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AN. 1438. conferences degenererent enfuite en altercations, & finirent fur la fin du mois de Juillet, fans qu'on y eût traité d'autres points que de celui du purgatoire, fur lequel on ne put pas même convenir. Les actes ne rapportent point qu'on fît autre chose jusqu'au huitiéme Spond. ad an. d'Octobre, auquel Sponde place la premiere feffion, ce qui s'est fait au neuviéme d'Avril, n'étant que l'ouverture du concile. Nous rapporterons jufqu'à ce tems; là les autres évenemens de l'hiftoire.

1438.7.2.

XCIV.

che eft couron

grie & de Bohê

me.

456.

Boh. cap. 51.

Cochl. lib. 9.

Albert d'Autriche gendre de l'empereur Sigifmond, Albert d'Autri- après lui avoir rendu les derniers devoirs, fut couronné roi de Hon- né roi de Hongrie avec son épouse Elisabeth à AlbeRoyale, le premier jour de Janvier ; & le fixiéme de Mai il fut proclamé roi de Bohême à Prague, & couNaucler. ge- ronné folemnellement le vingt- neuviéme de Juin, nevat. 48. pag. malgré les vains efforts d'une faction puiffante, qui En. Sylv. hift. jetta les yeux fur Cafimir frere du roi de Pologne, qui n'avoit encore que treize ans, & qui fut cause de la guerre; car Roquefane qui ne pouvoit demeurer en repos, forma une armée de Bohémiens, commandée par Petarscon & Pogebrac, qui se joignit aux Polonois. Albert dont les forces étoient devenues plus grandes que celles de fon prédéceffeur, qui ne poffedoit pas l'Autriche, preffa fi fort les Bohémiens & les quatorze mille foldats qu'ils avoient reçus de Pologne, qu'il les contraignit de quitter la campagne, de laiffer prendre toutes les places qui s'étoient declarées en leur faveur, & de fe retirer enfin fous l'artillerie de Thabor, où les Polonois ayant refufé de combattre, furent réduits par la famine à fe débander. Les Bohémiens trop foibles pour réfifter feuls, fe foumirent, & le pape de fon côté, les peres de Bafle du leur, ménagerent une tréve avec les Polonois, afin d'unir leurs armes avec celles de

l'empire, pour s'oppofer aux progrez des Turcs qui AN.1438. faifoient beaucoup de dégats & de ravages fur toutes les frontieres du royaume de Hongrie.

*

XCV.
Il eft elu roi

des Romains,
. . f.
Dubrav. l. 28.

Les électeurs de l'empire Romain s'étant auffi affemblez à Francfort dans le carême, élurent le même Albert pour roi des Romains. Mais il fe préfentoit une difficulté ; c'étoit le ferment qu'il avoit fait aux barons de Hongrie de ne point accepter cette dignité, fi on la lui offroit. Ce qui avoit porté les barons à lui faire faire ce ferment, c'est qu'ils n'attribuoient les ravages que les Turcs avoient faits dans leur pays, qu'à l'abfence de Sigifmond, qui étant roi des Romains, n'avoit pu conferver & l'Allemagne & leurs états; ils avoient interêt à prévenir de femblables malheurs. Cependant les électeurs employerent fi à propos la médiation du jeune Frederic duc d'Autriche, que les barons donnerent enfin leur confentement à ce que l'on demandoit d'eux; deforte qu'Albert II. du nom, reçut l'empire au grand contentement de toute l'Allemagne. Deux jours avant fa proclamation, les électeurs voyant les grandes brouilleries qui étoient entre le pape Eugene & les peres de Bafle, & les differens decrets qu'ils publioient réciproquement, réfolurent de ne recevoir ni les uns ni les autres, fans manquer toutefois au refpect qu'ils devoient & au pape & au concile de Bafle, d'où vint la neutralité d'Allemagne, qui déplut fort & à Eugene & aux peres de Bafle. Albert élu roi des Romains, approuva toutefois će concile, & ordonna aux ambaffadeurs nommez par Sigifmond, de s'y rendre, accordant aux peres l'argent qu'on avoit levé en Allemagne pour l'arrivée des Grecs & leur permettant d'en faire un autre usage. Il vou

touchant le concile.

AN.1438. lut même qu'on observât dans toute l'Allemagne les XCVI. decrets du concile de Bafle; mais on lui demanda du Réglemens faits en Allemagne tems pour s'y déterminer, attendu l'assemblée qu'on avoit indiquée, & dans laquelle on prendroit des réfolutions conformes au bien public. Par le decret fait à Francfort le dix-huitiéme de Mars, on prit fix mois pour déliberer fur le parti qu'on devoit prendre, pendant lequel tems on ordonna que les églises seroient gouvernées fuivant le droit ordinaire.

Cochlée, l. 9.

Panormit. de

concilio Bafi

Leenf.

Sur cette déliberation, les électeurs envoyerent des députez à Bafle pour engager les peres du concile à furfeoir la pourfuite du procès contre Eugene; ce qui étoit auffi demandé par l'ambassadeur du duc de Milan, & foutenu par les prélats Italiens & Efpagnols. Mais Louis cardinal d'Arles président du concile, & la plupart des peres, vouloient le continuer fans aucun retardement. Il fe tint là-deffus une congrégation genérale le vingt-huitiéme de Mai, dans laquelle, malgré l'oppofition des ambassadeurs des rois de Caftille, d'Arragon & du duc de Milan, l'on reçut les accufations faites contre Eugene, & il fut ordonné que l'on en feroit preuve par témoins. "On le fit cependant fort paisiblement, dit Panor,, me; & quoique les peres, après tant de traitemens injurieux de la part du pape, euffent pû légitime,, ment venir à de plus grandes extrémitez, & le dépofer tout-à fait, fur-tout après le decret de la feffion deuxième, qui portoit expreffément que le ,, pape ne fe reconnoissant pas après deux mois de fufpenfion, feroit dépofé du pontificat; cependant ,, on ne précipita point les procedures contre lui, on garda les délais dont on pouvoit fe difpenfer, on », reçut les dépofitions de plufieurs perfonnes qu'il

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n'étoit pas néceffaire d'entendre fur les faits con- AN.1438. ,, tenus dans les monitoires, dont la plupart étoient d'une notorieté publique, & dont chacun en particulier étoit fuffifant pour le dépofer fur le champ. La patience du concile fut même fi grande qu'il differa de prononcer fa dépofition pendant l'efpace de vingt-trois mois à compter du jour du monitoire; esperant toujours qu'Eugene rentreroit en lui même, & reconnoîtroit enfin l'autorité de l'églife de Jefus-Christ,,. Ce font les propres termes

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رو

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de Panorme.

Mais il y a une autre caufe qui empêcha fi longtems les peres de Balle de prononcer contre le pape Eugene, & de le dépofer. Les électeurs d'Allemagne voulant concilier les deux partis, avoient envoyé des ambassadeurs vers Eugene pour l'engager de permettre que l'on nommât un troifiéme lieu en Allemagne pour la tenue du concile genéral, Eugene leur fit réponse qu'il attendoit les ambaffadeurs du nouvel empereur Albert, & que cependant il jugeoit à propos que l'on tînt une affemblée en Allemagne, où il envoyeroit fes légats, & dans laquelle on pourroit traiter d'accommodement; il leur ajouta que fi l'on trouvoit qu'il fût plus expedient, pour le bien de l'églife, de choifir un autre lieu pour tenir le concile, il y confentiroit. Les princes d'Allemagne ayant tiré cette parole d'Eugene, envoyerent leurs ambaffadeurs à Bafle, pour prier les peres du concile de differer le procès qu'ils avoient commencé contre lui, jufqu'au tems de cette affemblée. On choifit cinquante perfonnes pour examiner cette propofition & pour prendre de juftes mefures. Quelques uns furent d'avis d'acorder ce que l'on demandoit pour trois

XCVII. Députez des

électeurs d'Allemagne au pa

pe Eugene.

XCVIIL

Députez des mêmes au Con

cile de Bafle.

AN. 1438. mois feulement. Le cardinal d'Arles au contraire dit que l'on pouvoit bien furfeoir la fentence de dépofition pendant trois mois; mais que cependant il falloit recevoir les dépofitions des témoins contre Eugene, afin qu'il ne pût pas fe glorifier plus longtems de fon innocence, & que l'on ne crût pas que le concile l'avoit accufé fauffement; que cela faciliteroit même l'accommodement, parce que le pape feroit plus fouple, quand il sçauroit que fa conduite Voyez plus bas étoit prouvée. Voilà ce qui fit qu'on ne tint point de feflion le refte de cette année, & qu'on la difLe Loi Char- fera jufqu'au mois de Mai de l'année suivante.

liv. 108.

XCIX.

les VII. affem

ble le clergé à Bourges.

Gaguin. lib 18.

Le clergé de France depuis la translation du saint siege à Avignon avoit souffert une infinité d'oppresfions de la cour de Rome. Et ces vexations avoient toujours continué, fans que les remontrances des rois, quelquefois même jointes aux menaces, euffent pû les arrêter. Ce fut pour y mettre ordre, que le roi Charles VII. convoqua cette année une affemblée à Bourges, où le pape & les peres de Bafle envoyerent leurs légats, & qu'il embraffa l'occafion qu'il avoit manquée dès le concile de Conftance. Cette affemblée étoit compofée des plus illuftres perfonnes du royaume, & le roi voulut y préfider lui - même, affifté de fon fils. Louis dauphin, Charles duc de Bourbon, Charles d'Anjou comte du Maine, Bernard comte de la Marche, Louis de Vendôme, Guillaume de Tancarville, & autres grands feigneurs tant ecclefiaftiques que feculiers de fon confeil. Ce fut là où fut dreffé, de l'avis du confeil du roi, ce reglement fi celebre, qui fut appellé, LA PRAGMATIQUE-SANCTION, On y dreffe la nom que l'usage a donné aux ordonnances qui concernent les grandes affaires de l'état & de l'église, ou

C.

Pragmatique.
Sanction.

du

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