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traordinairement: mais comme ces vices ne fe rétabliffent point par aucuns remedes, & que ceux que l'on fait ne font que pour prévenir la fluxion & l'inflammation, on aura recours aux chapitres 8. & II.

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4. De la dilatation non-naturelle de la Pupille. Il ne me refte donc plus que de parler De la dilataMYDRIA. tion de la pupille, a de fon rétrécißement ou conftriction, b & d'éxaminer fi nos Auteurs ont eu raifon de mettre PHTHISIS. ces divers états de la pupille au nombre de fes maladies. J'ay fait connoître au chapitre 8. de la defcription de l'œil que la pupille fe dilatoit & fe refferroit suivant les differents états de la lumiére, & fuivant les éloignements differents des objets; & au chapitre 21. j'ay donné la raison de ces divers changemens. Ce n'eft donc point de cette dilatation de la pupille, & de cette constriction dont j'entens parler ici, puifquelles font naturelles & néceffaires pour perfectionner la vifion; ni de ces autres extenfions & conftrictions de la pupille qui en de certaines perfonnes excédent l'état ordinaire dés leur naiffance ; mais bien de cette affection nonnaturelle de la pupille, par laquelle elle se dilate extraordinairement, & demeure ainfi dilatée fans fe refferrer; & de cette autre affection par laquelle elle se resferre fi fort que fouvent elle ne paroît que comme un point noir, dont la caufe de l'une & de l'autre affection fe rencontre dans l'œil même, & fans qu'au refte la couleur noire de la pupille foit changée.

Pour fçavoir fi La dilatation de la pupille est une maladie de l'uvée même, ou fi c'est un symptome d'autres

maladies, il faut auparavant fe remettre en memoire toutes les maladies principales ou j'ay fait remarquer que la pupille demeuroit dilatée, & cnfuite examiner fi cette dilatation arrive en d'autres occafions & quelle en eft la cause.

Dans le chapitre 17. de la 1. partie, en parlant des fignes De la protuberance du criftallin, j'ay fait voir que la pupille fe dilatoit & reftoit ainfi dilatée sans se resferrer, & que la caufe de cette dilatation venoit de ceque le cristallin augmentant en volume s'avançoit en devant, & que s'appuyant fur l'uvée, il la poussoit en devant, l'étendoit & l'empêchoit ainsi de se resserrer. J'ay fait encore voir dans le chapitre 18. en parlant des fignes De la cataracte branlante, que dans fon commencement, la pupille paroiffoit plus dilatée qu'à l'ordinaire, à cause du dépoft d'humeurs, qui groffiffant vitré, fait que le cristallin eft porté en devant

le

corps fur l'uvée.

Dans le chapitre 21. j'ay fait connoître que le cristallin étant déplacé & s'appuyant contre l'uvée, étoit la cause de la dilatation de la pupille.

Or dans ces trois rencontres & dans quelques autres maladies mixtes ou la pupille fe trouve plus dilatée quelle ne le doit, fa couleur noire n'étant point changée dans le commencement, on dit dabord que la maladie eft une fimple dilatation de la pupille quand on fe hâte trop de qualifier la maladie : mais quand dans la fuite on voit la pupille changer de couleur, on change en même tems de fentiment, & on juge alors qu'il y a une autre maladie principale, &

que

la dilatation de la pupille n'eft qu'une maladie

acceffoire.

Dans le chapitre premier de cette 2. partie en par lant de L'étendüe non-naturelle du corps vitré, caufée par un dépoft d'humeurs naturelles, j'ay fait auffi remarquer que la pupille fe dilatoit beaucoup plus qu'à l'ordinaire, fans fe refferrer que tres peu & tres difficilement & j'ay attribué la caufe de cette dilatation à l'étendue du corps vitré qui fait avancer le cristallin en devant & le preffe contre l'uvée.

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C'eft principalement cette maladie ou l'on prend l'ombre pour le corps, je veux dire, le symptome pour la maladie principale: parceque ne voyant rien d'étrandans l'œil, hors cette dilatation, on croit que ce n'eft qu'un vice de l'uvée, & dautant plus que les ma lades fe plaignent d'une diminution de vue que l'on attribüe aisément à cette dilatation de la pupille. Mais fi on fait attention a ceque je viens de dire, on fe relevera de cette erreur, & on connoîtra que cette extension n'est qu'un symptome qui fuit l'étendüe non-naturelle du corps vitre: & fi on fe remet en memoire ceque j'ay dit à la fin de la feconde observation du chapitre 14 de la 1. partie, on connoîtra que quoi que la pupille foit dilatée, on voit également les objets proches, & qu'il n'y a que les éloignez que l'on voit un peu plus confufément; & qu'ainfi cette diminution de vüe, n'a point d'autre caufe que celle que jay énoncée au chapitre premier, où j'ay parlé plus amplement de l'extenfion du corps vitré.

La pupille fe dilatoit encore extraordinairement dans

la maladie que je décriray au chapitre suivant, & ce par la même caufe que deffus.

Enfin elle fe dilate dans ceux qui font travaillez d'accez épileptiques, & de convulfions générales ou de l'œil feul, dans les femmes ou filles travaillées de fuffocations hysteriques ou de vapeurs fimples, & dans beaucoup d'autres maladies qui ne font point exemptes de convulfions : & cela parceque dans toutes ces rencontres, les muscles des yeux fe retirant violemment vers leur principe, retirent le globe de l'œil au fond de l'orbite, le preffent par confequent & l'applatiffent; vitré & le criftallin fe trouvant alors dans corps un état violent, flüent & s'avancent du côté de la moindre résistance; ainfi s'appuyants contre l'uvée, ils l'étendent, & dilatent extraordinairement fon trou, qui demeure ainsi dilaté tant que ces accez subsistent, & qui fe remet dans fon état naturel quand ils ceffent.

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Voila toutes les maladies ou j'ay observé que la pupille fe dilatoit, n'ayant jamais rencontré de dilatation qui n'ait été caufée par l'une ou l'autre de ces maladies. Je laisse donc à prefent au Lecteur à juger fi on peut dire que la dilatation de la pupille foit une maladie de l'uvée même, ou fi ce n'est pas plûtôt fymptome d'autres maladies; puifque cette membrane ne s'étend, & que fon trou ne fe dilate extraordinairement, que lorfquelle eft preffée par le cristallin & par le corps vitré: & fi enfin nos Auteurs ont eü raifon de propofer des remedes pour remettre la pupille dans fon état naturel.

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5. De la conftriction non-naturelle de la Pupille. A l'égard De la conftriction de la Pupille, il n'en eft pas de même : elle eft quelques-fois un vice de l'uvée même, & quelques fois auffi, elle est un symptome d'autres maladies.

J'ay toûjours remarqué que la pupille se rétrécit plus quelle ne doit dans Les cataractes purulantes, comme je l'ay dit au chapitre 19. de la premiére partie en parlant des fignes de ces fortes de cataractes, & dans toutes les autres maladies ou il y a un pus malin amaffé au dedans de l'œil; & cela parceque la partie de l'uvée qui forme l'iris, étant en quelque maniére altérée par le voifinage & l'attouchement du pus qui fe trouve au deffous, fes fibres fe relâchent, elle fe ride & s'affaise, & fon trou se rétrécit extremement, même fouvent la couleur naturelle de l'iris fe change en une mauvaise.

Elle se refferre dans l'Atrophie de tout l'œil`, de quelque maniére quelle arrive, dans Sa paralyfie, & dans quelques inflammations, des parties intérieures de l'œil, & qui font communes à l'uvée; parceque dans toutes ces maladies, les fibres qui fervent à dilater la pupille étant fans action, elles fe relâchent, ainfi la pupille se

refferre.

L'on m'objectera peut être ici que dans les tenebres, ou quand nous avons les yeux fermez, ou quand nous dormons, nos pupilles fe dilatent beaucoup ; & que comme il eft vrai-femblable que cela n'arrive que parceque les fibres de l'uvée fe relâchent, c'est à tort que j'avance que ce rélâchement de fibres eft une cause du rétréciffement de la pupille.

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