Imágenes de páginas
PDF
EPUB

épris de fes faveurs,à fe couron ner de lierre,parce qu'il a la vertu d'empêcher qu'on ne s'enivre. On couronnoit auffi les poëtes de lierre, comme on le voit dans la première Ode d'Horace, & dans la feptième Eclogue de Virgile, fur laquelle Servius dit qu'on le faifoit, parce que les poëtes font confacrés à Bacchus, & font fujets à des enthoufiafines; ou bien, parce que l'éclat des beaux vers dure éternellement, & acquiert à leurs auteurs l'immortalité. Voyez Ciffon.

[ocr errors]

LIGDUS. Voyez Iphis. LIGÉE, une des Nymphes que Virgile donne pour compagnes à Cyrène, mère d'A

riftée.

LIGÉE (a), c'est auffi le nom d'une des Sirènes.

LILÉE, Naïade, fille du fleuve Céphife, donna fon nom à une petite ville qui étoit près de Delphes, du côté du mont Parnaffe, dans laquelle Apollon & Diane avoient chacun un temple.

LIMÉNÉTIS, furnom de Diane, qu'on lui donnoit lorfqu'elle préfidoit fur les ports; & fous cette idée, fa ftatue la représentoit avec une espèce de cancre marin fur la tête.

LIMENTINUS, ou

LIMENTINA, divinité qui préfidoit à la garde des portes, qui s'appellent en latin Limen.

LIMNADES, OU LIMNIADES, Nymphes des étangs & des marais (b).

LIMNATIS, autre furnom de Diane, qui étoit regardée comme la patrone des pêcheurs. On faifoit une fête en fon honneur, fous le nom de Limnatidie.

LIMNEUS. On trouve quelquefois cette épithète à Bacchus; mais à quel titre ? Préfidoit-il auffi aux lacs & aux étangs? Ce n'eft pas la fonction du Dieu du vin.. LIMNORIE, une des cinquante Néréides.

LIMONIADES ; c'étoient les Nymphes qui présidoient, aux prés (c).

LIMYRE, fontaine de Lycie qui rendoit des oracles, felon Pline, d'une façon fingulière : c'étoit par le moyen des poiffons. Les confultans leur préfentoient à manger; fi les poiffons fe jettoient deffus, c'étoit un augure favorable pour l'événement fur lequel on venoit les interroger; s'ils le refufoient, en le rejettant avec leurs queues, c'étoit la marque d'un mauvais fuccès.

(a) Myus, myeîz, fignifie qui a un fon doux & agréable, une voix

claire & argentine.

(b) Deur, un étang, un lac.

(c) De Amur, un pré.

LINIES, fêtes en l'honneur de Linus.

LINUS étoit fils d'Uranie & d'Amphimarus, fils de Neptune, felon Paufanias. Il fut le plus excellent muficien que l'on eût encore vû ; mais Apollon le tua, pour avoir ofé fe comparer à lui. Les habitans du mont Hélicon font tous les ans fon anniverfaire avant de facrifier aux muses. Linus fut pleuré des nations les plus barbares ; & Homère dit que Vulcain avoit gravé fur le bouclier d'Achille, entre plufieurs autres ornemens, un jeune muficien, qui chantoit fur fa lyre la mort de Linus.

LINUS, fils d'Apollon & de Therpficore, fut maître d'Orphée, & enfuite d'Hercule. Il apprit à ce dernier à jouer d'un inftrument de mufique qui fe touchoit avec l'archet. Ce difciple le tua. Voy. Hercule. On dit qu'il avoit écrit de l'origine du monde, du cours du foleil & de la lune, de la nature des animaux & des plantes. Il difoit, felon Diogène Laerce, que tout avoit été créé en un inftant. LION. Plutarque dit que le lion étoit confacré au Soleil; parce que de tous les animaux qui ont des griffes recourbées, c'eft le feul qui voit en naiffant, & parce qu'il dort fort peu, & les yeux ouverts mais c'est une fable,

Le lion étoit confacré à Vulcain, en Egypte, à caufe de fon tempéramment tout de feu. Les poëtes attèlent le char de Cybèle de deux lions, comme il paroît par plufieurs médailles. On portoit auffi une effigie de lion dans les facrifices de cette Déeffe; parce que les Galles, fes prêtres, avoient trouvé le fecret d'adoucir, & même d'apprivoifer des lions jufqu'au point de pouvoir les toucher & les careffer fans crainte, à ce que dit Varron. Les Léontins adoroient le lion, & en mettoient une tête fur leurs monnoies. Quant au lion de Némée, qu'Hercule tua, voyez Némée. C'est le lion dont les poëtes ont fait la conftellation du lion céleste. LIONS. Voyez Mithria

ques.

LIRIOPE, une des Nymphes Océanides, qui'eut Narciffe du fleuve Céphise : elle donna fon nom a la fontaine dans laquelle on feint que Narciffe fe noya. V. Narciffe

LISSA. Euripide, dans fon Hercule furieux, met la Déeffe Liffa au nombre des Furies, parce qu'elle infpiroit la fureur & la rage, d'où elle avoit tiré fon nom. Junon, dans ce poëte, ordonne à Iris de conduire cette Furie, armée de ferpens auprès d'Hercule, pour lui infpirer les fureurs qui lui firent enfin perdre la vie.

porte l'encens. Voyez Clyties
LIAGORE, une des
cinquante Néréides.
LIBATIONS, ceré-
monies qui fe faifoient dans
les facrifices des anciens où
le Pretre epanchoit du vin,
du lait, ou autre liqueur, en
T'honneur de la divinite a ia
quelle on facrifioit, & fouvent
le facrifice n'etoit qu'une fim-
ple libation: n
: mais les libations
accompagnoient toujours les
facrifices. Dans les commen-
cemens ce n'étoit que de l'eau
qu'on repandoit, lorfque l'u
fage du vin n'étoit pas établi,
ou ne l'étoit qu'en quelques
endroits. Alexandre immola un
taureau à Neptune; & pour
faire une offrande aux Dieux
marins, il jetta dans la mer le
vafe d'or dont il s'étoit fervi
pour faire les libations.

fe qui permet de faire tour ce qui plait.

LIBER, furnom de Bac chus qu'on lui donna, ou par ce qu'il procura la liberte aux villes de la Beotie ou parce qu'etant le Dieu du vin, il rend l'efprit libre de foucis, & fait qu'on parie librement. On y joignoit le mot Pater. Les Indiens donnoient autfi au foleil le nom de Liber.

LIBERA: il y avoit auffi une Deeffe Libera, qu'on croit être Proferpine. On la trouve. couronnee de feuilles de vigne, & accompagnant Bacchus. Il y a des monumens confacrés à Liber & à Libera ensemble, ces deux divinités ayant les memes fymboles. Ovide, en fes faites, dit que le nom de Libéra fut donne par Bacchus à Ariadne. Cicéron fait Libéra fille de Jupiter & de Ceres.

LIBENTINA, Déeffe du libertinage, dont le nom vient de libendo, felon Var- LIBERALES, fètes ron, d'ou fe font faits les noms qu'on célebroit à Rome, en de libido, libidinofus. Quel- Phonneur de Liber Pater, ou ques-uns prétendent que Li- de Bacchus. Elle étoit fixée bentine étoit un furnom de au 17 Mars. Saint Augustin (2) Venus, & que c'étoit à Ve- en parle comme de tetes pleinus Libentine que les filles, nes de la plus grande diffoquand elles devenoient gran- lution. Voici comme il s'exdes, confacroient les amufe- plique. » Varron dit qu'en cermens de leur enfance. Perfetains lieux de l'Italie on céparle de cet ufage dans fa fe- » lébroit des fêtes de Liber, conde Satyre. Plaute appelle cette Déelle Lubentin,la Déef

avec tant de licence, qu'on » révéroit en fon honneur des

(a) Liv, feptième de la Cité de Dieu ch. 21.

» figures infâmes, non dans le » fecret, pour épargner la pu» deur, mais en public, pour » faire triompher l'iniquité. » Car on les mettoit honora»blement fur un chariot, que » l'on conduifoit dans la ville, » après l'avoir d'abord pro» mené par les champs. Mais, » dans Lavinium, il y avoit » un mois entier pour les feules fêtes de Liber, pendant »lefquelles on difoit les plus » grandes faletés du monde, >> jufqu'à ce que le chariot eût » traversé la place publique, » & fût arrivé au lieu que >> l'on avoit destiné pour mettre ce qu'il portoit. Après » quoi il falloit que la plus » honnête dame de la ville al» lât couronner cet infâme dé»pôt devant tout le monde. » C'est ainfi qu'on croyoit >> rendre le Dieu Liber favo>>rable aux femences, & qu'on » espéroit détourner des terres » les charmes & les fortilé»ges «. Cette fête étoit différente des Bacchanales. Varron ajoute que de vieilles femmes, couronnées de lierre, fe tenoient affifes avec des Prêtres de Bacchus à la porte fon temple, ayant devant elles un foyer & des liqueurs, compofées avec du miel, & qu'elles invitoient les paffans à en acheter pour faire des libations à Bacchus en les jettant dans le feu. On mangeoit en

de

public ce jour-là, & chacun avoit la liberté de dire ce qu'il vouloit.

LIBÉRALITÉ, cette vertu eft personnifiée sur les médailles Romaines. C'est une femme qui, dans un revers d'Hadrien, répand une corne d'abondance: dans une autre, elle tient la corne d'abondance d'une main, & de l'autre une tablette marquée de points ou de nombres; c'étoit pour indiquer la quantité, ou de grains, ou de vin, ou d'argent que l'Empereur donnoit. Outre ces figures de la Libéralité repréfentée en femme, il y en a plufieurs autres où l'action même du Prince, qui fait fes libéralités au peuple, eft représentée. On appelle même ces médailles Liberalitas. Lè globe étoit auffi un des fymboles de la Libéralité. Voyez Globe.

LIBERATOR, Jupiter fe trouve, quelquefois appellé de ce nom dans les poëtes, lorsqu'il avoit été invo-. qué dans quelques dangers dont on croyoit être forti par fa protection.

[ocr errors]

LIBERTÉ, c'étoit une Déeffe, chez les Grecs, fous le nom d'Eleutherie. Mais fon culte fut bien plus célèbre chez les Romains, fi amoureux de la Liberté, qu'ils lui bâtirent plufieurs temples, & lui élevèrent un grand nombre de

ftatues. Tibérius - Gracchus confacra à la Liberté un temple dont les colonnes étoient de bronze, & où on voyoit de très-belles ftatues ; il étoit précédé d'une cour qu'on appelloit Atrium Libertatis. Les Romains, par un décret public, firent élever à la même Déeffe un temple pour flatter Jules - Céfar, comme fi leur liberté étoit rétablie par celui qui en fapa jufqu'aux fondemens. Mais, dans une médaille de Brutus, on voit la Liberté fous la figure d'une femme qui a un bonnet, fymbole de la Liberté, entre deux poiguards, avec l'inscription, Idibus Martiis, aux ides des Mars: c'étoit le quinzième de ce même mois où Brutus, Caffius, & les autres conjurés, tuèrent Jules- Céfar, pour rendre la liberté à la République Romaine. Dans d'autres médailles, c'est une femme qui tient de la main droite le bonnet, & de la gauche une pique ou une verge, dont les maîtres frappoient leurs efclaves, lorfqu'ils vouloient les mettre en liberté.

LIBÈTHRE, ville qui étoit autrefois au pied du mont Olympe, près de laquelle étoit la fépulture d'Orphée. Les Li

[ocr errors]

béthriens ayant envoyé à l'O racle de Bacchus en Thrace, pour fçavoir quelle destinée auroit leur ville, la réponse du Dieu fut, qu'auffi-tôt que le foleil verroit les os d'Or¬ phée, Libèthre feroit détruite, parce qu'on l'appellle en grec Sus (a). Les habitans crurent que l'Oracle vouloit dire un fanglier. Au refte, perfuadés qu'il n'y avoit point de bête au monde capable de renverfer une ville comme la leur, & que le fanglier étoit un ani→ mal qui avoit plus d'impétuofité que de force, ils demeu rèrent tranquilles, & ne tinrent pas compte de l'Oracle. Cependant, lorfqu'il plut à Dieu, dit Paufanias, d'exécuter fes deffeins, voici ce qui arriva. Un berger, fur l'heure de midi, s'étant couché auprès du tombeau d'Orphée, s'endormit, & tout en dormant, se mit à chanter des vers d'Orphée, mais d'une voix fi douce & fi forte, qu'on ne pouvoit l'entendre fans être charmé. Chacun voulut voir une chose fi fingulière ; les bergers des environs, & tout ce qu'il y avoit de gens répandus dans la campagne, accoururent en foule : ce fut à qui s'approcheroit le plus près du berger. A

(a) os, en grec, fignifie un porc, un fanglier, mais il fignifioit aufli un torrent nommé le Sus. De-là l'ambiguité de l'Oracle, & la méprife des Libéthriens.

« AnteriorContinuar »