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A

MONSEIGNEUR

HENRY FEYDEAU

DE BROU,

EVÊQUE D'AMIENS.

M

ONSEIGNEUR,

L'Ouvrage que je prens la liberté de vous
prefenter, vous appartient par bien des titres.
F'ai reçu en plufieurs occafions des mir.

vous,

ques fingulieres de votre protection & de votre bonté. Je fuis, depuis plufieurs années, employé au gouvernement d'un Mo naftere de votre Diocefe: j'y ai travaillé, pour ainsi dire, fous vos yeux. L'accès que vous avez bien voulu me donner auprès de MONSEIGNEUR; le respect & la foumillion que je dois à ce que vous êtes ; peutêtre plus encore la confiance que j'ai dans vos vives lumieres, m'ont porté à vous propofer mes idées. Vous ne les avez pas defapprouvées, vous m'avez même encourage à les fuivre. Il vous a paru,& vous m'avez fait l'honneur de me le dire, auffi-bien que feu Monfeigneur l'Evêque de Meaux Prelat d'immortelle memoire, que l'Eglife en pourroit retirer quelque utilité : Qu'il étoit bon de montrer que les Rits Ecclefiaftiques ne font pas moins refpectables par leur antiquité,& édifians par leur fimplicité, que par les pieufes applications qu'on en fait, & les heureux rapports que l'on y trouve:Que ces deux manieres de les expliquer, ne font point opposées,que pourètre differentes, elles ne font point contraires, que l'une même fert de fondement à l'autre:& qu'enfin, après que la Tradition unanime des faints Peres, nous a appris à chercher dans les divines Ecritures, le fens litteral & le fpirituel, on peut, fans craindre de s'égarer, fuivre ces deux routes, dans l'in

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terpretation des pratiques & des Cérémonies de l'Eglife. C'eft, MONSEIGNEUR ce qu'il m'eft permis tout au plus de rechercher & d'étudier; mais c'est à vous qu'il appartient de l'apprendre & de l'enfeigner aux Fideles. Dieu vous a fait dépofitaire de la vérité, il vous a donné l'autorité pour l'annoncer, & les talens pour la faire admirer, respecter & recevoir. Par ces talens, je n'entens pas feulement cette Eloquence, qui fait depuis longtemps honneur à l'Eglife; & qui, dès vos premieres années,vous a attiré l'eftime duplus grand Roy du monde:J'entens encore cette fuperiorité de genie, qui voit les chofes dans leurs premiers principes, & qui les fuit dans leurs conféquences les plus éloignées : Un efprit également vif& folide, d'où naissent des jugemens toujours prompts & toujours sûrs: une application continuelle aux fciences, qui ne vous a point détourné de l'étude des hommes. Vous joignez, MONSEIGNEUR, à ces grandes qualitez le zele qui fait les mettre en œuvre. Le vafte Diocefe que le fouverain Pafteur a confié à vos foins, en fait une heureuse expérience: Il vous occupe › tout entier: Rien ne vous en diftrait; ni la proximité de la Cour, ni les defirs d'une Fa mille illuftre qui vous eft chere.

A qui pourrois-je confacrer mon Ouvrage

avec plus de fureté pour l'Eglife & pour mois L'Eglife fera conftamment édifiée de mon Livre, fi vous continuez à l'approuver ; & fi vous y trouvez à redire,j'en fuis difculpé, par la profeffion fincere que je fais de le foumettre, fans aucune referve, à votre jugement & à vos lumieres. Je fuis avec un profond respect,

MONSEIGNEUR,

A. S. Pierre d'Abbeville,

le i. d'Avril 1706.

Votre tres- humble & tres-obeiffant ferviteur CL. DE VERT

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