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PAQUINO Y.

Oui; mais il m'accufe d'avoir tué...

ROMARI N.

Et lui d'avoir empoisonné...

PASQUI N.

Eh! bien; tué, empoifonné, qu'est-ce que tout cela? Ne faut-il pas, pour nous rendre habiles, que nous faffions des expériences? Malheur fur qui elles tombent. A préfent, fans vanité, je guéris tous mes malades; mais j'ai fait tout comme vous. Bon, empoisonné, tué, égorgé, ne font-ce pas là les droits de notre apprentissage?

PAQUINO Y.

Oui; mais fçachez que ce ne fut pas moi qui tuai cette Dame du voisinage.

ROMARIN.

Vous lui donnâtes pourtant votre reméde?

PAQUINO Y.

Il eft vrai; mais dans le temps qu'il commençoit d'opérer elle eut peur, & envoya querir un Medecin.

Malè.

PASQUI N.

PAQUINO Y.

Affurément, male. Croiriez-vous, Monfieur, que ce défaftreux Medecin n'eut pas plûtôt mis pied à terre à la porte de la ruë, que ma malade creva? PASQUI N.

Ah le bourreau!

Tome III.

F

LE BARO N.

C'eft tuer les gens de bien loin.

PASQUIN.

Oh! çà, Meffieurs, vous voilà d'accord, prenez la peine de ...

SCENE I V.

MARTON, ROMARIN, PAQUINOY, PASQUIN, LE BARON, LE LAQUAIS portant deux grandes

fioles.

M

MARTON à Romarin.

Onfieur, votre laquais eft là, qui a quelque chofe à vous dire de preffé.

ROMARIN à part en s'en allant.

Il vient me donner affûrément des nouvelles, montrant Pafquin, de ce fourbe-là.

SCENE V.

MARTON, LE BARON, PASQUIN, PAQUINO Y, UN LAQUAIS.

MAR TON à Pafquin, lui montrant ce que porte le laquais..

Voilà, Monfieur, ce que votre Diftillateur or

dinaire nous a dit de vous apporter.

PASQUI N.

Ah! fort bien. Allez vite avaler cela, en grignotant cette opiate, il tire de fa poche un grand bifcuit. à laquelle j'ai donné le goût d'un biscuit.

MARTON à Paquinoy.

Monfieur, notre Fribourg vous baise les mains. PAQUINO Y.

Bon... il arrête le laquais. Permettez, Monfieur, que je life cette infcription.... Oüais! il lit. Potion cordiale, Rubanbri-Diamantine. Voilà un nom bien extraordinaire.

PASQUIN lui ôtant la fiole.

Oh! oh! Voyez cela, c'est un elixir de rubis, d'ambre jaune, & de diamans potables.

MARTO N.

Cette drogue doit être bien chere.

PASQUI N.

Oui, fans cela on en avaleroit terriblement à Pa

ris. Mais allez vîte boire, il ne faut pas la laiffer

éventer.

LE BARON à Paquinoy.

Serviteur, Monfieur, jufqu'au revoir.

PAQUINO Y.

Quais ! me faire appeller, & me planter-là? Je ne fortirai point.

MARTON en s'en allant, dit à part.

Je fçai bien le moyen de te faire détaler: attens, attens.

SCENE VI.

PAQUINOY, PASQUIN.

PAQUINOY à part-foi.

Achons de gagner cet homme-ci. Monfieur, je fçai que vous êtes un homme extraordinaire... PASQUI N.

Il eft vrai; mais je vous prie de...

Je vois

PAQUINO Y.

que le malade de ceans a pour vous unẹ entiere confiance.

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PASQUI N.

Il a raison; mais comme j'ai commencé à le traiter, trouvez bon que..

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PAQUINO Y.

Si vous voulez m'affocier dans cette pratique. il

tousse. Hé, hé, hé.

PASQUI N.

Pour cette fois-ci laiffez-moi le guérir, & une autre fois je vous le livrerai.

PAQUINO Y.

Je vous ferai part d'un fecret. Hé, hé, hé, hé. PASQUIN en fortant.

Quel diable d'homme ! Si Marton n'y vient donner ordre...

PAQUINO Y.

Oui, d'un fecret qui eft fouverain, hé, hé, hé, pour la poitrine, hé, hé, hé; & infaillible, hé, hé, hé, hé, pour la toux. Hé, hé, hé, hé.

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