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eux,

AN.1438. Balle impose des peines temporelles contre ceux qui fe ferviront de ces graces expectatives, & obtiendront des benéfices par leur moyen, employant même contre s'il eft befoin, le bras feculier. 2. Quant à l'article du concile qui porte que chaque pape pourra durant fon pontificat pourvoir à un benéfice qui fera à la collation d'un collateur qui en aura cinquante & plus, & qu'il pourra en ce cas prévenir les ordinaires; l'églife Gallicane ne l'a jamais voulu approuver.

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Le fixiéme article eft dans la même feffion trente & uniéme. Il regarde les caufes, & porte qu'elles feront terminées dans les provinces éloignées de la cour de Rome, ultra quatuor diatas, exceptées les majeures exprimées dans le droit, les élections aux cathédrales & aux monafteres qui font immédiatement dévolues au faint fiege: Qu'il ne faut appeller à aucun, pas même au pape, en omettant l'ordinaire; & s'il eft jugé qu'il y faille aller, le faille aller, le pape donnera des juges in partibus. Le feptiéme article eft en la vingtiéme feffion contre ceux qui appellent d'une maniere frivole. Le huitiéme eft des poffeffeurs paisibles dans la vingt-uniéme feffion ; & ces deux articles font approuvez. Le neuviéme qui détermine le nombre des cardinaux à vingt-quatre seulement, dans la vingttroifiéme feffion eft auffi approuvé, mais non obfervé. Le dixiéme touchant les annates, c'est-à-dire,le revenu d'une année entiere de chaque benéfice eft en la vingtuniéme feffion, où ceux qui exigent les annates font déclarez fimoniaques : cet article eft approuvé. Tous les autres articles font approuvez de même fans aucune modification, & font tous compris dans les feffions vingt, vingt un, & vingt-trois qu'on peut confulter. ...Voilà en abregé tout ce qui fe paffa & fut réfolu

dans l'affemblée de l'église Gallicane tenue à Bourges. AN.1438, Sur la fin elle fupplia le roi Charles VII. de vouloir faire une loi fur ce qui avoit été déliberé, ce qu'il fit; & cette loi fut appellée pragmatique. Il ordonna que cette loi feroit inviolablement obfervée dans fon royaume, & il l'envoya au parlement, où elle ne fut verifiée & enregistrée que l'année fuivante le vingt-troifiéme Juillet. Cette loi tend principalement à faire enforte que les ordinaires du royaume foient reconnus avant que d'aller en cour de Rome : que les élections foient rétablies dans leur ancienne pureté, que l'autorité du concile genéral foit reconnue fuperieure à celle du pape; & que les graces expectatives foient abolies. Elle fut obfervée en France pendant le regne de Charles VII. & quelques efforts que fit Eugene IV. pour l'abolir, ils furent vains & fans effet. On rapportera dans la fuite tous les coups qu'on lui a portez, & comment à la fin elle a été entiérement détruite par le concordat entre Leon X. & François I.

du

CV.
On continue

Bafle le procès pape Eugene. tom. XIII. cone. P.1556.

Les ambaffadeurs de Charles VII. étoient chargez de demander aux peres du concile de Bafle la confir- à mation de cette pragmatique; & en même tems de les prier de furfeoir les procedures contre Eugene, fur l'affurance que le roi leur donnoit qu'il travailleroit à la paix. Mais le concile ne jugea pas à propos de differer davantage le procès d'Eugene, & déclara le mois d'Août fuivant dans une congrégation genérale, que tous ceux qui étoient à la fuite du pape Eugene ou à Ferrare, fous prétexte du concile, & tous ceux qui s'oppofoient à celui de Basle, de quelque maniere que ce fût, avoient encouru les peines portées par cile.

le con

Sur la lettre que le pape écrivit aux princes d'Alle

Acta Patricii,

CVI. Premiere at

femblée

AN.1438. magne, ils s'affemblerent fur la fin de Juillet à NuPrinces d'Ale remberg, ville commune à la haute & à la baffe Allemagne à Nu- magne, afin qu'y traitant des affaires qui concernoient

princes

remberg.

CVII.

femblée de Nu

remberg.

leurs états, ils puffent auffi prendre des mesures pour rétablir la paix entre Eugene & les peres de Basle, & les reconcilier enfemble. Le concile y envoya fes députez: ceux de l'empereur & des princes leur propopoferent de les faire médiateurs du differend entre le concile & le pape, ce qu'ils refuferent abfolument. Sur ce refus, quelques tems après l'on renouvella à Balle les procedures contre Eugene; & nonobftant les oppositions des ambassadeurs & des prélats d'Ef pagne, de Navarre & du Milanès, il fut réfolu dans une congrégation genérale tenue le feiziéme d'Octobre, que le pape Eugene feroit cité pour répondre à ce qui avoit été produit contre lui.

Sur la fin de l'année il fe tint une autre affemSeconde af blée dans la même ville de Nuremberg. Le concile de Bafle y envoya fes députez, dont le chef étoit le patriarche d'Aquilée. Le pape Eugene y eut auffi les fiens, fçavoir, Nicolas Albergati cardinal de Sainte Croix, Jean archevêque de Tarente, Pierre évêque de Digne, Jean de la Tour - brûlée, qui fut depuis cardinal, & qui étoit Espagnol; & Nicolas de Ĉusa Allemand. Mais Albergati voyant qu'on n'y terminoit aucune affaire, s'en retourna promtement en Italie, pour affifter au concile de Ferrare. On propola néanmoins dans cettte affemblée de choisir un troifiéme lieu le concile genéral où les peres de Bafle & de Ferrare s'affembleroient avec les Grecs & le pape. Mais les députez de Bafle, à qui cette propofition ne devoit pas plaire, puifqu'en l'acceptant on confentoit à la diffolution du concile de Bafle

pour

qu'ils

qu'ils étoient engagez de maintenir, dirent, qu'ils AN. 1438. n'étoient point chargez de cela par le concile, qu'ils demandoient feulement qu'on répondît à ce qu'ils avoient propofé, fçavoir, qu'on reçût les decrets contre Eugene, & qu'on pourvût à la fureté du concile de Bafle.

Acta Patric. n. 3. p 1558.

CVIII.
Ce qui fut re-

On leur répondit que l'empereur & les princes feroient fçavoir leur fentiment au concile par leurs ambaffadeurs. Ceux de France confeilloient aux peres du concile de s'en tenir aux trois lieux qu'ils avoient choifis, Bafle, Avignon & la Savoie, s'ils pouvoient les faire agréer au pape & aux Grecs; finon de nommer plufieurs villes, entre lefquelles il y en eût quelques-unes que le pape ne pût pas raisonnablement refuser. Mais ce confeil ne fut pas fuivi, & les députez de Bafle ne voulurent rien déterminer jufqu'à l'arrivée des ambaffadeurs de l'empereur & des princes d'Allemagne, qui étant venus à Baile, déclarerent. aux peres du concile que les Allemands reconnoifsoient le concile pour general; que l'empereur vouloit que tous ceux qui y étoient affemblez, y fuffent en fu- glé dans cette reté; mais que la neutralité avoit été acceptée par tous les prélats, princes & peuples ; qu'ils honoroient tout enfemble & le concile & le pape Eugene, & qu'ils étoient d'avis que, pour le bien de la paix, les peres de Bafle & de Ferrare: s'affemblaffent dans un troifiéme lieu. Les ambaffadeurs des autres princes fe joignirent avec ceux des Allemands, & demanderent la même chose. Enfin après bien des conteftations, l'on fit un projet par lequel les peres du concile devoient nommer les villes de Strasbourg, de Conftance, ou de Maïence; & l'on ajoutoit que l'empereur feroit part de ce choix au pape & aux Grecs Tome XXII.

· Dd

affemblée.

AN.1438. dans un mois, & qu'un autre mois après ils feroient tenus d'accepter l'une de ces villes; que le pape confirmeroit les decrets du concile, & que le concile leveroit la fufpenfion portée contre le pape. Mais ce projet n'agréa ni au concile ni au pape. Et pour toute réponse, les peres de Bafle promirent d'envoyer leurs députez à la nouvelle affemblée qu'on devoit tenir à Francfort le premier de Mars de l'année fuivante, qui fut néanmoins tenue à Maïence à caufe de la pefte.

CIX.

On reprend le

rare.

Le tems marqué pour reprendre le fynode de Ferconcile de Fer-, rare, étant arrivé, les Grecs furent fort furpris de ne voir arriver personne de Bafle, & très-peu des autres endroits. Cela commença à les refroidir, quelques mouvemens que fe donnât le pape Eugene, pour leur perfuader qu'où le fouverain pontife étoit en perfonne avec l'empereur des Grecs & le patriarche de Conftantinople, les autres légats & les cardinaux, là étoit le véritable concile de l'églife Catholique. Les Grecs appréhendoient encore que fi l'on prenoit les fuffrages des nations pour terminer cette affaire, les Latins ne l'emportaffent de beaucoup au-deffus d'eux; pour leur ôter cette crainte, il fut arrêté que chacun diroit fimplement & librement fon avis. Après quoi on conclut d'un commun confentement qu'on célébreroit les feffions du concile genéral, & que l'on commenceroit par ces deux questions: 1. S'il étoit permis d'ajouter quelque chose au symbole. 2. Si l'addition Filioque, au fymbole, étoit conforme à la pieté, & pouvoit le foutenir. Et parce que le pape étoit attaqué de la goutte, & qu'il ne pouvoit venir à l'église où le concile devoit fe tenir, on s'affembla dans la grande chapelle de fon palais, avec le même ordre qui avoit été observé la premiere fois, lorfqu'on en fit l'ouverture dans l'é glife de faint George,

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