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pour arrêter le fang s'il ne flüé que lentement, & s'il Hlue abondamment on y mettra avec le charpy Des poudres de maftich, de gomme Arabique de bol d'Armenie & meflées par parties égales, qui ne manqueront pas d'arrêter le fang, & par deffus on appliquera des compresses trempées dans le deffenfif fait Avec le blanc d'œuf, l'huile rofat, le vin & le bol, que l'on contiendra avec le bandage ordinaire.

On préviendra l'inflammation & la fiévre par la faignée du bras, les lavements émollients & rafraichissants & par un regime de vivre exact.

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Dans le fecond ou troifiême panfement & dans les fuivants on se servira du digestif fait Avec la térébenthime, le jaune d'œuf le miel rofat, continuant par deffus le deffenfifs fufdit. Et quand la fuppuration fe fera, on ajoûtera à ce digeftif Les poudres d'ariftoloche d'aloës, pour mondifier, ou bien on fe fervira Du mondificatifs d'ache, ou autre femblable, & au lieu du deffenfif on trempera les compresses dans la fomentation décrite au chapitre précédent.

Et quand les chairs feront mondifiées & quelles auront fuffisamment pouffé, on les deffeichera & cicatrifera à la maniére des autres playes.

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Quand l'œil eft entiérement hors de l'orbite, les douleurs & l'inflammation ne font fi à craindre : que lorsqu'il reste enfuite de quelque coup pour les raifons que j'ay dites au chapitre précedent: & c'eft pour cela qu'on traite la playe`restante à peu près à la maniére des playes contufes, n'y ayant point d'autres indications à prendre, excepté qu'il ne faut pas procurer

une

une grande fuppuration, à caufe du voifinage des os, & de ceque l'orbite eft fort dénué des parties charnues.

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6. Des Playes des Yeux de leurs Contufions.

CHAPITRE XI.

Uifque dans les trois chapitres précédents j'ay traité des défordres qui arrivent à tout le globe de l'œil par de violentes causes extérieures, j'ay crû devoir parler enfuite de fes moindres playes & contufions, pour le rapport quelles ont entr-elles, tant à l'égard de leurs fymptomes, qu'à l'egard des vües que l'on doit avoir pour leurs traitement: quoique cependant, pour fuivre l'ordre que je m'étois propofé, j'aurois dû les dans les lieux ou je traite des maladies de chaque ranger

particule.

Les Playes des yeux, de leur nature ne font pas mortelles, puifque la plupart de ceux qui sont blessez en ces parties guériffent; cependant elles font tres mauvaifes & tres dangereufes, non-feulement pour la perte de la vie qui eft fouvent inévitable; mais pour les fymptomes fàcheux qui les peuvent fuivre, comme fluxion, inflammation, douleur, veilles, delyre & autres. Pourvû que les playes de l'œil ne foient pas bien grandes, quelles ne changent point la difpofition des parties intérieures, quelles ne foient point fituées fur la cornée transparente vis-à-vis de la pupille, & quelles guériffent promptement & fans autres fâcheux accicents, elles ne détruifent pas toûjours la vue, quoi, quelles pénétrent quelques-fois la cornée, & qu'il s y

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Voyez le Symptome qui fuit cette rétraction an chap. 2. de la 3. parti.

faffe épanchement de l'humeur aqueuse.

,

Mais quand elles font confiderables, quelles changent la difpofition des parties intérieures, quelles occupent la plus grande partie de la cornée transparente; ou quoique petites, quand l'inflammation, la fluxion, la douleur & autres accidents font grands elles font prefque toûjours fuivies de la perte de la vue: & cela, ou à caufe des grandes cicatrices qui reftent, ou pour les ulcérations, abcez, ou grandes fuppurations qui furviennent, & qui font fouvent les caufes de la deftruction de cet organe.

Les playes caufées par des inftrumnets piquants ou tranchants font plus aifées à guérir, proportion gardée, que celles qui font faites par des inftruments contondants.

Celles qui font faites entre le globe de l'œil & l'orbite, fans féfion des muscles ou des nerfs, se guérissent affez promptement fans être fujettes à beaucoup d'accidents: mais quand les muscles ou les nerfs font offensez, ou l'œil se retire plus d'un côté que de l'autre, a ou il arrive paralyfie à l'œil, ou il se forme des abcez dont les fuites font fouvent fort fâcheuses.

Et fi ces playes paffent outre, foit quelles n'offenfent point le globe ou quelles l'offenfent, elles caufent quelques-fois une mort fubite, à caufe que les os qui forment le fond de l'orbite, étant fort minces, ils ne peuvent arrêter la violence du coup, & empêcher que le cerveau ne foit offenfé.

Pour guérir les playes des yeux, on doit prévenir la fluxion, l'inflammation & la douleur, qui font les plus communs fymptomes qui les accompagnent & qui don

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nent naiffance aux autres; par la faignée du bras du côté de l'œil malade & reïterée fuivant les forces du bleffé & la grandeur de la playe; par un regime de vivre fort exact; par les frequents l'avements, & par les autres remedes généraux propofez ci-devant & dont je traiteray plus à fond en parlant de l'ophthalmie.

On prévient auffi la fluxion, l'inflammation & la douleur en ôtant les corps étrangers, s'il y en est resté quelqu'un fiché dans l'œil, ou entre le globe & les paupières, & par les remedes ci-apres propofez.

Si les Corps étrangers font groffiers & fenfibles, on les ôte avec des petites pincettes quand ils font fichez dans la cornée ou ailleurs; & quand ils font entre le globe & les paupières, on les fait fortir avec le bout d'une feuille de mirthe, ou avec une mêche de linge. Si ce font Quelques petits éclats pointus de pierre ou d'autres corps durs, qui foient fichez fur le globe, comme cela arrive quelques-fois aux Meusniers en batant leurs meûles & à d'autres ouvriers, & qu'on ne les puisse faire fortir par les moyens fufdits, à cause de leur petitesse & de l'instabilité de l'œil, on prend le quart ou environ d'un tuiau de paille de la longueur d'un doigt, on le paffe plufieurs fois, pour le rendre fouple & uni, entre l'ongle du poûce & le doigt indice, la fuperficie intérieure étant du côté du pouce, on tient enfuite une de fes extrémitées entre le grand doigt & le doigt indice, & l'autre extrémité entre le méme doigt indice & le poûce, & on forme par ce moyen une anfe avec laquelle on ôte ces éclats en ratiffant doucement l'œil en l'endroit où ils font fichez, & tenant la paupière supérieu

re bien ouverte ou même renversée si on peut. Mais fi ce ne font que Quelques pouffieres ou petits fables, on en nettoye l'œil en ouvrant la paupiére fupérieure & verfant dedans Quelques goutes d'eau rofe ou d'autres eauës ophthalmiques : ou on prend avec le poûce & le doigt indice les cils de la paupière fupérieure, & les tirant en bas on étend la paupière, puis fermant l'œil fain, on commande au malade de ciller l'œil bleffé, & à la faveur de ce mouvement & des larmes, ces petits corps font entrainez dehors: ou bien on introduit Un grain d'orvale, entre le globe & la paupière fupérieure, qui en s'enflant à caufe de l'humidité qui le pénétre, écarte la paupière du globe, & par le mouvement de l'œil, il roûle par differents endroits fans le pouvoir blesser, & les petits corps font ou entrainez par les larmes, ou ils s'attachent à ce grain autour duquel il s'eft formé un muccilage, & fortent avec lui.

A l'égard des remedes topiques, foit que la playe foit grande ou petite, foit quelle foit contufe ou non, ou foit quelle foit dans la cornée ou feulement dans la conjonctive, & quelle pénétre dans l'orbite, on doit dabord couler dans l'œil Du fang de pigeon, que l'on tire fous l'aîle, Ou du lait de femme, nouvellement trait ou De celui de vache, dans leque on a fait infuser Un peu de faffran, qui font les remedes les plus familiers & les plus propres pour conferver la température naturelle de cet organe, pour empêcher l'inflammation & la douleur, & pour difpofer par une douce fuppuration la reünion des membranes divifées ; & par deffus l'œil appliquer des compresses trempées dans le

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