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ladies fufdites, & feulement par une legere fluxion d'humeur acre, qui par les prompts défordres quelle cause aux vaiffeaux & membranes extérieures de la conjonctive, donne auffi-tôt naissance à l'ongle; mais cela eft beaucoup plus rare.

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L'Ongle adipeux, n'eft point sujet à devenir malin : Le membraneux le variqueux, au contraire, quand ils font caufez ou abbreuvez par une fluxion habituelle d'humeur acre ou falée, deviennent quelques fois fi malins, qu'ils ne font traitable ni par les remedes ni par l'opération: même le. variqueux fans être abbreuvớ de cette humeur le devient fouvent, à cause du sang qui en féjournant dans les vaiffeaux s'y grumelle, s'y feiche, s'y aigrit, & acquiert quelques-fois un degré de virulence capable d'altérer les parties voisines; d'où vient auffi que le Sebel, est le plus fâcheux des trois efpeces d'ongle.

On demendera peut-être pourquoi l'ongle commence plûtôt au grand angle de l'œil qu'au petit, ou à la rácine des paupières ? On ne peut rendre une raison anatomique affez probable, en difant que le plus grand nombre de vaiffeaux que la conjonctive reçoit venant du côté du grand angle, cette membrane doit auffi recevoir plus de nourriture de ce côté là, comme on remarque effectivement dans beaucoup de personnes quelle y eft plus épaiffe, & qu'ainfi quand ces vaiffeaux font affectez par quelqu'une des caufes ci-deffus, l'ongle à plus d'occafion de s'y former.

L'ongle dans fa naiffance demeure quelques-fois en un certain état de grandeur fans augmenter & fans ap

porter aucune incommodité pendant le cours de la vie,. comme on le voit affez fouvent dans des perfonnes qui en portent depuis un tres long-tems. A ceux-là il ne leur faut aucuns remedes.

Quelques-fois auffi à l'occafion d'une nouvelle inflammation, il pullule de nouveau & groffit enfuite confidérablement.

Quand il est nouveau & médiocre, on le guérit quelques fois par les remedes, ou le moins on le

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diminue & on l'empêche de croître : mais quand il eft confirmé, & qu'il eft fi augmenté qu'il commence à couvrir la cornée transparente, les remedes n'y font plus rien, & il n'y a que l'opération qui le puiffe guérir. Pour être traitable par l'opération, il faut qu'il foit fans douleur, qu'il foit blanc, qu'il foit molaffe, & obeïffant quand on le touche, & qu'il ait cependant affez de consistence pour réfifter fans fe rompre. Et fi fa base est étroite, & qu'il n'adhére que par les deux extremités, fe féparant aifément dans fon milicu, il obeïra, encore plûtôt à l'opération.

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en le

Ainfi l'ongle adipeux eft difficile à enlever pération, à cause qu'il eft tres fujet à se rompre foûlevant. Et celui qui eft gros & renverfé, éminent, endurci, inégal, noirâtre, ou de diverfe couleur, douloureux & dont la douleur fe communique aux tempes, est absolument incurable, parcequ'il est malin & chancreux : & le febel qui eft le plus fujet à toutes ces mauvaises qualitées, quand il les 2, il eft pareillement incurable.

Pour parvenir à la cure de l'ongle, s'il est traitable

par les remedes, je veus dire s'il eft médiocre & recent, on doit avoir en vue de l'attenuer & confommer

fi on le peut, ou tout au moins de faire en forte de le deffeicher & emmaigrir pour l'empêcher de croître davantage; cequi s'execute par l'un ou l'autre des remedes fuivants.

On fait un collyre fec Avec un fcrupule d'os de feiche, un demi fcrupule de cristal fin, quinze grains de vitriol blanc, une demie drachme d'iris de Florence, une drachme de fucre candit, qu'on reduit en poudre tres fubtile, dont on répand quelques grains fur l'ongle, ou avec les doigts, ou par le moyen d'un tuïau de plume, & cela trois ou quatre fois par jour; obfervant de laver l'œil demie heure apres fon application avec quelques eauës ophthalmiques.

Le cristal qui entre dans ce collyre & dont chaque particule conferve des petits angles tranchants, comme on le reconnoît avec le microfcope, ne fert que pour excorier en quelque maniére la fuperficie de l'ongle, pour donner occafion aux humidités qui l'abbreuvent de s'écouler, & pour exciter en même tems une legere fuppuration, aufli bien que pour favoriser la pénétration & l'action des autres remedes. On ne doit point craindre de fe. fervir de ce remede, quoiqu'il femble nouveau, pouvant affûrer que je n'en ay point vû arriver.de mauvais effets, m'en étant fervi plufieurs fois, à l'imitation d'un vieux Praticien que j'ay connu autres fois, qui faifoit une poudre avec parties égales de fucre candit & de criftal, dont il fe fervoit non - feulement pour les ongles naiffants, mais auffi pour l'albugo, &

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pour les ulceres qu'il ne pouvoit mondifier, & cela avec affez de fuccez. Et je ne doute pas même que nos Anciens & nos Modernes qui font entrer la pierre ponce dans les collyres, n'ayent le même deffein.

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Le collyre fec fait Avec une demie drachme d'os de feiche, fcrupule de vitriol blanc douze grains de fel de Saturne une drachme de fucre candit, reduits en poudre fubtile dont quelques Chirurgiens. fe fervent pour fouffler fur l'ongle, eft auffi fort bon pour le diminuer, & pour l'empêcher de croître quand il ne fait que commencer à naître.

Ou enfin on fe fert du collyre vert que l'on fait Avec un scrupule de verdet, feize grains de vitriol romain calciné jufques à rougeur, du borax & de la pierre ponce douze grains de chacun, & une drachme du fucre candit, qu'on diffoût dans Quatre onces des eauës diftillées de ruë de chelidoine, renduës un peu muccilagineuses par l'infusion De la gomme Arabique. On en fait couler quelques goutes fur l'ongle cinq ou fix fois par jour.

Si par ces remedes ou autres femblables, on ne peut l'empêcher d'augmenter, comme il arrive fouvent quand il eft parvenu à un certain degré d'étendue & de folidité, ou qu'étant inveteré & groffi, & couvrant déja une partie de la cornée tranfparente, on appre hende que bien-tôt il ne s'étende au deffus de la pupille, on doit au doit au plûtôt l'emporter par l'opération; parceque fi on tardoit elle feroit infructueuse pour le rétablissement de la vie, à cause de la cicatrice qui refteroit en forme de nüage fur la cornée tranfparente vers l'extrémité de l'ongle qui s'y trouve toûjours adhéren Hhh

te: mais auparavant il faut prendre garde fi l'œil n'eft point actuellement travaillé de fluxion ou d'inflammation, parcequ'en ce cas il ne faudroit point faire l'opération, que ces fymptomes ne fuffent appaisez, dans la crainte de les augmenter par la douleur de l'opération, quoique legere.

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Pour faire cette opération, le Chirurgien s'affied, fait affeoir le malade à fes pieds, & lui fait renverser & puyer la tête sur ses genoux. Un serviteur situé à côté tient une paupière ouverte, & le Chirurgien l'autre ; puis il paffe une éguille un peu courbe dont la pointe eft émouffée, enfilée d'un fil de foye retors & fin, ou d'un crin de queue de cheval, par deffous l'ongle environ fon milieu, enforte qu'il le comprenne tout avec fon éguille: l'éguille étant paffée outre, il la tire & coupe le fil ou le crin prés l'éguille, & de chaque main il prend une extrémité du fil ou du crin, qui doit refter fimple, le plus prés de l'œil qu'il peut, & l'étendant, il le fait gliffer comme en fçiant par def fous l'ongle vers fa racine du côté du grand angle, il le rameine enfuite de la même maniére vers fon autre

NOTE I. L'éguille doit être ronde, & un peu longue pour la tenit a fément avec les doigts, elle doit être cependant un peu deliée : on la détrempe en la faifant rougir à la flamme d'une chandelle & on la courbe fuivant qu'on le juge à propos: on en émouffe enfuite la pointe en la frotant fur une pierre de levant ou autre propre à aiguifer, afin quelle ne pique point & quelle fe gliffe plus aifément entre l'ongle & la conjonctive fans la bleffer, n'étant pas neceffaire quelle pique pour rompre la furpeau qui le recouvre & qui le tient attaché fur la conjonctive, cette furpeau étant fi délicate quelle fe romp pour le moindre effort. NOTE 2. Le crin de cheval eft affez fort pour cette opération, gliffe un peu plus ailément que le fil de foye, on s'en fert cependant éga fement pourveu qu'il foit retors & fin.

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