il confulta l'Oracle d'Apollon, qui lui répondit que fa mère, dans fa maison, lui rendroit la faculté de tire

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