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vous fçavez que chacun de nous a fes fecrets, & qu'il n'eft pas à propos que Monfieur fçache... ROMARIN à part, en s'en allant.

Eh! je n'en ai que faire. Il faut que je faffe fuivre ce drôle-là par mon laquais lorsqu'il fortira d'ici, pour découvrir qui il eft.

MARTON bas.

Garre la caffette.

SCENE VIII.

LE BARON, PASQUIN,

MARTON.

PASQUI N.

OH! çà, Monfieur, avant que j'ordonne, çà,

voyons, comment faisons-nous ?

LE BAR O N.

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Je vais donc m'expliquer. Eftes-vous riche ?

LE BAR O N.

Oh! oh! eft-ce qu'il eft néceffaire que vous fçachiez cela?

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MARTO N.

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J'entens, Monfieur, ce qu'il veut dire. Ces Meffieurs commencent toûjours par faire leur marché ; après arrive ce qui peut.

PASQUI N.

Oui, ce sont-là nos ftatuts. Çà, combien avezvous de rente?

MARTO N.

Je vais parler pour vous. Monfieur peut avoir à peu près vingt mille livres de rente.

'

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LE

BARON.

PASQUI N.

Eh! pas tout-à-fait.

C'est-à-dire quinze, ou environ? Eh bien, fur ce pied-là il faut configner... Monfieur, je donne mes remédes aux pauvres, & je les vends aux riches... il faut configner... Au refte, je ne veux rien toucher que vous ne foyez guéri.

MARTON.

Cela eft encore dans l'ordre. Avec ces Meffieurs l'argent quelquefois peut être en fûreté, on ne rifque toûjours que la vie.

PASQUI N.

Il faut donc consigner... oui, il me faut cèla, cent louis feulement.

LB BAR O N.

Cent loüis!

PASQUIN.

Et Monfieur, au prix des autres, je suis un gáte

métier.

MARTO N.

Il eft vrai que nous en avons quelques - uns à Paris, qui écorchent diablement les gens qu'ils envoyent en l'autre monde.

LE BAR O N.

Allons, qu'à cela ne tienne; voilà une bague, que je configne entre les mains de Marton pour les cent louis, que je payerai lorfque je ferai guéri.

SCENE IX.

ERASTE, MARIANE, LE BARON, PASQUIN, MARTON.

AH!

PASQUI N.

H! voici des gens qui font bien preffés.

ERAST E.

Nous venons fçavoir, Monfieur, fi vous êtes content de celui que j'ai eu le bonheur de vous adreffer.

LE BAR o N.

Ah! Monfieur! ah! ma fille ! c'eft le plus grand homme... il vient de la Chine.

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MARTO N.

Oui, Madame, où l'on a découvert depuis peu

la bile rouge.

LE BAR O N.

Tandis que le Baron dit ce qui fuit, Mariane & Erafte parlent bas ensemble, & n'entendent point ce qu'il dit.

Monfieur Diamantin, voilà ma fille, que j'ai promise à Monfieur, & quand je me porterai bien ils doivent époufer.

MARIANE.

Monfieur, guériffez vite mon pere.

PASQUI N.

C'eft ce que je vais faire. Oh! çà, voici mon ordonnance. aux Amans. Eloignez-vous un peu, vous autres la moindre distraction que j'aurois Jui pourroit coûter la vie.

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Fort bien. Premierement, je vous défens, fur peine de mort, de manger ni de boire.

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Le reméde que je vais ordonner vous nourrira fuffifamment.

LE BAR O N.

Ne m'ordonnez rien, s'il fe peut, de mauvais

goût.

PASQUI N.

Non, non, ceci ne fera pas mauvais, & cette fille-là le fera faire chez-vous. Approche-toi.

MARTO N.

Çà, que faut-il faire?

PASQUIN gravement.

Accipe... Tu n'entens pas le Latin?

Non.

MARTON.

PASQUIN.

Il faut donc s'humanifer. Il faut prendre..... Monfieur, à la Chine on traite les malades tout autrement qu'à Paris.

LE BARON.

Je le crois bien.

PASQUI N.

Il faut prendre... trente-fept onces de mouton

de Beauvais.

Du mouton?

LE BAR O N.

PASQUI N.

Oui, du mouton. Le mouton eft un animal pacifique, qui calme les agitations de la bile.

MARTO N.

Allons, trente-fept onces de mouton de Beau

vais. Après ?

PASQUI N.

Autant de bœuf de Normandie.

LE BARON.

Du bœuf?

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