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AN. 1436. vre devant le faint siege, en commençant à mettre les armes bas, & en ceffant de faire la guerre.

II. Alphonfe s'a

le de Balle

vagon. l. 14.

des

Cette réponse ne fervit qu'à l'irriter davantage; il se dreffe au conci- plaignit publiquement du pape, pape, il ne parloit que obligations que lui avoit le faint fiege, quoiqu'en lui rendant quelque fervice, il n'eût penté qu'à fon profit, & qu'il eût même pris depuis peu la ville de Terracine fur l'état ecclefiaftique, fans la vouloir rendre. Et pour nuire davantage au pape, il s'adreffa au concile de Bafle, & exhorta les peres par les lettres à commettre quelqu'un qui s'emparât de Rome & de tout le patrimoine de l'églife, promettant de fe joindre à lui, & de le fecourir, afin de rendre ce patrimoine au faint fiege ou à l'églife; mais dans le deffein de s'en emparer lui-même Surita, hift. Ar enfuite. Il réitera fes lettres au pape pour l'engager à ne point s'opposer à la conquête du royaume de Naples, & à fuivre les decrets du concile de Bafle; qu'autrement il prenoit Dieu pour fon juge, les cardinaux & toute l'églife pour témoins ; qu'Eugene ne devoit s'en prendre qu'à lui feul de tous les maux que fon refus alloit caufer. Alphonfe écrivit encore une autre lettre au concile datée de Caïette le huitiéme Mars, dans laquelle il loue beaucoup les peres de leur zele pour le maintien de la foi, & la réunion des heretiques: il leur promet de faire tout ce qui dépendra de lui pour les fecourir, & avoir quelque part dans les travaux qu'ils ont entrepris pour l'utilité de l'églife; "Et afin, dit-il, que nous vous ,,aidions à porter le poids des affaires, nous avons réfolu de vous envoyer nos ambassadeurs; nous avons aussi mandez, & pour dire plus, nous avons obligez autant qu'il a été en nous, tous les prelats & les docteurs de ,, notre royaume, de se rendre inceffamment auprès de vous En effet ce prince enyoya le gouverneur

Append. 1. concil. Bafil.

tom. XII. art. 101.8.994.

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des Ifles Majorques en Espagne pour ce fujet, avec or- AN. 1436. dre de confifquer les biens de ceux qui refuseroient de venir à Bafle.

III. Vingt-troifié me feffion du

concile de Bafle.

Labbe, concil.

tom. xii. pag.

La vingt-troifiéme feffion du concile de Bafle fut tenue le vingt-cinquiéme de Mars, dans laquelle les peres continuans de fatisfaire aux articles de la réformation que l'on n'avoit prefque que montrez dans la quarantiéme feffion du concile de Conftance, on ordonna 557. 1. que dix-fept jours après la vacance du faint fiege, les cardinaux s'affembleroient dans une chapelle proche le conclave, d'où fortant en proceffion deux à deux, & chantant l'hymne du Saint-Efprit accompagnez de deux clercs, dont l'un devoit être fecretaire, ils entreroient dans le conclave: qu'aufsi-tôt après on en fermeroit les portes, & que toute forte de commerce feroit interdit aux cardinaux, afin que le repos de la folitude les rendît plus capables de recevoir les infpirations fecretes du S. Efprit qui doit préfider à cette élection. C'est ce que le troifiéme concile de Latran fous Alexandre III. avoit fagement établi. On ajoute que les cardinaux, avant que de commence le fcrutin, s'engageront par ferment à n'élire que celui qu'ils jugeront le plus digne, & le plus capable d'être chef de l'églife.

En fecond lieu, il eft ordonné que le pape dès le jour de fon élection, fera la profeffion de foi, felon la formule exprimée dans la trente-neuviéme feffion du concile de Conftance. "Moi N. élu pape je profeffe & », promets de cœur & de bouche au Dieu tout puiffant, dont j'entreprens de gouverner l'églife avec fon fe& en présence du bienheureux Pierre prince des apôtres, que tant qu'il plaira au Seigneur de me conferver cette vie fragile, je croirai & tiendrai fermement la foi Catholique felon la tradition des Apô

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IV.. Formule de

profeffion de

foi des papes. Labbe, ibid.

pag. 558.

AN.1436.

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,, tres, des conciles genéraux & des faints peres; parti-
culierement des huit premiers conciles, fçavoir, 1. de
„, Nicée, 2. de Constantinople, 3. d'Ephete, 4 de Cal-
cedoine, 5. & 6. des deux de Conftantinople, 7. du
fecond concile de Nicée, 8. du quatrième de Con-
ftantinople; auffi-bien que les décisions des conciles
de Latran, de Lyon, de Vienne, de Conftance, de
Bafle, & genéralement de tous les autres conciles,
dont je conferverai la foi toute entiere, jusqu'à don-
,, ner ma vie, & répandre mon fang pour elle. Je jure
pareillement de poursuivre exactement la convoca-
,, tion des conciles genéraux, & de maintenir les éle-
ctions fuivant les decrets du facré concile de Basle
Et afin que le pape conferve le souvenir de cette pro-
meffe durant toute fa vie, les peres ordonnent qu'il
la renouvellera tous les ans le jour anniverfaire de
fon élection, ou de fon couronnement, & que le pre-
mier des cardinaux la lira tout haut en fa prefence pen-
dant la meffe, & l'avertira d'y faire attention, & d'être
foigneux à en obferver fidelement tous les articles
pour
l'honneur de Dieu, le falut de fon ame & l'utilité de
l'églife. Ce même decret parle fort au long des autres
devoirs des papes, par exemple: Pour mettre quelques
bornes à l'affection fouvent déreglée qu'ils avoient pour
ceux de leur famille, ce qui leur faifoit quelquefois fa-
crifier la justice & le vrai mérite à des vues humaines
& profanes, ce decret leur défend d'étendre leurs fa-
yeurs fur leurs parens au-delà du fecond dégré, en les
faifant ducs, marquis, comtes, capitaines, gouver
neurs de villes & de fortereffes, ou de leur donner quel-
que autre gouvernement que ce foit des terres qui font
dans l'étendue du patrimoine de l'églife Romaine, afin,
dit le decret, que les papes préviennent par-là les fcan-

dales

V.

Nombre des cardinaux reglé par le concile.

Labbe, concil.

tom. x11.p. 562.

dales dont l'experience doit leur avoir rendu un fidele AN. 1436. témoignage. Le concile, pour exécuter le premier des articles prefcrits par le concile de Conftance au fujet des cardinaux, en réduifit le nombre à vingt-quatre, afin que l'église ne fouffrît point de lézion, & ne fût point avilie par le grand nombre:( ce font les propres paroles du concile.) Il veut de plus, qu'ils foient choifis de toutes les parties du monde Chrétien; afin que les décisions qui regardent les interêts de l'église, se fasfent plus facilement, & qu'on délibere avec plus de maturité. Il ordonne encore de n'en point choifir où la vertu & la science ne fe trouvent réunies; qu'il y en ait parmi eux qui foient fils, freres ou neveux des rois & des princes. Il profcrit le népotifme, en ordonnant que les neveux du pape ou de quelque cardinal même vivant, ne foient point élus cardinaux: Que les hommes nez d'un mariage illegitime, difgraciez du corps, ou atteints de quelque crime infame, foient auffi compris fous cette loi. Qu'auffi-tôt que l'églife Grecque fera unie avec la Latine, on éleve quelques-uns des Grecs au rang des cardinaux. Que ceux tant des Latins que des Grecs que l'on voudra élever à cette dignité, ne la tiendront pas de l'élection feule du pape, ni d'aucune follicitation fecrete, mais par la voie du fcrutin, deforte qu'il paroiffe que la plus grande partie des cardinaux ati confenti & foufcrit à cette élection. Le même décret prescrit l'âge qu'ils doivent avoir pour être élus, les biens qu'ils tiendroient de l'églife, & de leurs emplois. On regla l'âge de ceux qui feroient élus de nouveau, à trente ans, parce qu'on fuppofoit qu'à cet âge leur jugement étoit formé, & qu'ils étoient capables de confeil. Pour biens on leur affigna la moitié du revenu des terres & des places de l'églife Romaine. A Tome XXII.

R

AN. 1436. l'égard de leurs fonctions principales, on prendra leurs avis, dit le decret, dans toutes les affaires importantes; ils figneront les lettres & les bulles des papes, & ils fe regarderont, & feront en effet comme leurs confeillers & leurs collateraux établis pour les aider dans l'administration & le gouvernement de l'églife.

V I.
Des elections

En dernier lieu le concile regla la maniere des élec& réfervations. tions, & ordonna qu'elles feroient libres, fuivant ce Labbe, concil. qu'il avoit déja décidé dans la dixiéme feffion. Il tom.x11.p.566. caffe & déclare nulles toutes les graces expectatives

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mandats & autres réferves des benéfices que les papes avoient accoutumé d'appliquer à leur profit. Ces réserves des benéfices avoient de fâcheufes fuites; car il arrivoit que ceux en faveur defquels elles étoient faites, ennuyez de ce que les poffeffeurs de ces benéfices vivoient trop long-tems, cherchoient bien fouvent les moyens de les perdre, ou ils entretenoient dans leur cœur un defir fecret de leur mort. Il y avoit auffi trèsrarement des benéfices vacans, parce que les papes les rempliffoient même avant la mort des poffeffeurs. "Il eft vrai, dit M. l'Abbé Fleury, que le troifiéme confiatique, part. " cile de Latran tenu par Alexandre III. en 1179. avoit défendu en genéral de prévenir la vacance des benéfices, parce que c'eft comme difpofer de la fucceffion d'un vivant, & donner occafion de foubaiter fa mort. Mais la cour de Rome, ajoûte-t-il, prétend que le ,, pape eft au-deffus de tous les canons on inventa donc deux manieres de pourvoir aux benéfices par », avance, l'expectative & la réserve, & c'est ce que le concile de Balle condamné ici.

Fleury, Inftitut.

au Droit eccle

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,, L'expectative, dit le même auteur, étoit une affurance que le pape donnoit à un clerc d'obtenir une

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