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ROMARIN.

C'est le propre de la nation Helvetique d'être phlegmatique.

Parleras-tu?

MARTO N.

LE BARO N.

Mais voyez la tranquillité de ce bourreau-là; plus on le preffe, moins il fe hâte.

FRIBOUR G.

Moi fien fous dire...

MARTO N.

Oh! garde-le pour demain, ce que tu-as à dire. ARISTE.

Dis donc ce qu'il y a, & retire-toi.

FRIBOURG.

Si moi parlir, fous prendre tout pitêtre ein grand fâchiment ?

LE BARO N.

Non, on ne se fâchera point, parle,

FRIBOUR G.

Si moi parlir, fous point fâchir?

LE BARON,

Et non, moi point fâchir : parse, parle, parle. FRIBOUR G.,

Eh pien, moi, fien fitement vous dire le feu être bravement à la maison.

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LE BARO N.

Ah! quel malheur ! que ferons-nous ?

FRIBOUR G.

J'affre pien dit, fous fâchir; auffi moi ne fouloir point parlir. Moi, va fitement aider à ly é teindre,

SCENE VII,

MARIANE, LE BARON, ARISTE MARTON, ROMARIN,

MAKIANE,

NE vous allarmez pas, mon pere, le danger

eft prefque paffé.

LE BARO N,

Et qui eft l'étourdi, le coquin, le traître qui avoit mis le feu au logis?

MARTO N.

Gage que c'eft Monfieur avec les maudits four

neaux.

MARIAN E,

Il eft vrai que le feu a commencé à fa cham bre, & on a jetté même fes hardes par la fenêtre,

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ROMARIN fort en courant.

Mes hardes!

MARTON.

Ne courez pas fi vîte, il n'y a pas grand'chofe à

|_ brûler.

LE BARON.

Allons tous voir vîte ce que c'eft. Oh ! passez devant. Il pourroit y avoir encore quelque danger, & il eft bon... Mais quel homme eft-ce ci?

SCENE VIII.

PAQUINOY, LE BARON.

PAQUINOY.

AH! bon, le voilà feul. Il m'a fait appeller,

profitons de l'occafion. Monfieur...
LE BARO N.

Qu'eft-ce? Je suis preffé, le feu eft au logis.
PAQUINO Y.

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A ce que je vois, je n'ai pas l'honneur d'être connu de vous.

LE BARON.

Non; mais à préfent il faut que j'aille...
PAQUINOY arrêtant le Baron.

Quand vous fçaurez qui je fuis...

LE BARON.

Eh bien, je laifferai brûler ma maison?

PAQUINOY.

Je fuis le célébre Monfieur Paquinoy.

LE BARO N.

'Nous nous verrons une autrefois : ferviteur.

PAQUINOY l'arrêtant & le retenant

par force.

J'ai, Monfieur, ce reméde merveilleux, qu'on appelle les gouttes d'Angleterre, T

LE BARON.

Je n'en ai que faire à préfent, &...
PAQUINOY. Il l'arrête.

Si vous fçaviez la vertu de ces gouttes-là..
LE BARON

J'enrage. Serviteur...

PAQUINOY le reprenant,

Peut-être avez-vous le ventre dur?

LE BARON.

Ah! le bourreau !

PAQUINOY le retenant,

Je vous donnerois la medecine noire, qui purge par la vûë, pourvû qu'on avale en même-temps trois grands verres de tifanne laxative.

LE BARON.

Il faut être bien endiablé, pour.... PAQUINOY le reprenant toûjours. Ah! Monfieur, fi par bonheur vous aviez une violente colique...

Ah! le traître !

LE BARON.

PAQUINO Y.

Je vous ferois prendre mon eau pacifique, ou mon effence tranquilifante...

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laiffez-moi aller donner ordre au feu, & revenez

ce foir.

PAQUINO Y.

Eh! que rie le difiez-vous plûtôt ? fuis-je homme à importuner les gens?

LE BARO N

Eh bien, ferviteur.

PAQUINOY le reprenant.

Vous voulez donc que je revienne ce foir?
LE BARO N.

Eh, oui, de par tous les diables, ce foir.
PAQUINOY.

Voilà qui eft bien. il revient. Et à quelle heure; Monfieur, s'il vous plaît ?

LE BARO N.

Oh! à l'heure qu'il te plaira.

PAQUINO Y.

Serviteur. Il l'arrête encore pour lui dire : Cela

fuffit.

SCENE IX.

MARIANE, MARTON, LE BARON.

LE BARO N.

H! je n'en puis plus : me voilà rebuté pour toute ma vie de ce bourreau-là.

MARTO N.

Vous voilà encore allarmé, Monfieur? nous ve

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