Imágenes de páginas
PDF
EPUB

492

[blocks in formation]

en Grec.

ZEON

en Latin.

CHALA- La grefle des paupières eft une autre petite tumeur ronde, mobile, dure, blanche & en quelque façon tranfGRANDO parente, ressemblant assez à un grain de grefle, qui s'engendre également dans les deux paupières. Elle differe de l'orgeolet par fa figure ronde, fa transparence & fa

[ocr errors]

mobilité.

Il y a de deux fortes de grefle, une große & l'autre petite, qui occupent ou la fuperficie extérieure des paupiéres, ou leur fuperficie intérieure. La große eft le plus fouvent unique, & la petite paroît comme plufieurs petits grains difperfez en différents endroits de la paupîére. L'une & l'autre contiennent une humeur un peu dure, qui par fa blancheur, fa transparence & fa confiftance reffemble à un blanc d'œuf deffeiché.

De plus la große qui imite quelques-fois une petite fêve en groffeur, fait de la douleur lorsqu'on la presse rudement, & darlleurs elle incommode par fa groffeur; & la petite, au contraire, n'en fait point & incommode tres peu, fi long-tems qu'on la porte, hors celle qui eft en la partie intérieure des paupières quand elle est tres fuperficielle.

On propofe des remedes pour amollir la grefle, mais ils font inutiles, & fi on la veut guérir il faut avoir recours à l'opération qui fe fait ainfi.

Aiant fitué commodément le Malade : quand la grefle eft à la fuperficie intérieure de l'une ou l'autre paupière, on prend avec deux doigts la paupière prés des cils, on la renverfe enforte qu'on puiffe bien voir

les grains qu'on veut ôter, on fait avec la pointe de la lancette une petite incifion fur la grefle, felon la hauteur de la paupière fupérieure quand c'eft en cette paupiére que la grefle fe rencontre, & quand c'est en la paupière inférieure on la fait felon la longueur, pénétrant jufques au grain, & avec une petite curette on fait fauter le grain. Et s'il y en a plufieurs on fait la même chose à chacun grain; puis on met dans chaque ouverture un peu de miel rofat, & dans la fuite on introduit dans l'œil quelques goutes d'un collyre fait avec un gros de miel rofat, un fcrupule de myrrhe & huit grains de faffran qu'on diffoût dans deux onces d'eau de plantain, & qu'on continue jufques à parfaite guérison.

Et quand elle eft à la fuperficie extérieure de l'une ou l'autre paupière, on étend avec les doigts la peau de la paupière d'un angle à l'autre afin d'affermir la grefle, fur laquelle on fait une petite incision selon la longueur de la paupière & de l'étenduë du grain que l'on fait fortir comme deffus; appliquant de même dans l'ouverture un peu de miel rofat, & par dessus un petit emplâtre de diachylon, procédant au refte comme je l'ay dit en parlant de la cure de l'orgcolet.

Jay déja donné la raison pour laquelle les incifions des parties extérieures des paupières fe doivent faire felon leur longueur, c'est-à-dire, d'un angle à l'autre. Par une femblable raison les incifions intérieures de la paupière fupérieure fe font de haut en bas pour s'empê cher de couper de travers les fibres de l'aponévrofe du muscle releveur de cette paupière. Et celles que l'on fait à la partie intérieure de la paupière inférieure se font

a Lordinaire felon fa longueur, parceque cette paupière n'a point d'autre muscle que l'orbiculaire.

a

[blocks in formation]

b

Il arrive encore à la partie extérieure ou intérieure des paupières une autre petite tumeur blanche, raboteufe, plus dure & plus calleufe que les précédentes, dont l'humeur renfermée reffemble en consistance, ou à du tuf, ou à de la pierre ou gravelle, & qui ne differe de la grefle qu'en ceque celle-ci eft une tumeur uniPOROSIS que, quelle eft plus dure, & quelle eft raboteuse; car le refte elle est affez femblable à la grefle: on la LA PIs, traite auffi de même tant pour l'opération que pour les en Grec remedes.

TOPHUS en Latin.

b

en Grec.

LAPIS

LITHIASIS.

pour

Ces trois efpeces de tumeurs approchent fi fort les unes des autres, que fi on n'y prend bien garde de prés, il eft aifé de prendre fouvent l'une pour l'autre, principalement quand la feconde & la troifiême se trouvent prés des cils on les prend fouvent pour l'orgeolet. Ce ne feroit pas à la verité une grande faute de s'y tromper, puifquelles font produites par les mêmes causes, quelles ne different entr'elles que par le plus ou le moins d'endurciffement de leur matiére, & que pour les guérir on tient le même chemin, foit pour l'opération, foit pour les remedes. Cependant pour l'honneur de la profeffion, il est toûjours plus avantageux de qualifier juste la maladie que l'on veut traiter. On ne fe trompera pas en celles-ci, fi on confidere les differences effentielles énoncées en chaque description.

Il se forme encore aux paupières des petites pustules pu

495

rulentes, fans malignité, qui pour naître prés ou entre les cils font quelques-fois prifes pour l'orgeolet, mais à tort, n'en aiant aucunes marques. Ce ne font que pustules communes qui fuppurent & s'ouvrent promptement, & guériffent de même, fouvent fans remedes, ou fi on s'en fert, on n'emploïe que quelques petits emplâtres de diachylon fimple ou de diapalme, ou d'autres emplâtres

communs.

6. De l'Athérome, du Steatome, & du Méliceris des

O

Paupiéres.

CHAPITRE XI I.

Utre ces petites tumeurs décrites dans le chapitre précédent, il en naît encore d'autres plus grandes, dont l'humeur qui s'amaffe par congestion eft lente & épaiffe, & eft renfermée dans une membrane ou Kift, & font proprement de veritables athéromes, stéatomes & méliceris.

Tous les fucs impurs qui s'amaffent par congestion entre les interstices ou dans les petites cavités des parties, par leur long féjour s'y fermentent diversement, & fe convertiffent en differents corps étrangers fuivant qu'ils font plus ou moins chargez de parties falines, fixes & groffiéres, & meflangez avec le fuc nourricier des parties. Ils ne produisent pas un vrai pus, parceque ne s'amaffants que petit à petit, leur fermentation eft fort lente & ne fe fait que de tems en tems; de telle forte qu'à mesure qu'un nouveau fuc aborde, celui qui

vers des

avoit précédé fe trouve déja dépouillé de fes parties les plus fubtiles & actives qui fe font évaporées au trapores des parties, & converti en quelque autre chofe differente d'un vrai pus. Ainfi les tumeurs pro-duites de cette maniére ne fuppurent point, fi par un dépoft plus promt des humeurs nouvelles n'y abordent dans une quantité fuffifante pour y exciter une promte fermentation, & remettre en mouvement les matiéres déja coulées, comme on le voit dans toutes les tumeurs qui fe font par congeftion, qui ne fuppurent jamais d'elles-mêmes fans qu'il s'y faffe une nouvelle fluxion; ce qu'on connoît par l'augmentation promte de la tumeur, par l'inflammation & par la douleur: ou fi par l'application de remedes chargez de parties fort volatiles, pénétrantes & incisives, on ne met ces matiéres pareffeuses en mouvement, fuppofé quelles n'aient pas encore acquis un degré de confiftance capable de réfifter à l'action de ces remedes.

C'est ainsi qu'on peut concevoir pourquoi dans ces petites tumeurs décrites dans le chapitre précédent, on rencontre tantôt une matiére molle, tantôt une plus folide, & reffemblant à un blanc d'œuf deffeiché, & tantôt une autre qui a la dureté du tuf ou de la pierre: pourquoi dans l'athérome la niatiére eft femblable à de la bouillie, dans le fléatome à du fuif ou à de la graiffe, & dans le méliceris à du miel : & pourquoi dans d'autres tumeurs on trouve d'autres matiéres plus étrangéres ou diversement meflangées,

Les athéromes, fréatomes & méliceris qui fe forment aux paupières étant femblables aux autres tumeurs de cette

nature

« AnteriorContinuar »