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nons vous dire que le feu eft éteint.

LE BARO N.

C'eft bien pis, que le feu.

MARIANE.

Et qu'eft-ce donc, mon pere?

LE BARON.

Un enragé qui m'a retenu ici par force. Marton, fi un homme qu'on appelle Monfieur de Paquinoy revient ici ce foir, fais le chaffer du logis.

SCENE X.

MARIANE, MARTON.

MARTO N.

Onfieur de Paquinoy! c'eft juftement celui, qui la femaine derniere tua une femme de qualité dans notre voifinage.

MARIAN E.

De qui fçais-tu cela?

MARTON.

De notre Fribourg, qui étoit alors au service de cette Dame-là.

MARIAN E.

Eh bien, ma pauvre Marton, que t'a dit Erafte du procédé de mon pere?

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MARTO N.

Il enrage auffi bien que vous.

MARIAN E.

Qu'a-t-il réfolu de faire?

MARTO N.

Il a un deffein, qu'il va faire exécuter par fon valet je vous le dirai tantôt. Suivons Monfieur votre pere, pour le préparer à ce que veut faire Eraße.

Fin du premier Alte.

૬. ૧

ACTE II.

SCENE PREMIERE.

MARIANE, MARTON.

MARIANE.

E Rafte ne vient point.

MARTO N.

Il m'a dit qu'il viendroit avec ce feint Empirique, ce valet que nous ne connoiffons point: il le doit amener lui-même.

MARIAN E.

J'ai de la peine à croire que ce qu'il a defsein de faire puiffe réüffir.

MARTO N.

Pourquoi non? Pour guérir Monfieur votre pere, il ne faut que trouver adroitement le moyen de le faire manger & boire, & Erafte m'a affùré que ce valet trouvera quelque expédient.

MARIAN E.

Les Empiriques qui viennent ceans l'embarraffe

ront.

MARTO N.

Pour Monfieur de Romarin, l'accident du feu a fait tomber entre mes mains une caffette, qui me

fervira quand je voudrai à le chaffer de ceans; & pour Monfieur de Paquinoy, s'il ofe y revenir, il ne fera pas mal reçû, je l'ai recommandé à Fribourg.

MARIAN E.

Pourquoi à Fribourg ?

MARTON.

Ne vous ai-je pas dit qu'il étoit au service d'une Dame, que cet Empirique tua l'autre jour ?

SCENE II.

PASQUIN, MARIANE,

MARTON.

PASQUIN à part, en Empirique.

OH, oh, mon maître devoit être ici pour me

présenter.

MARTO N.

Voilà un homme qui n'ofe entrer.

PASQUIN à part.

Il m'avoit dit qu'il y feroit avant moi: atten dons.

MARIAN E.

Marton, ne feroit-ce pas le valet d'Erafte?

MARTO N.

Non, Madame, Erafte doit l'amener lui-même ? je gage plûtôt que c'eft Monfieur de Paquinoy.

PASQUIN.

Voilà des Dames que je ne connois point. Ne faifons pas ici de qui pro quo.

Scache qui c'eft.

MARIANE.

MARTO N.

Qui êtes-vous, Monfieur, s'il vous plait? qui demandez-vous? qui cherchez-vous?

PASQUIN.

Mefdames, je fuis... je cherche... j'attens.... je demande... Monfieur le Baron.

MARTON.

à Mariane. Je ne me trompe point. à Pafquin. Vous êtes, fans doute, Monfieur de Paquinoy?" PASQUIN.

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C'est à peu près le nom de votre très-humble ferviteur.

MARTON d'un ton flateur.

Eh bien, Monfieur, faites-nous, s'il vous plaît, la grace, d'un ton rude, de déloger d'ici tout-àl'heure.

PASQUIN.

Oh! oh! peut-être ignorez-vous qui je fuis?

MARTON.

On vous connoît mieux que vous ne penfez; mais vous, à qui croyez-vous parler?

PASQUIN.

Moi je ne fçai.

MARTON.

Voilà la fœur de cette Dame que vous tuátes

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