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LXI.

Trentiéme

LXII. Decret de la fous les deux

Labbe, conc. tom. x11. p. 600.

Cochlée, hift.

de contumace, & en voulant l'obliger par des moni- AN. 1437. tions à révoquer ce qu'il avoit fait ; & déclare que pour cette raison il vouloit que l'on fçût que le concile étoit effectivement transferé à Ferrare, & qu'il devoit y commencer fes affemblées le huitiême de Janvier de l'année fuivante 1438. Avant ce tems-là le concile de Bafle tint fa trentiéme feffion le lundi vingt-troifiéme Decembre. On n'y fit qu'un decret fur la communion feffion du confous les deux efpeces, où le concile déclare que les Fi- cile de Basle. deles laïques ou clercs qui communient & ne confacrent. pas, ne font point obligez par un précepte divin de re- communion cevoir le facrement de l'Euchariftie fous les deux efpe- efpeces. ces: qu'il appartient à l'église qui eft gouvernée par l'Esprit Saint, & avec laquelle Jefus-Chrift demeurera jusqu'à la consommation des ficcles, de regler de quelle Huffit. lib. 8. maniere ce Sacrement doit être adminiftré à ceux qui ne confacrent pas; ainfi qu'elle le juge plus à propos pour le refpect du facrifice & le falut des Fideles, que foit que l'on communie fous une seule espece,ou fous les deux; la communion eft utile à ceux qui la reçoivent dignement; qu'il ne faut point douter que Jesus-Chrift ne foit tout entier fous chaque efpece; & enfin que la coutume de communier les Laïques fous une espece, introduite avec raifon par l'églife & par les faints peres, obfervée depuis long-tems, & approuvée par les théologiens & par les canoniftes, doit paffer pour une loi; qu'il n'eft permis à perfonne de la condamner ou de la changer fans l'autorité de l'églife.

LXIII. Roquefane

mencer les

Les troubles de Bohême qu'on croyoit appaisez ne laiffoient pas de fe renouveller de tems en tems par veut recoml'ambition de Roquefane. Il s'étoit retiré dans la pa- troubles en Boroiffe de fainte Marie de Prague dont il avoit ufurpé la hême. cure, & attendoit que fes bulles pour l'archevêché de

AN. 1437. Prague fussent arrivées. Il souffroit fort impatiemment qu'elles tardaffent, parce qu'il craignoit que le retour des religieux dont les monafteres étoient encore fur pied, ne diminuât son crédit. Pour les prévenir il prit deffein de les chaffer de Bohême, & ne fit point difficulté de déclarer qu'il étoit prêt de l'exécuter, pourvû qu'il fût fecondé par les zelez Chrétiens, c'est ainsi qu'il appelloit les Huflites. Ces paroles rapportez à l'empereur Sigifmond, le mirent d'autant plus en colere, qu'il apprehendoit le retour de la tempête qu'il venoit de calmer. Il répondit qu'il falloit plutôt égorger Roquefane, quand même il feroit fur le marche-pied de l'autel, que de lui donner le loifir d'exécuter une telle méchanceté. Roquefane jugeant du péril qui le menaçoit, par la violence qu'un prince aufli débonnaire que Sigifmond s'étoit faite pour entrer dans une telle colere, l'évita par la fuite, mais la mort de cet empereur qui arriva quelques jours après le raffura, & expofa la Bohême aux troubles dont ce prince vouloit la préferver.

LXIV.

Mort de l'em

pereur Sigifmond.

Bobem.c. 50.

55.

Krantz. 12.

Sigifmond fentoit depuis quelque tems que fes forces diminuoient & que la mort étoit prochaine; il le En. Sylv. biff. témoigna aux Hongrois qui l'accompagnoient & qu'il aimoit tendrement, & il leur dit que fon deffein étoit de quitter la Bohême & qu'il leur confeilloit auffi de s'en Wandel. 1. & retirer de peur qu'après la mort les Bohémiens ne les traitaffent comme des ennemis de leur religion & ne leur ôtaffent leurs biens, ou peut-être même la vie, s'ils les trouvoient au milieu d'eux & fans défense. Cette raison au refte n'étoit prefque qu'un prétexte. La raifon la plus véritable étoit que l'imperatrice Barbe fon époufe, princeffe livrée à fes plaifirs, parloit déja quoique fort âgée, de fe remarier avec le roi de Pologne, qui n'étoit encore qu'un enfant, au préjudice de sa fille

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Elifabeth, & il craignoit que ce mariage n'excitât quel- AN. 1437. que fédition dont les Hongrois qui l'auroient accompagné auroient pu être la victime, parce qu'il fçavoit qu'ils étoient déja fort allarmez de ce bruit. Sigifmond partit donc de Prague trois jours après, & dès qu'il fût à Evain en Moravie où il s'arrêta, il donna des gardes à l'imperatrice qui l'avoit fuivie, & ne lui laissa aucune liberté dont elle pût mal ufer. Il mourut peu de jours après de paralyfie le huitiéme Decembre âgé de foixante & dix ans felon quelques-uns, & de foixante & dixhuit felon d'autres, la cinquante-uniéme année de fon regne de Hongrie, la vingt-feptiéme depuis qu'il fut élu roi des Romains, la dix-feptiéme de fon regne de Bohême, & la cinquiéme de fon empire. Tritheme le loue fort pour fa religion, vante fon zele pour la défenfe de l'églife, & fa charité pour les pauvres. Il fut enterré à Wadin en Hongrie. Avec toute fa pieté on l'a Bzov. hoe ann accufé de n'être pas chafte; ce qui lui faifoit diffimuler les impudicitez de sa femme. Parmi fes ordonnances on en trouve une touchant les privileges & les franchifes de l'églife, dans laquelle il confirme & augmente celles de Frederic II. & de Charles IV.

Trithem in.

chron. Span

heim.

ex Goldaft.

LXV. Albert auc

fuccede.

Sigismond laissa Albert pour fucceffeur de ses royaumes de Hongrie & de Bohême, tant parce qu'il étoit d'Autriche lu fon gendre, que fuivant l'ancien traité entre les rois de Bohême & les ducs d'Autriche, touchant la fucceffion mutuelle de ces principautez, faute d'heritiers mâles. C'eft ainfi qu'en parlent les hiftoriens Eneas Sylvius, Cochlée, & d'autres; quoique quelques-uns prétendent qu'Albert n'eût ces deux royaumes que par l'adreffe & les négociations de Sigifmond fon beau-pere. Il eft bien vrai que les lettres patentes de Frederic II. confirmées par Charles IV. qui portent qu'au défaut de fils

n. Sylv. Fiff. Coablée, lib

8.69.
Acta Patricii,

tom. xii. cone

pag. 155.00

AN. 1437. & de filles de la race royale de Bohême, il appartiendra aux prelats & aux grands du royaume d'élire un roi, ne parlent pas de ce traité, & que la maison d'Autriche ne jouit de toutes les terres qu'elle poffede que par des alliances. Quoi qu'il en foit, le duc Albert fucceda à Sigifmond, & fut contraint de laiffer en prison sa bellemere, qui négocioit pour le fruftrer de la couronne de Bohême. Mais tous ces évenemens regardent l'année fuivante.

LXVI.

Défaite des Portugais en Afrique.

Les Portugais firent une grande perte en Afrique, où Ferdinand le plus vaillant des cinq freres du roi de Portugal étoit allé avec une armée de fix mille hommes feulement, contre l'avis de beaucoup de grands Seigneurs, qui ne jugeoient pas qu'il fût convenable d'entreprendre de réduire les Maures avec un fi petit nombre de foldats. Ferdinand voulut partir, & après avoir obtenu du pape des indulgences comme pour une guerre fainte, il commença à mettre le fiege devant la ville de Tenge; mais ayant été invefti dans fon camp par une armée très-nombreufe de Maures, compofée de foixante mille hommes d'infanterie, & d'un plus grand nombre de cavalerie, il fut obligé de fe rendre après un rude combat, & il fut fait prifonnier. Le roi des Maures ne voulant écouter aucune propofition, Ferdinand deMaviana',l.21. meura en prison, & y mourut en 1444. Mariana le loue beaucoup fur fa religion & fur fa chafteté. Son corps qui fut transporté fecretement en Portugal, fut mis & enterré magnifiquement auprès de celui de fon pere.

C. 12.

LXVII. René d'Anjou

berté.

René d'Anjou étoit toujours prifonnier du duc de recouvre fa li- Bourgogne, & il lui fut impoffible d'obtenir la liberté, qu'en payant une rançon très-considérable, en cédant plufieurs places, & accordant le mariage d'Yoland fa fille aînée, qui n'étoit alors âgée que de neuf ans, avec

Ferry fils aîné d'Antoine comte de Vaudemont; & ce AN. 1437. fut par ce mariage que le duché de Lorraine retourna

aux mâles de cette maison, René étant duc de Lorraifa femme.

ne par

LXVIII. Le roi Charles

trée dans Paris. Jean Chartier,

Ôn avoit mené le roi de France Charles VII. dans le Lyonnois & dans le Dauphiné, pour tâcher de recueillir quelque argent en ce pays-là; il paffa jufqu'en Languedoc pour le même fujet, & à fon retour il mit le fiege devant Monterau-faut-Yonne qui ne fe rendit qu'après une longue réfiftance. De là il vint faire fon entrée dans Paris le quatrième de Novembre. Il n'y étoit VII. fait fon enpoint entré depuis fon facre,& depuis que cette ville s'étoit remife fous fon obéiffance. Les rues furent tendues hist. de Charles de tapisseries, & il y fut reçu avec de grandes démonftrations de joye, & avec beaucoup d'honneur. Il alla droit à l'églife cathédrale, & enfuite fe rendit au palais, où il prit fon logement. Alors il put fe dire veritablement roi de France, ayant rétabli fon trône dans la capitale de fon royaume.

دو

VII.

LXIX. Autre bulle du

pape Eugene pour la tranfla Ferrare.

à

tion du concile

Le pape Eugene ayant pris le decret de la vingt-neuviéme feffion du concile de Bafle pour une contraven- AN. 1438. tion aux défenses qu'il lui avoit faites de proceder contre lui, confirma fa premiere bulle de la tranflation du concile à Ferrare, par une autre du premier Janvier de cette année 1438. dans laquelle il dit "qu'après avoir transferé le concile de Bafle à Ferrare pour de bonnes & justes raisons, & apprenant que les peres de Bafle perfiftent opiniâtrement dans leur dessein, à la faveur d'un prétendu monitoire ou citation contre lui, & contre les cardinaux & prelats; pour les détourner d'une fi mauvaise réfolution qui empêcheroit l'union des deux églifes, celle d'Orient & celle d'Occident, qui étoit fi prochaine, qu'on attendoit de

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دو

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Tom. XIII cone.

n. 16. p. 267.

858. & feq.

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