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LITES; c'étoient, felon Homère, les Prières, filles de Jupiter (a). » Ces Déeffes, » dit-il, font boiteufes, ridées, » toujours, les yeux baiffés, » toujours rampantes & tou» jours humiliées; elles mar»chent toujours après l'injure; car l'injure altière, plei>>ne de confiance en fes pro» pres forces, & d'un pied lé»ger, les devance toujours » parcourt la terre pour ef» frayer les hommes, pendant » que les humbles Prières la >> fuivent pour guérir les » maux qu'elle a faits. Celui » qui les respecte & qui les » écoute, en reçoit de grands» fecours : elles l'écoutent, a » leur tour, dans fes besoins, » & portent fes vœux aux pieds » du grand Jupiter «.

LITHOBOLIE, c'eft le nom grec de la fête appellée la lapidation, dont nous avons parlé (b).

LITOMANTIE, espèce de TIE divination, qui fe faifoit par le moyen de plufieurs anneaux, qu'on pouffoit l'un contre l'autre, & dont le fon, plus ou moins clair, ou aigu, donnoit à connoître, difoit-on, la volonté des Dieux (c).

LITTORALIS. On trou

ve cette épithète, donnée à Silvain, dans un monument, où il paroît couronné de lierre, avec les cornes qui percent la couronne: apparemment qu'il étoit honoré fur le rivage de la mer en cette forme.

LITUUS, bâton augural, recourbé par le bout, que tenoient les Augures lorfqu'ils vouloient pronoftiquer fur le vol des oifeaux. Les Augures dont on a confervé la repréfentation, font toujours accompagnés du lituus. C'étoit auffi une efpèce de trompette courbée, & un figne militaire.

LOCUTIUS, le Dieu de la parole. Les Romains firent ce Dieu à l'occafion d'une voix qu'on entendit à Rome, diton, quelque temps avant que les Gaulois arrivaffent pour s'en rendre maîtres. Cette voix ordonnoit aux Romains d'avertir les magiftrats que l'ennemi approchoit. On ne douta point que ce ne fût la voix d'un Dieu; & on le nomma Locurius (d). On lui bâtit un temple dans la rue neuve parce que c'étoit l'endroit où la voix avoit été entendue.

LOIMIUS, furnom d'Apollon. Macrobe dit que les Lin

(a) Le mot Ar, fignifie fupplication, prières. (b) De Atos, pierre; & a, je jette. (c) De Niro, ce qui fait un fon clair & aigre. (d) Du verbe Loquor, je parle..

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diens honoroient Apollon Loimius (a) ; c'est-à-dire, furnommé de la pefte, mais de la pefte comme déja finie, parce que c'eft Apollon qui chaffe les maladies & la pefte.

LOTIS, Nymphe qui, pour éviter la violence que Priape lui voulut faire, pria les Dieux de la fecourir: elle fut changée en lotus.

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LOTOPHAGES, anciens peuples d'Afrique, qui habitoient la côte de Barbarie dans le golfe de la grande Syrte. Ulyffe ayant été jetté, par la tempête, fur la côte des Lotophages, envoya deux de fes compagnons, qui ne leur firent aucun mauvais traitement; ils leur donnèrent feulement à goûter de leur fruit de lotus. Tous ceux qui mangeoient de ce fruit, ne vouloient, ni s'en retourner, ni même donner de leurs nouvelles ils n'avoient d'autre envie que de demeurer-là avec ces peuples, & de vivre de Lotus dans un entier oubli de leur patrie. Il fallut ufer de violence pour les faire revenir dans leurs vaiffeaux. Les Lotophages étoient ainfi appellés, parce qu'ils vivoient du fruit de Lotus (b).

:

LOTUS. On voit fouvent,

(a) De λ, peste.

dans les monumens Egyptiens, Ifis affife fur une fleur, qu'on appelle ordinairement la fleur du lotus. Plutarque (c) dit que les Egyptiens peignent le foleil naiffant de la fleur du lotus; & en effet, on le trouve ainfi peint en jeune homme, avec une couronne radiale affis fur cette fleur; non pas qu'ils croient que le foleil foit né ainfi, mais parce qu'ils repréfentent allégoriquement la plupart des chofes. Ce lotus eft une plante aquatique qui croît dans le Nil, & qui porte une tête & une graine à peu près comme le pavot; elle fe trouve dans les mystères des Egyptiens, à caufe du rapport que les peuples croyoient qu'elle avoit avec le foleil, à l'apparition duquel elle fe montroit d'abord für la furface de l'eau, & s'y replongeoit dès qu'il étoit couché: phénomène d'ailleurs très-commun à toutes les espèces de nymphes ou plantes aquatiques. Cette fleur de lotus étoit auffi confacrée à Apollon & à Venus, puifqu'elle accompagne quelquefois leurs ftatues.

Il y a une autre espèce de lotus, que nos botanistes appellent Perfea, qui croît aux environs du Grand - Caire &

(b) De λόγος & τάγομαι. je mange. (c Dans fon Traité d'Ifis & d3Ofiris. Tome II.

D.

:

fur la côte de Barbarie; elle a des feuilles très-femblables au laurier, mais un peu plus grandes fon fruit eft de la figure d'une poire, qui renferme une espèce d'amande ou noyau, ayant le goût d'une châtaigne. La beauté de cet arbre, qui eft toujours verd, l'odeur aromatique de fes feuilles, leur reffemblance à une langue, & celle de fon noyau à un cœur, font la fource des myftères que les Egyptiens y avoient attachés, puifqu'ils l'avoient confacré à Ifis, & qu'ils plaçoient fon fruit fur la tête de leurs Idoles, quelquefois entier d'autres fois ouvert pour faire paroître l'amande. Cette defcription, qui est d'un moderne (a), approche beaucoup de celle que Polybe a donnée de cette espèce de lotus. L'auteur Grec ajoute que, quand le fruit eft mûr, on le fait fécher, & on le broie avec du bled: en le broyant avec de l'eau, on en tire une liqueur qui a le goût du vin mêlé avec du miel. C'est cette liqueur qui parut fi agréable aux compagnons d'Ulyffe qu'ils ne voulurent point quitter le pays qui produifoit cette précieuse plante.

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LOUP. Les Egyptiens avoient en vénération cet ani

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mal, parce qu'ils croyoient qu'Ofiris s'étoit fouvent déguifé en loup. Le loup étoit même adoré à Lycopolis, qui fignifie la ville du Loup. Cet animal étoit confacré à Apollon, parce que le loup, diton, a la vûe fine & perçante. Mais Paufanias en donne une meilleure raifon. » Il y avoit » dit-il, près du grand autel » d'Apollon, à Delphes, un » loup de bronze : c'étoit une » frande faite par les habitans » de Delphes eux-mêmes. On » dit qu'un fcélérat, après avoir » dérobé l'argent du temple » alla fe cacher dans l'endroit » le plus fourré du mont Par» naffe. Là s'étant endormi » un loup fe jetta fur lui & le » mit en pièces. Ce même >> loup entroit toutes les nuits » dans la ville, & la remplif» foit d'heurlemens. On crut » qu'il y avoit à cela quelque » chofe de furnaturel: on fui» vit le loup, & on retrouva » l'argent facré, que l'on re» porta dans le temple «. En mémoire de cet évènement on fit faire un loup de bronze, pour le confacrer au Dieu de Delphes. Voyez Lycogène, Macédo.

LOUVE, nourrice de Rémus & Romulus. Ces deux enfans jumeaux, enfans jumeaux, dit Virgile,

(a) M. Mahudel, dans les Mémoires de l'Académie des Belles Let

tres.

fuçoient fes mammelles, ba dinoient fans crainte autour de la bête féroce, qu'ils regardoient comme leur mère, &. qui, tournant la tête, les caroiffoit avec fa langue. C'étoit la tradition populaire des Romains. V. Acca Larentia. Cette louve le trouve fouvent dans toutes fortes de monumens Romains, avec les deux enfans qui tetent. Telle eft cette belle statue du Tibre, copiée fur l'antique à Rome, que l'on voit dans le jardin des Tuileries.

Plutarque, dans fes parallèles, raconte un fait à peu près femblable arrivé dans l'Arcadie. Philonomé, fille de Nyctimus & d'Arcadie, alloit d'ordinaire à la chaffe avec Diane: Mars, prenant la forme d'un berger, s'accofta de Philonomé; elle en devint groffe, & accoucha de deux garçons : craignant l'indignation de fon père, elle les jetta dans l'Erimanthe. Les enfans tombèrent dans un chêne creux où une louve fe tenoit avec fes petits. La louve leur donna la mammelle. Le berger Tyliphe, qui s'en apperçut, prit les deux enfans, les éleva, & les nomma Lycaftus & Parrhafius: ils fuccédèrent à leur aïeul au royaume d'Arcadie.

LOXO, fille de Borée &

(a) De luere expier,

d'Orithye.

LUA, divinité Romaine qu'on invoquoit à la guerre. Tite - Live, liv. 8, dit qu'après un combat contre les Volfques, le Conful qui commandoit l'armée Romaine confacra & voua à la Déeffe Lua les armes des morts qui se trouvèrent fur le champ de bataille. On croit que c'étoit la Déeffe des expiations (a); & que cette offrande étoit pour expier l'armée victorieufe, pour le fang humain répandu. LUBENTÍN. Voyez Libentina.

LUCARIES & LUCERIES, fêtes Romaines qui prenoient leur nom de Lucus, bois facré. Ce bois facré, où se faifoient les Lucaries, étoit entre le chemin appellé Via falaria, & le Tibre. Les Romains célébroient-là cette fête, en mémoire de ce qu'ayant été défaits par les Gaulois, ils s'étoient cachés dans ce bois, & y avoient trouvé un afyle affuré. Plutarque dit qu'on payoit ce jour-là les comé→ diens, de l'argent qui provenoit d'une coupe qu'on faisoit dans ce bois facré. D'autres tirent l'origine de cette fête des préfens de monnoie qu'on faifoit à ces bois facrés, & qu'on appelloit luci. Ces fêtes le célébroient au mois de Juillet.

LUCÉRIUS, furnom donné à Jupiter, comme à l'auteur de la lumière (a). LUCIFER; c'eft le nom que les poètes donnent à l'étoile de Venus, lorfqu'elle paroît le matin; comme elle paroît avec l'aurore, on a dit que Lucifer étoit né de l'Aurore; on le fait auffi le chef & le conducteur des aftres: c'est lui qui a soin des chevaux & du char du Soleil, qu'il attele & qu'il détele avec les Heures. Enfin, on lui donne des chevaux blancs.

LUCIFERA, furnom de Diane. Les Grecs invoquent Diane Lucifera pour l'accouchement, dit Cicéron, de même que nous invoquons Junon Lucine. Diane, fous ce titre, eft la même que Diane Lune: elle porte le croiffant fur la tête, & un flambeau élevé à la main; elle eft auffi couverte d'un grand voile tout parfemé d'étoiles. Voy. Lune. On donnoit auffi ce furnom à Hécate. Voyez Hécate.

LUCINE, Déeffe qui préfidoit aux accouchemens des femmes, & à la naiffance des enfans. Tantôt c'eft Diane & tantôt Junon; mais plus fouvent Junon. Quelques-uns en ont fait une Déeffe particulière, fille de Jupiter & de Junon, & mère de Cupidon,

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fuivant un ancien poëte cité par Paufanias. Ce mot Lucine vient de lux, lumière, parce que c'eft elle, dit Ovide, qui donne le jour, la lumière aux enfans; ou bien de lucus, bois facré, parce que fon temple étoit dans un bois. On la repréfentoit comme une Matrone qui tenoit une coupe de la main droite, & une lance de la gauche; ou bien afsise sur une chaise, tenant de la main gauche un enfant emmailloté ; & de la droite, une espèce de fleur-de-lys. Quelquefois on lui donnoit une couronne de dictamne, parce qu'on croyoit

autrefois que cette herbe facilitoit l'enfantement, & procuroit aux femmes une prompte & heureuse délivrance. Ou nommoit cette Déeffe Ilithie › Opigene, Olympique ; &, fous ce dernier nom, elle avoit un temple chez les Eliens, dont la Prêtreffe étoit annuelle. Voy. encore Alcmène, Galanthis, Natalis.

LUCINIENNE, Junon avoit un autel à Rome fous ce nom, qui paroît être le même que Lucine. On dit que les-cendres qui y restoient du facrifice, defneuroient immobiles, quelque vent qu'il fit.

LUNDI, ce fecond jour de la semaine fe trouve per

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