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TAYLOR

21 OCT 1974

OF OUREN

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PREFACE

OU

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AVERTISSEMENT De M. Palaprat, fur les Empiriques.* L n'eft point d'Empire, ni plus généralement, ni plûtôt établi, que celui de la nouveauté; en naiffant elle regne; l'âge feul diminuë fes forces, & elle n'est jamais fi fouveraine que dans fa minorité : mais il y a toute apparence que cette minorité durera long-temps, furtout à l'égard de la Medecine. Que l'on affiche un Elixir, une Quinteffence, un Opiate avec un nom magnifique, & une nouvelle maniére de s'en fervir, tout le monde y court: en effet, n'est-ce pas une chofe bien gênante & bien trifte, que d'être gouverné par des gens fages, d'autant plus circonfpecs qu'ils font devenus fçavans par une longue pratique, mais que plufieurs expériences heureufes n'ont pas rendu plus téméraires? Vive, au contraire, ces gens hardis, qui

* Extrait d'une Lettre de M. Palaprat à M. Boudin, Premier Medecin de Madame la Dauphine.

flattent & enchantent par de belles promeffes; ils commencent par affùrer de l'efficacité de leur reméde; ils mettent l'ef prit du malade en repos, en lui parlant affirmativement de fa guérison, & finissent fouvent par l'expédier promptement ; mais en lui répondant toûjours de fa vie fur leur propre tête. Ils ôtent au moins par-là toutes les horreurs de la mort, & y font arri ver leurs malades fans la prévenir ni la craindre. Efpéce d'affaffinat qu'il feroit aisé de prouver être le plus cruel de tous !

Il y a plus de 1500. ans que l'on faigne & que l'on purge; il y en a autant que l'on fe fert pour cela de la Caffe, de la Mane, du Sené, & de la Rubarbe; mais tout cela eft ufé, tout cela eft vieux. Les régimes, la diéte font à charge on veut, pour ainfi dire, vivre pour manger. Cette façon de penfer eft devenue fi générale, que les Medecins eux-mêmes ont été contraints de céder au dégoût que l'on a pris pour les médicamens fimples & communs, en introduifant des remédęs, dont ils fe font réfervé la connoiffance, & à rétablir par des moyens prompts & violens, les défor tres que caufent la bonne chere & les velles ; à peine encore le défir que les malades ont de guérir promptement, leur

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